SG Private Banking délaisse les oblig d'Etat pour celles d'entreprises

18/10/2010 - 14:53 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les rendements obligataires de long terme se sont à nouveau repliés dans le courant de l'été à des niveaux extrêmement faibles aux États-Unis comme en zone euro. Le risque souverain a de nouveau suscité les craintes des marchés poussant à la hausse les primes de risque. Nous restons à l'écart des obligations d'Etat des pays développés. En effet, celles-ci nous apparaissent comme trop valorisées pour les pays les plus sûrs ou comme trop risquées pour les émetteurs les plus fragiles", relève Société Générale Private Banking. "S'agissant des obligations d'entreprises, nous considérons qu'elles continuent d'offrir un rendement/risque attractif, malgré le resserrement des primes de risque. Les conditions de financement sont très avantageuses pour les grandes entreprises, ce qui explique l'essor des émissions obligataires qui rencontrent toujours une demande élevée. Les obligations émergentes sont également un segment très intéressant car à notation équivalente, le souscripteur bénéficie d'un supplément de rémunération par rapport aux obligations d'échéance et de notation équivalente sur les marchés développés." "Au sein des économies développées, l'inflation reste contenue à des niveaux très faibles, sans équivalent depuis les années cinquante. Le recul de l'inflation sous-jacente aux alentours de 1% aux États-Unis est même un sujet de préoccupation pour la Réserve fédérale qui s'apprête à acheter à nouveau des titres dans le marché pour stabiliser les anticipations d'inflation. Le contexte inflationniste est très similaire en zone euro, où les excès de capacité pèsent sur les perspectives d'évolution des prix. Seul le Royaume-Uni voit son inflation se maintenir au-dessus de 3% depuis le début de l'année, sans espoir d'un recul significatif en raison de l'inflation importée. Dans ce contexte, les relèvements de taux directeurs sont repoussés sine die. Un renversement de politique monétaire n'est pas à attendre avant au mieux fin-2011 en Europe comme aux États-Unis. Nous maintenons une sous-pondération des obligations souveraines dans notre allocation stratégique." "Malgré des volumes d'émissions élevés, les taux d'intérêt de long terme ont chuté. En zone euro, les rendements à 10 ans sur la dette publique allemande demeurent à des niveaux extrêmement faibles, à peine supérieurs à 2%. La fuite vers la qualité qui a profité aux émetteurs les mieux notés, ainsi que le report des investisseurs vers des maturités plus longues ont comprimé les taux d'intérêt de long terme. Le regain d'inquiétudes sur les pays fragiles de la zone euro a de nouveau provoqué des accès de tensions. Le placement réussi de titres à court ou moyen terme par l'Espagne, le Portugal ou la Grèce, s'est fait à des conditions coûteuses pour les États. La situation budgétaire de ces pays reste fragile." "Au creusement des déficits et aux nouvelles dégradations des notations souveraines s'ajoute l'impact d'un coût élevé de refinancement de la dette. La Grèce semble tenir ses engagements de réduction des déficits publics, mais le poids de la dette qui dépasse désormais 130% du PIB rend probable une restructuration de la dette. Celle-ci pourrait intervenir sur une base volontaire avec échanges de titres afin d'allonger la maturité moyenne. Aux États-Unis, la baisse des taux d'intérêt traduit les anticipations du marché en matière d'assouplissement quantitatif d'ores et déjà annoncé par la Réserve fédérale. Depuis cet été, la Réserve fédérale a fait le choix de réinvestir en titres du Trésor le produit des titres de créances adossés à l'immobilier arrivés à maturité détenus en portefeuille." "La croissance faiblissant, les taux longs pourraient demeurer à un faible niveau encore plusieurs trimestres. Néanmoins, si un scénario favorable se dessinait avec une reprise de la croissance dans le courant de l'année 2011, le marché obligataire devrait l'anticiper avec des rendements de long terme un peu plus élevé à partir du début de l'année prochaine. Nous continuons de recommander l'acquisition d'obligations d'entreprises. La crise économique a révélé la fragilité de certains États et par contraste souligné la solidité financière de grands groupes disposant de trésoreries abondantes." "De fait, les conditions de financement sont extrêmement avantageuses et participent ainsi au reflux des taux de défaut. Des émissions à maturité longue témoignent de la bonne santé de ce marché. Les primes d'émission sur le marché primaire sont revenues à des niveaux faibles compte tenu de l'engouement des investisseurs. Pour un certain nombre d'entreprises, le rendement du dividende est devenu supérieur à celui de l'obligation. Mais, le rendement ajusté du risque reste cependant attractif compte tenu de la quasi-absence de rémunération des liquidités." "Cependant, nous préférons le segment des émetteurs bien notés (investment grade) aux obligations à haut rendement (high yield) qui pourrait subir plus fortement les conséquences d'une remontée de l'aversion au risque. Nous privilégions les titres d'une maturité comprise entre 3 et 5 ans dans une perspective de détention jusqu'à maturité, en sélectionnant les émetteurs bénéficiant pleinement de la reprise économique mondiale." "Le segment des obligations émergentes présente des opportunités intéressantes. [-73]· qualité de crédit équivalente, les grandes entreprises émergentes offrent des rendements plus élevés pour les émissions en monnaie internationale (dollar, euro). L'explication réside dans l'essor relativement récent de ce marché, moins bien couvert par les analystes et moins acheté par les grands investisseurs institutionnels. La qualité des bilans de ces entreprises qui présentent un niveau d'endettement souvent plus faible et une profitabilité plus élevés que leurs homologues européennes ou américaines constitue un autre argument. Enfin, ces entreprises vont continuer de bénéficier de rehaussements de leurs notes d'émetteurs obligataires par les agences de notation dans les années à venir." AUT/ALO