ESSILOR va acquérir 50% de l' israélien Shamir Optical

15/10/2010 - 10:08 - Option Finance

(AOF) - Essilor International a signé un accord en vue d'acquérir 50% de l'opticien israélien Shamir Optical Industry. L'acquisition, qui représente un investissement de 130 millions de dollars pour Essilor, sera intégralement financée par les lignes de crédit existantes. Shamir Optical a réalisé en 2009 un chiffre d'affaires de 142 millions de dollars, principalement en Europe et aux États-Unis, et compte environ 1 400 employés à temps plein. La transaction comporte plusieurs opérations. Au terme de ces opérations, Kibbutz Shamir et Essilor détiendront chacun 50 % de Shamir Optical. Shamir Optical sera intégralement intégrée dans le périmètre de consolidation d'Essilor dès la finalisation de l'opération. Sur la base des projections actuelles, il est prévu que l'opération soit relutive sur le bénéfice net par action d'Essilor en 2011 (avant impact de l'allocation du prix d'acquisition). Hubert Sagnières, Directeur général d'Essilor, a commenté : "cette opération est un complément stratégique à l'activité d'Essilor et renforcera notre offre dans le segment du milieu de gamme avec des produits additionnels de qualité". "L'offre de Shamir Optical est complémentaire de celle d'Essilor. Grâce à notre réseau, à nos expertises respectives et au potentiel de synergies de coûts, ce partenariat nous permettra de faire croître le marché mondial de l'optique, en proposant de nouveaux produits et services à valeur ajoutée, et d'élargir notre offre à destination des professionnels de la vue dans le monde. Shamir Optical restera une entité distincte et conservera les activités de fabrication et de promotion de ses marques et de ses produits et services".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- La position de leader mondial est bien affirmée car l'activité d'Essilor est deux fois plus élevée que celle de son challenger. - L'activité du groupe bénéficie de tendances de long terme avec le vieillissement de la population dans les pays développés et des problèmes visuels qui en résultent ainsi que la croissance des classes moyennes dans les pays émergents. - Le groupe dispose aussi d'un portefeuille de produits innovants, dégageant une solide marge opérationnelle supérieure à 16%. - La nouvelle direction vise à accroître les positions d'Essilor dans le milieu de gamme. Le groupe était jusqu'à présent focalisé sur les verres de prescription sophistiqués. Les verres à prix modéré représentent entre 150 et 200 millions de consommateurs par an et sont désormais aussi rentables que ceux haut de gamme. - La structure financière, extrêmement solide, procure au groupe une grande flexibilité lui permettant de mener des acquisitions grâce auxquelles il consolide ses parts de marché à travers le monde.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est soumis aux effets de change car il réalise une part importante de son chiffre d'affaires en dollar. - Le titre, proche de ses niveaux historiques et en hausse de près de 15% sur le premier semestre 2010, est relativement cher avec un cours qui représente 21 fois les bénéfices attendus sur 2010 ; le rendement de l'action est faible, à moins de 2%. - Le groupe est encore peu présent dans les pays émergents : la région Asie/Océanie ne représentait que 10,5% du chiffre d'affaires sur l'exercice 2009. - L'essor de la chirurgie ophtalmologique (qui concerne pour le moment plutôt les classes les plus aisées) pourrait venir peser sur l'activité des opticiens.

Comment suivre la valeur

- Apparenté au marché de la santé, la valeur est défensive : l'achat de lunettes, qui est à 90% un acte de renouvellement, peut être reporté mais non annulé. - Les acquisitions, notamment dans les pays émergents, sont à surveiller. - Le groupe est facilement opéable car il ne possède pas d'actionnaire de référence et près de 91% de ses actions sont détenues par le public.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens de consommation

En Chine, puis au Bangladesh et au Cambodge, les ouvriers se sont révoltés contre le niveau de leur salaire, qu'ils jugent trop bas. Mi-septembre, au Cambodge, les grèves ont fait suite à la décision du gouvernement et des industriels de légèrement augmenter le salaire minimum pour les ouvriers de l'industrie du vêtement et de la chaussure de 50 à 61 dollars par mois. Or les syndicats réclamaient 93 dollars mensuels. La crise a sensiblement affecté le Cambodge, car ses exportations de textile vers les Etats-Unis et l'Union européenne, ses principaux clients, ont chuté de 23% en 2009. Plus de 90 usines ont fermé leurs portes, quelque 60.000 ouvriers (sur un total de 345.000) se trouvant ainsi au chômage. Craignant la concurrence des pays voisins (Vietnam, Indonésie, Bangladesh), les industriels n'ont toujours pas rétabli le paiement des heures supplémentaires. Selon certains économistes, ce dernier est pourtant essentiel à la survie des ouvriers. FTB/ACT/