Grèce : l'UE ne juge pas nécessaire de rééchelonner la dette

12/10/2010 - 18:41 - Sicavonline
Grèce : l'UE ne juge pas nécessaire de rééchelonner la dette

La Commission Européenne, estimant que l'Etat grec pourra se financer sur les marchés à partir de 2012, a décidé de ne pas accorder de délai supplémentaire à la Grèce pour le remboursement de sa dette.

Amadeu Altafaj, porte-parole du commissaire européen Olli Rehn chargé des Affaires économiques et monétaires, a annoncé qu'un rééchelonnement de la dette de 110 milliards d'euros contractée par la Grèce auprès de l'Union Européenne et du FMI pour éviter un défaut de paiement n'était pas justifié. Il a expliqué que la Grèce appliquait le programme d'assainissement de ses finances publiques, ce qui devrait lui permettre de se financer intégralement sur les marchés à partir de 2012. Il a d'ailleurs remarqué que les écarts de rendement entre les obligations souveraines grecque et allemande étaient en baisse depuis plusieurs semaines. Dimanche dernier, Dominique Strauss Kahn, directeur général du FMI, avait ravivé le débat autour de la dette grecque en déclarant que l'institution financière internationale serait prête à la renégocier si la situation économique de la Grèce se détériorait et à condition d'être accompagnée par l'Union Européenne dans cette décision. Dans la foulée, le ministre grec des Finances, Georges Papaconstantinou, a signalé lundi dernier que des discussions informelles avec l'Union Européenne et le FMI s'étaient tenues autour d'un éventuel report de l'arrivée à échéance de la dette initialement prévue en 2015. Le ministère des Finances allemand a toutefois écarté cette hypothèse. Tout comme Amadeu Altafaj, il a argué qu'une telle mesure ne serait pas nécessaire tant que l'Etat grec suivrait le plan d'économies. L'annonce de la Commission Européenne conforte donc le point de vue allemand. Athènes devra ainsi rembourser l'intégralité de sa dette de 110 milliards d'euros entre 2013 et 2015.

Des finances grecques toujours sujettes à caution

Cependant, certains investisseurs craignent que le plan d'austérité pénalise l'économie grecque davantage que prévu et mette ainsi en péril la solvabilité du pays. L'agence européenne Eurostat a d'ores et déjà prévenu qu'elle pourrait relever son évaluation de la dette et du déficit grecs. Le premier ministre Georges Papandréou, apparemment conscient des risques pesant sur les finances publiques de son pays, a lui-même déclaré que l'année 2011 serait une année « cruciale ». Une aggravation imprévue de la situation économique pourrait en effet mettre en péril le plan de sauvetage qui tablait sur un recul de 2,2 % du PIB de la Grèce en 2011, avant une stabilisation en 2012.

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