Conserver l'or sans le renforcer pour le moment (Amundi)

11/10/2010 - 11:42 - Option Finance

(AOF / Funds) - "L'or a franchi allégrement la barre des 1.300 dollars l'once ce mois-ci. Bien des investisseurs s'attendent à ce que le métal jaune affiche de nouveaux records à l'image de John Paulson, fondateur du fonds spéculatif éponyme, qui défendait le 30 septembre dernier que les prix de l'or pourraient atteindre un niveau de 2.400 dollars à l'horizon 2012 voire 4.000 dollars en cas d'emballement des cours", notait Amundi. Le gestionnaire recommandait pour sa part de "conserver cet axe de diversification sans le renforcer pour le moment". "Au-delà des cibles de prix, la logique sous-tendant cette projection est aujourd'hui partagée par un grand nombre d'acteurs de marché. Elle repose sur le fait que la proactivité de la Fed en matière d'expansion monétaire est de nature à déstabiliser à moyen terme les anticipations d'inflation." "Récemment encore, le simple rappel par cette institution de sa vigilance sur les risques pesant sur les prix et/ou la croissance à fortement pesé sur les taux longs et le dollar. Cette posture de la Fed aura été une puissante incitation au rachat de titres du Trésor par les économies émergentes mais aussi d'Asie mature, comme le Japon ou la Corée, dans le but de contrer une appréciation indésirable de leur monnaie domestique." "Ceci étant, l'attractivité de l'or dépasse très largement ces considérations sur une éventuelle résurgence de l'inflation. [-73]· l'instar de ce que nous n'avons cessé de défendre, l'or doit d'abord être regardé comme l'un de ces rares actifs de réserve liquides. Cette dernière propriété signifie que celui-ci pourrait continuer de progresser même dans le cadre d'un scénario adverse à savoir l'apparition de tensions déflationnistes durables. De fait, reste-t-il un argument qui puisse encore être opposé au consensus actuel sur l'or ?" "[-73]· moyen terme, il est très difficile d'en trouver pour toutes les raisons précitées. [-73]· court terme, son talon d'Achille tient peut-être dans le consensus actuel. La demande est déjà bien présente. [-73]· près de 2.100 tonnes, le stock d'actif or détenu par les plus importants ETFs représente les réserves d'or détenues par la Chine et la Suisse réunies. Au sein des acteurs d'horizon d'investissement plus court, les positions spéculatives nettes acheteuses, telles que celles comptabilisées par le Chicago Board Options Exchange sont déjà très écartées de leur moyenne de long terme -2,5 fois l'écart historique usuel." "Cette analyse aurait, certes, pu être tenue plus tôt en 2010 au détail près que l'environnement a connu un changement substantiel au cours du 3ème trimestre 2010 : une baisse de visibilité macroéconomique induite par l'amollissement de la croissance. Sans surprise aucune, ceci devrait conduire à un surcroît de demande pour l'or où les actions aurifères alimentent une dynamique de prix déjà soutenue, au risque d'inciter des investisseurs plus court-termistes d'alléger les positions sur cette thématique." "Quel pourrait être le déclencheur d'un repli tactique ? Un sentiment de marché plus versatile qui se focaliserait sur la structure de la prime de risque de long terme du secteur des valeurs aurifères. Cette dernière est, certes, plus large que celle des actions monde à la condition, toutefois, de maintenir l'hypothèse que le rythme de croissance moyen des bénéfices dans les années à venir sera comparable à ce qu'il fut au cours de la décennie passée." AUT/ALO