JP Morgan AM reste exposé aux marchés actions cycliques mais limite risques

26/10/2010 - 10:44 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Nous avons réduit le niveau de risque global de nos portefeuilles, évoluant vers une position actions/obligations neutre et privilégiant des positions de valeur relative au sein des classes d'actifs. Nous restons positifs à l'égard de l'environnement macro-économique et restons donc exposés aux marchés actions cycliques. Cependant, les deux prochaines semaines pourraient faire l'objet d'un risque événementiel avec les élections américaines de mi-mandat, la réunion du FOMC et l'anticipation de la prochaine réunion des dirigeants du G20", note JP Morgan AM. "Ces trois événements sont susceptibles de provoquer une correction sur les marchés. Il est donc temps de faire une pause dans l'augmentation du niveau d'exposition au risque, pour revoir nos positions dans deux semaines." "La Chine relève ses taux d'intérêt. Les autorités chinoises ont surpris les marchés en relevant les taux d'intérêt de 25pb, portant le taux des dépôts à un an à 2,5% et celui des prêts à un an à 5,56%. Les dernières statistiques montrent une économie en ralentissement mais sans repli de l'inflation. La croissance du PIB réel est revenue à 9,6% sur un an contre 10,6% et 11,9% les deux trimestres précédents, un niveau probablement inférieur à la croissance tendancielle" "Comme prévu, les prix à la consommation se sont appréciés de 3,6% en glissement annuel, le taux le plus élevé depuis octobre 2008, mais les prix à la production se sont assagis pour le 4ème mois consécutif en revenant à +4,3% en glissement annuel. La croissance de la production industrielle a décéléré à 13,3%, suggérant un ralentissement des exportations en cette fin d'année. Aucune de ces données ne justifiait une telle hâte à relever les taux." "Il s'agit non seulement de comprendre pourquoi la Banque Populaire de Chine (PBoC) a agi à ce moment là, mais aussi pourquoi elle a retenu cette option et non une augmentation du taux des réserves obligatoires ou la pression morale pour contenir la croissance du crédit. Le mystère s'est épaissi depuis le discours du gouverneur de la PBoC à Washington sur l'intérêt des mesures quantitatives pour contrer l'inflation en lieu et place des taux d'intérêt. Pour les observateurs, l'impact de la hausse des taux sur l'économie sera très limité." "Selon nous, trois raisons pourraient expliquer cette mesure. Premièrement, la PBoC s'inquiète probablement du niveau des taux réels des dépôts, qui sont toujours négatifs. Deuxièmement, les craintes sur la la spéculation immobilière semblent repartir de plus belle en Chine. Troisièmement, l'objectif serait de ralentir la croissance (même si le moyen habituel consiste à rationner le crédit plutôt que d'augmenter son coût). Nous pensons que les autorités se sont surtout alarmées des signes d'assouplissement monétaire (...). De plus, la hausse des réserves de change, bien supérieure à celle de l'excédent commercial, ne peut que renforcer les craintes d'une montée incontrôlée de la masse monétaire domestique." "Si cette thèse est juste, les investisseurs devront être attentifs à trois facteurs. Tout d'abord, ils devront guetter tout signe de reprise des indicateurs avancés augurant d'une nouvelle surchauffe de l'économie. Ensuite, ils devront se préparer à de nouvelles hausses des taux, et enfin, suivre de près la progression des marchés actions compte tenu de l'abondance des liquidités. En résumé, la semaine dernière a montré que le système financier chinois devenait plus difficile à contenir." "Le modèle économique allemand continue de surprendre par sa robustesse. La semaine dernière a été marquée par la publication du sondage Ifo, encore meilleur qu'attendu, l'indice du climat des affaires ayant atteint un plus haut depuis mai 2007. La composante relative aux anticipations est ressortie supérieure aux attentes (alors qu'elle avait tendance à être plus faible), à l'instar de la composante relative aux conditions actuelles." "L'économie allemande poursuit donc son élan, ce qui explique la sous-performance des emprunts d'Etat allemands par rapport à leurs homologues américains et britanniques. Les statistiques de surprise économique en Europe ayant été supérieures à celles des Etats-Unis et du Royaume-Uni, les rendements se sont appréciés et le marché est déjà dans l'attente de la prochaine opération de refinancement à long terme (LTRO) prévue le 27 octobre pour voir si la BCE sera désireuse de commencer à retirer l'excès de liquidités." "A l'opposé, le Royaume-Uni a adopté la politique budgétaire la plus restrictive des 40 dernières années. La revue exhaustive des dépenses a détaillé les chiffres qui sous-tendent la décision du gouvernement d'éliminer le déficit budgétaire structurel (la composante qui n'est pas due aux variations du cycle d'activité) durant cette législature, qui arrivera à terme en 2015. Le marché a salué cette évolution et le spread avec les emprunts d'Etat allemands à 10 ans s'est resserré de 11pb sur la semaine. En termes d'investissement, la question est de savoir si le gouvernement a négocié avec la Banque d'Angleterre son plan d'austérité budgétaire en échange d'un assouplissement quantitatif significatif. Quoiqu'il en soit, les dissensions au sein du Comité de politique monétaire suggèrent qu'un consensus n'est pas encore trouvé. "Les marchés ont poursuivi leur hausse à un rythme effréné, les actions ayant très bien performé sur les trois premières semaines d'octobre. Par rapport aux points bas d'août, les actions américaines ont gagné 13%, le S&P ayant même atteint son plus haut niveau depuis mai. Cette évolution en faveur des actifs risqués s'explique surtout par l'anticipation d'un nouvel assouplissement monétaire de la Fed lors de la réunion du FOMC en novembre." "Ces mouvements de marché nous laissent perplexes. Un des principaux objectifs de l'assouplissement quantitatif vise précisément la hausse du prix des actifs, la banque centrale souhaitant contribuer à accroître la richesse des ménages et à stimuler l'appétit pour le risque. Ainsi, la hausse des marchés dans l'anticipation du FOMC diminue paradoxalement le besoin d'assouplissement quantitatif et augmente par conséquent le risque d'une déception lorsque la Fed annoncera le résultat de ses délibérations. L'ampleur de ce retour de l'appétit pour le risque est également en tant que tel un signal d'alarme - surtout lorsque l'objectif de performance de toute une année est atteint en quelques semaines, et ce, avec un niveau de risque inférieur au niveau habituel." AUT/ALO