EDF et CONSTELLATION ont trouvé un arrangement

27/10/2010 - 08:29 - Option Finance

(AOF) - EDF et son partenaire américain Constellation Energy sont parvenus à un accord global qui réorganise le partenariat entre les deux groupes, supprime l'option de vente et octroie à EDF le contrôle à 100% de leur coentreprise UniStar. Selon les termes de l'accord, EDF va acquérir la participation de 50% de Constellation dans UniStar pour 140 millions de dollars. Une fois la transaction effective, EDF deviendra l'unique actionnaire d'UniStar. Constellation procèdera au transfert à UniStar des sites nucléaires potentiels de Nine Mile Point et R.E. Ginna dans l'état de New York. Ces deux sites viendront en complément du site de Calvert Cliffs 3 et d'un quatrième site potentiel à Calvert Cliffs dont UniStar est déjà propriétaire. A la suite de la cession de sa participation, Constellation se désengagera désormais du développement et du financement du projet Calvert Cliffs 3. L'accord prévoit également qu'EDF procèdera au transfert à Constellation de 3,5 millions d'actions Constellation qu'il détient et renoncera à son poste d'administrateur au Conseil d'administration de Constellation. L'accord de " standstill " existant entre les deux groupes prendra fin. Constellation renoncera aux droits relatifs à son option de vente existante et, en conséquence, ne vendra aucune de ses centrales thermiques à EDF. La structure actionnariale actuelle de Constellation Energy Nuclear Group (CENG) reste inchangée avec Constellation, actionnaire à hauteur de 50,01% et son partenaire EDF à hauteur de 49,99%. Le contrat d'achat d'électricité ou Purchasing Power Agreement (" PPA ") entre CENG et Constellation d'une part et de l'autre, entre CENG et EDF, sera modifié en un système adossant la fourniture d'électricité aux unités de production (" unit contingent ") jusqu'à leur terme en 2014. Par ailleurs, des modifications seront apportées aux couvertures mensuelles à venir. Les couvertures préexistantes dans le cadre du PPA seront maintenues.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- EDF est le leader du marché français de l'électricité et l'un des leaders européens de l'énergie avec de fortes positions en Allemagne, au Royaume-Uni et en Italie. - Le groupe présente un beau potentiel de développement car les besoins énergétiques futurs sont énormes : d'ici une dizaine d'année, un milliard de personnes devraient accéder à l'électricité dans le monde. - Même si depuis 2007 le marché français est ouvert à la concurrence, le leadership d'EDF n'est, pour le moment, pas menacé du fait de prix de revient très compétitifs grâce à ses réacteurs nucléaires. - L'électricien devrait obtenir un délai supplémentaire de cinq ans pour constituer la soulte destinée au démantèlement des centrales nucléaires (près de 17 milliards d'euros au total). L'échéance serait reportée à juin 2016. Cette décision va permettre au groupe de se consacrer à ses projets de développement et à son désendettement. - En mettant la main sur British Energy, EDF devient le principal acteur de la relance du nucléaire en Grande-Bretagne. Cela répond à sa volonté de devenir le premier acteur mondial dans ce domaine. - EDF est considéré, grâce à ses filiales Edison, EnBW et EDF Energy, comme un véhicule pour jouer la convergence du marché européen de l'électricité.

Les points faibles de la valeur

- En 2009, les activités françaises d'EDF ont affronté une année extrêmement difficile, avec de nombreux arrêts de centrales nucléaires dus à des mouvements sociaux ou à des incidents. - Le groupe a acheté la paix sociale en accordant une augmentation de plus de 4% des salaires, qui devrait s'élargir aux 35.000 salariés de la filiale de distribution ERDF, ce qui va peser sur ses coûts. - La croissance externe a provoqué une forte croissance de l'endettement net, qui est passé entre 2008 et 2009 de 24,5 milliards à 42,5 milliards d'euros. - Le recul du prix du pétrole pourrait limiter l'avantage du nucléaire, au coeur du développement du groupe. - La visibilité sur la nouvelle organisation du marché de l'électricité (Nome), a priori moins contraignante que prévu pour EDF, est encore faible. La visibilité est notamment troublée par des positions politiques qui peuvent laisser entendre que les tarifs d'EDF n'augmenteront pas. - L'intervention de l'Etat, qui détient près de 85% du capital, brouille également la visibilité.

Comment suivre la valeur

- EDF appartient au secteur des " utilities " (producteurs d'eau, de gaz et d'électricité), qui regroupe des valeurs défensives. - L'un des grands chantiers de l'année réside dans l'amélioration du taux de disponibilité des centrales nucléaires, tombé au plus bas en 2009 (78%). Or, toute progression du point de ce taux se traduit par un excédent brut d'exploitation additionnel d'environ 200 millions d'euros. - Les autres catalyseurs du titres sont (i) le plan d'amélioration de l'efficacité opérationnelle, (ii) l'intégration des acquisitions récentes, et (iii) la remobilisation des équipes. - Suivre l'évolution réglementaire en Europe, avec la taxation de la production nucléaire en Allemagne, l'abandon de la hausse des tarifs d'électricité en Espagne, et la loi NOME en France. - Areva et EDF sont historiquement imbriquées. Areva est le premier fournisseur d'EDF et EDF son premier client. Mais leur relation n'est plus exclusive et les deux groupes sont en désaccord sur deux contrats. L'une des brouilles, dans le traitement du combustible usé, a été résolue. L'autre, l'enrichissement d'uranium, est encore en discussion. - Le marché attend de connaître les conclusions du rapport que la mission de réflexion sur l'organisation de la filière nucléaire a remis au printemps à Nicolas Sarkozy.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Le deuxième acteur mondial dans le domaine de l'électricité est né. Deux ans après la fusion entre Gaz de France et Suez, GDF Suez vient de reprendre le britannique International Power. Il est ainsi propulsé du neuvième au deuxième rang des producteurs mondiaux d'électricité, derrière EDF. Il devient également le leader mondial des groupes de services aux collectivités (utilities) en tenant compte de la production de gaz. Toutefois, cette opération va accroître la dette de GDF Suez, qui va passer de 33,5 à 42,4 milliards d'euros. Le groupe français compte donc lancer des cessions de 4 à 5 milliards d'euros. FTB/ACT/