(AOF / Funds) - "De nombreux événements affectent actuellement le marché du pétrole. En Chine, la hausse surprise des taux d'intérêts suscite la crainte d'un nouveau relèvement des taux en vue de combattre la stimulation excessive de l'économie chinoise résultant des mesures de détente quantitative américaines. La réaction de la Chine pourrait neutraliser en partie l'effet des mesures de détente quantitative sur le marché mondial des matières premières et pourrait, le cas échéant, affecter les cours du pétrole, à un degré toutefois moindre que les cours de l'or", juge Natixis. "L'impact des grèves qui touchent la France est relativement clair, bien que d'importantes incertitudes demeurent quant à l'effet dans le temps de certains facteurs. Les importations françaises de brut ont été fortement affectées par les grèves et les blocages (les capacités françaises de raffinage sont supérieures à 2 Mb/j) alors que plus de 70 tankers attendent d'être déchargés au large de Marseille. Dans la région méditerranéenne, les stocks de brut offshore sont passés de moins de 10 Mb fin septembre à 27 Mb le 17 octobre, selon un rapport du Noon Seaborne Oil report." "La France devra importer des produits pétroliers pour combler le déficit de production des raffineurs nationaux, ce qu'indique déjà l'élargissement des cracks spreads sur le gazole et des marges de raffinage, mais ces importations ne seront pas effectives avant que les blocages ne soient levés et que les outils logistiques n'aient repris un fonctionnement normal. [-73]· court terme, les distributeurs ont mis en commun leur approvisionnement et utilisent les stocks stratégiques de pétrole et de produits pétroliers du pays (qui représentent 98 jours de consommation). Les exportations européennes d'essence vont rester affectées tant que les grèves se poursuivront, ce qui pourrait se traduire par des perturbations à brève échéance sur le marché américain de l'essence." "En Chine, alors que l'impact du resserrement des restrictions sur la consommation d'énergie se fait plus fortement sentir sur l'économie, la demande de mazout léger devrait augmenter. Si les efforts pour limiter la consommation d'énergie, particulièrement dans les industries de base les plus fortement consommatrices d'énergie, avaient initialement été bien ciblés, il est possible que bon nombre des grandes entreprises industrielles parviennent à faire supporter l'essentiel de l'impact des restrictions temporaires d'approvisionnement énergétique par les entreprises de taille plus modeste et plus généralement sur les petites entreprises et les communautés locales. La situation pourrait fortement rappeler celle qui prévalait avant 2008, lorsque les petites entreprises, ne pouvant satisfaire leurs besoins d'approvisionnement énergétique auprès des producteurs locaux d'électricité, avaient augmenté leur consommation de mazout léger pour faire fonctionner leurs propres générateurs de secours." "Aux États-Unis, la demande de bio éthanol restera limitée tant que les cours du maïs resteront élevés relativement aux cours du pétrole. En raison de la hausse récente des cours du maïs, les coûts de production du bio éthanol aux États-Unis ont atteint un plus haut de plusieurs années par rapport au prix de l'essence. Les distributeurs devraient donc se contenter d'incorporer le pourcentage minimal d'éthanol exigé par les règles de l'EPA, sauf à trouver des sources alternatives d'approvisionnement en éthanol bon marché (par exemple en important de l'éthanol produit au Brésil), ce qui devrait se traduire par une légère hausse de la demande d'essence." "Compte tenu des incertitudes quant à la demande chinoise et française de mazout léger, nous recommanderions de liquider toute position courte sur le fuel domestique au profit du brut léger ou de l'essence. Les cracks spreads pourraient rester élevés à court terme, même si nous restons persuadés qu'il existe un risque de retournement brutal d'ici le début de l'année prochaine, particulièrement si les températures sont plus froides que prévu en Chine." AUT/ALO