(AOF / Funds) - Le pessimisme sur les perspectives économiques de la zone euro s'estompe quelque peu. Même les périodes de tension sur la dette publique de quelques pays de la zone n'affectent plus de manière aussi négative le sentiment des investisseurs. Les marchés boursiers en souffrent moins systématiquement que par le passé et l'euro n'est pas délaissé. Ce "regain de confiance" résulte de l'amélioration des conditions de financement de l'activité économique, autant qu'il la justifie. Les conditions de financement de l'économie se sont, en effet, améliorées depuis plusieurs mois. Le bas niveau des taux d'intérêt, le rebond de l'activité et l'amélioration du fonctionnement du marché interbancaire influent sur les conditions de crédit bancaire. Un cercle vertueux pourrait s'enclencher entre le redressement de la conjoncture et les conditions de crédit. Ce mouvement reste toutefois fragile. L'appréciation brutale de l'euro sur le marché des changes, qui résulte en partie du regard plus indulgent des investisseurs sur la zone, pourrait contrecarrer ces évolutions positives ces prochains mois. S'il provoque une nouvelle dégradation des perspectives économiques, il peut induire un durcissement supplémentaire des conditions d'octroi de crédit bancaire aux agents non financiers. Le retour à la situation de fin 2008-début 2009 semble toutefois peu probable. Les conditions de crédit et l'attitude des emprunteurs potentiels ne sont pas encore un moteur de la croissance, mais elles ne pèsent plus. Sans jouer de rôle particulièrement positif, les banques de la zone euro semblent prêtes à accompagner une reprise économique modérée. Jean-Louis Mourier, Economiste Aurel BGC AUT/CHR