BIOMERIEUX révise en baisse sa prévision de croissance 2010

22/10/2010 - 09:00 - Option Finance

(AOF) - bioMérieux a publié un chiffre d'affaires 9 mois de 984 millions d'euros, en croissance, à devises et périmètre constants, de 4,3%. " La croissance organique, impactée par un niveau d'activité plus faible que prévu en septembre, s'est élevée à 4,3%, " le spécialiste français du diagnostic in vitro. Net de l'impact de la pandémie H1N1, la croissance organique des ventes se serait élevée à 5,5 % à fin septembre 2010. " Dans un environnement européen et nord-américain plus dégradé que le groupe ne l'anticipait, les ventes du 3ème trimestre se sont inscrites en légère progression par rapport au 3ème trimestre 2009 qui avait été particulièrement dynamique ", a précisé le groupe. La croissance organique sur cette période s'est élevée à 1,1%. bioMérieux a révisé en baisse son objectif de croissance organique de son chiffre d'affaires d'environ 6% à 4,5% compte tenu de la détérioration de l'environnement dans le domaine de la santé en Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord. Le spécialiste français du diagnostic in vitro en revanche confirmé son objectif de réaliser en 2010 une marge opérationnelle courante (avant éléments non récurrents) comprise entre 17 % et 18 %, à taux de change constants.

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Les points forts de la valeur

- bioMérieux possède un haut niveau d'expertise dans le diagnostic des maladies infectieuses. C'est le leader mondial de la microbiologie avec 35% des parts de marché. Le diagnostic in vitro est un secteur d'activité qui bénéficie de tendances long terme très favorables. Le groupe tire parti d'un modèle économique solide fondé sur l'importante proportion des ventes de réactifs qui assurent des revenus récurrents et d'un mix produit positif : nouveaux automates, enrichissement des menus par des tests à forte valeur ajoutée, montée en puissance de la biologie moléculaire et du theranostic (association entre le diagnostic et le médicament pour une meilleure efficacité des traitements, considérée comme l'un des grands relais de croissance de la médecine de demain). bioMérieux s'est fixé des objectifs de croissance ambitieux pour 2010-2015. Une visibilité rare sur un horizon aussi lointain dans le contexte actuel mais qui semble réaliste aux analystes compte tenu du "pipeline" du groupe. - Le groupe dispose d'une présence géographique mondiale. La France représente moins de 16% du chiffre d'affaires. Il réalise déjà 8% de son chiffre d'affaires dans les BRIC (Brésil, Russie, Chine, Inde) et a réalisé début 2010 une petite acquisition en Chine. La situation de trésorerie positive, ainsi que la forte récurrence du cash-flow de bioMérieux, devrait lui permettre de maintenir sa politique de dividendes généreuse (30% du résultat net) et de poursuivre sa stratégie d'acquisitions opportunistes.

Les points faibles de la valeur

- L'environnement dans lequel le groupe évolue est très concurrentiel. - Certains analystes jugent que le groupe n'est pas assez présent aux Etats-Unis (22% des ventes). Les objectifs de croissance ambitieux, et jugés réalisables, laissent néanmoins peu de place aux bonnes surprises. bioMérieux jouit d'une prime plutôt élevée sur ses comparables ce qui pourrait limiter le potentiel d'appréciation pour un titre déjà largement détenu dans les portefeuilles de gérants.

Comment suivre la valeur

La volonté des gouvernements occidentaux de réaliser des économies dans les dépenses de santé est un catalyseur pour le marché du diagnostic. La reconnaissance acquise du théranostic par l'ensemble du corps médical devrait se traduire à terme par un fort développement de ce marché encore balbutiant. Le groupe souhaite mettre l'accent sur le développement dans les pays émergents.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

De nombreuses opérations de croissance externe ont déjà eu lieu. Merck & Co. est devenu le numéro deux mondial en rachetant Schering-Plough pour 41 milliards de dollars. Roche a finalement réussi à acquérir Genentech, la deuxième société américaine de biotechnologies, pour 47 milliards. Abbott a repris le pôle médicaments du belge Solvay pour 5,2 milliards d'euros. La phase de consolidation se poursuit. Sanofi-Aventis cherche à acquérir la biotech américaine Genzyme pour 18,5 milliards de dollars. Le leader mondial du secteur, son concurrent américain, Pfizer est également très actif dans le domaine des acquisitions. Moins d'un an après avoir repris son compatriote Wyeth pour 68 milliards de dollars, il est de nouveau prêt à investir plusieurs milliards de dollars pour se renforcer dans les pays émergents et dans plusieurs domaines d'activité : les médicaments génériques, les traitements contre la douleur, le cancer, la maladie d'Alzheimer, les anti-inflammatoires et les neurosciences. FTB/ACT/