Invesco investit sur les taux et les marchés d'actions émergentes

13/10/2010 - 16:44 - Option Finance

(AOF / Funds) - Invesco affirme, sur le mois de septembre, "avoir continué à réinvestir le cash disponible, à la fois auprès de gérants opportunistes sur les marchés de taux, et sur les marchés d'actions émergentes, principalement asiatiques. L'exposition au dollar a été maintenue à zéro sur les portefeuilles patrimoniaux et inférieure à 20% sur les portefeuilles globaux. Pour les semaines à venir, de nombreux indicateurs, qu'ils soient économiques, financiers ou techniques, montrent que les actifs risqués pourraient connaître un rebond significatif". "(...) de grands équilibres internationaux traditionnels se voient renversés, et les récents communiqués publiés par Moody's le 5 octobre dernier l'illustrent clairement. L'agence de notation a annoncé simultanément qu'elle plaçait deux Etats sous surveillance : l'Irlande, avec perspective négative, et la Turquie, avec perspective positive." "Plus généralement, depuis quelques années, le mouvement s'affirme : la solvabilité moyenne des Etats émergents s'améliore tandis que celle des Etats dits riches se dégrade. Cette évolution se traduit dans les primes de risque (ou spread) demandées par les investisseurs pour prêter aux emprunteurs obligataires : alors que les Etats émergents doivent s'acquitter d'un supplément de 3%, le Portugal, l'Irlande et la Grèce, tous trois membres de la zone euro, doivent respectivement payer des suppléments de 3,8%, 4% et 7,6%. Certes, le fonds de sauvetage européen, noté AAA, doit assurer la solvabilité des Etats membres. Mais il apparaît désormais que le recours à ce fonds serait très mal jugé par les investisseurs." "Du côté des actions, le succès de l'augmentation de capital de Petrobras a mis en valeur par contraste les difficultés de l'Etat fédéral américain à remettre sur le marché des actions General Motors. Le producteur pétrolier émergent rassure bien plus les investisseurs que le premier constructeur automobile des Etats-Unis." "D'autre part, de grands équilibres entre les différents marchés financiers se voient remis en cause. Ainsi, historiquement, les entreprises se finançaient à meilleur compte en émettant du capital plutôt qu'en s'endettant. Autrement dit, le rendement des dividendes distribué aux actionnaires était très généralement plus faible que les intérêts payés aux prêteurs. Aujourd'hui, elles adoptent une approche différente. L'une des conséquences de cette situation est que les sociétés émettent des montants très importants d'obligations et rachètent leurs actions." "Cette politique est très bien accueillie par les investisseurs, de toutes sortes. D'une part, les investisseurs obligataires montrent un appétit sans précédent qui permet d'absorber sans encombre toutes les émissions : quelles que soient les zones géographiques, l'ensemble des fonds obligataires mondiaux sont en piste pour dépasser les records historiques de collecte nette (supérieure à 230 milliards de dollars au 30 août). D'autre part, les investisseurs actions ne peuvent que saluer le caractère relutif des rachats d'actions. Au final, les marchés d'actions occidentaux renouent avec la contraction qu'ils avaient déjà connue entre 2006 et 2008, avec des rachats d'actions supérieurs aux émissions." "Cette situation laisse les grands marchés actions occidentaux à des niveaux de valorisation toujours plus raisonnables : les actions européennes se négocient à 12,3 fois les bénéfices attendus en 2010, avec un rendement du dividende de 4%, soit bien au dessus des taux obligataires, de l'ordre de 2,6% pour le 10 ans français. Les actions émergentes se retrouvent quant à elles valorisées comme la moyenne des marchés hors émergents, aux alentours de 13,5 fois les bénéfices 2010." "Quant aux obligations émises par des sociétés privées, la dette corporate, l'engouement des investisseurs n'a toujours pas créé de phénomène de bulle. En effet, si elles ont fortement progressé sur les 9 premiers mois de 2010, la quasi-totalité de cette performance provient de la baisse des taux d'intérêt obligataires (la sensibilité) tandis que la chute des primes de risque (le resserrement des spreads) n'y a contribué que très marginalement." AUT/ALO