SAFRAN : chiffre d'affaires supérieur aux anticipations

22/10/2010 - 08:14 - Option Finance

(AOF) - Safran a réalisé un chiffre d'affaires au troisième trimestre de 2,593 milliards d'euros, en hausse de 8,8 % et de 0,5 % sur une base organique. " La branche Equipements Aéronautiques (systèmes d'atterrissage) et les activités de Défense (optronique) et de Sécurité affichent une croissance à deux chiffres ", a précisé l'équipementier pour le secteur aéronautique. Sur 9 mois, le chiffre d'affaires a atteint 7,79 milliards d'euros, ce qui est supérieur au consensus Reuters de 7,639 milliards d'euros. La propulsion aérospatiale, la principale branche du groupe, a réalisé un chiffre d'affaires trimestriel de 1,329 milliard d'euros, en recul de 1,1 % ou de 6% sur une base organique. Commentant ces chiffres, Jean-Paul Herteman, président du directoire, a déclaré : " Safran a enregistré une performance solide au troisième trimestre 2010, avec une croissance à deux chiffres de trois de ses quatre principales activités. Nous constatons des signes encourageants dans l'activité des services CFM56, avec une hausse de 16 % des ventes de pièces de rechange par rapport au trimestre précédent, ce qui semble indiquer que le point bas serait maintenant derrière nous ". Le groupe a confirmé ses objectifs 2010. L'équipementier pour le secteur aéronautique avait relevé ses objectifs fin juillet. Il vise une marge opérationnelle courante tendant vers un niveau de 8% et un chiffre d'affaires voisin de celui de 2009 où il s'était élevé à 10,45 milliards d'euros. Cette prévision tient compte d'un taux de couverture cible de 1,44 dollar pour 1 euro.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les forces de la valeur

- Safran dispose d'une solide base dans l'aéronautique et la défense, au potentiel de développement substantiel. Safran est ainsi le troisième acteur de l'industrie européenne de l'aéronautique/défense (derrière EADS et BAE). - La sortie de l'activité de communication a permis à Safran de poursuivre son recentrage sur son coeur de métier : la propulsion, l'aéronautique, la défense et la sécurité. - Le groupe vise à devenir un leader mondial dans les solutions d'identification basées sur la biométrie et dans la détection. Le marché de la sécurité est peu cyclique et dégage une croissance à deux chiffres. - Le groupe continue de bénéficier d'un effet mix entre les moteurs de première et seconde génération (soit environ 52% de la base installée) puisque 70% de ces moteurs ne sont pas encore passés en atelier de maintenance. - Le groupe génère des cash flows récurrents élevés et bénéficie d'une situation financière saine. Ses liquidités s'élèvent à 4 milliards d'euros.

Les faiblesses de la valeur

- Les objectifs de croissance du groupe restent conditionnés à la confirmation de la reprise du trafic aérien. - Les plans de rigueur dans de nombreux pays européens devraient viser en premier lieu les dépenses militaires avec une baisse des crédits recherche ou encore une réduction de certains programmes transnationaux. - Le retard accumulé par le programme A400M est un handicap. Safran fait partie via Snecma du consortium européen chargé du développement du moteur de l'avion de transport militaire d'Airbus. - Safran est également dépendant du programme B787 de Boeing, sur lequel la visibilité reste faible. - L'étroitesse du flottant (39%) rend la valeur volatile. - La fin de l'engagement collectif de conservation de titres chez Club Sagem (qui détient 8,6% du capital) et la forte probabilité d'une cession sur le marché de la participation de 7,4% d'Areva sont deux éléments qui pourraient peser à court et moyen terme sur le cours du motoriste.

Comment suivre la valeur

- Safran est sensible à l'évolution du secteur aéronautique civil et militaire. - Les négociations tarifaires avec les constructeurs, notamment Airbus et Boeing, sont à suivre. - Safran est une valeur très sensible au dollar puisqu'une variation de 10% de la parité aurait, toutes choses étant égales par ailleurs et hors couvertures, un impact de l'ordre de 315 millions d'euros au niveau de l'EBIT. - L'un des principaux actionnaires de Safran est l'Etat avec 30,2% du capital. - Le secteur aéronautique pourrait rapidement faire l'objet de grandes maneouvres : i) l'Etat examine notamment le dossier de reprise de SNPEMatériauxEnergétiques par Safran. Le groupe souhaite depuis plusieurs années mettre la main sur les actifs de propulsion solide de SNPE, notamment utilisée pour les fusées Ariane. ii) les discussions se poursuivent avec Thales en vue d'une correction de périmètre qui pourrait prendre la forme d'un échange d'actifs. De nombreux scenarii sont avancés. iii) malgré le refus de Zodiac pour un rapprochement entre les deux équipementiers, Safran maintient le dialogue, convaincu de l'attrait de cette opération qui créerait un géant aéronautique mondial. Il a le soutien de l'Etat pour mener ce projet.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Les analystes s'attendent à un rebond des fusions acquisitions dans le secteur, qui était jusqu'ici resté en marge du mouvement. La dernière opération a été réalisée fin octobre 2008, lorsque Finmeccanica a acquis DRS Technologies pour 5,2 milliards de dollars. Safran vient de boucler le rachat de l'américain L1 pour 1 milliard de dollars. Il aimerait également racheter Zodiac, alors que celui-ci tient à son indépendance. Plusieurs indicateurs soulignent la consolidation potentielle du secteur. Pendant la crise, les différents intervenants ont généralement géré leur trésorerie de façon prudente, ce qui leur permet aujourd'hui de bénéficier de liquidités abondantes. En outre, restructurés, ils bénéficient de finances assainies. FTB/ACT/