Croissance forte mais moins volatile dans les économie émergentes (BNP IP)

27/10/2010 - 12:22 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les indices émergents ont failli couler dans les années 90 après avoir affronté trois vagues de crises sud américaines, asiatiques, puis russes. Les marchés émergents se sont, en revanche, affirmés au cours de la dernière décennie, dépassant les bourses des pays développés de 166% (USD, depuis le 31/12/99), revenant au niveau de l'apogée de 1994. Les facteurs à l'origine des crises ont été identifiés et corrigés. L'inflation s'est stabilisée permettant la mise en place avec succès de politiques monétaires expansives", note BNP Paribas IP. "Dans le même temps, dévaluations et mouvements erratiques de devises ont pu être maîtrisés grâce à l'accumulation de réserves ainsi qu'à un meilleur équilibre fiscal et de la balance courante. La mondialisation et l'entrée de la Chine dans l'OMC en 2001, accompagnée d'une stabilité géopolitique, de réformes institutionnelles et structurelles ainsi que d'une meilleure gouvernance sont autant d'éléments qui ont favorisé l'émergence de nouveaux acteurs économiques tels que les BRICs." "Qu'en sera-t-il de la performance relative des émergents pour la prochaine décennie? Les indices émergents vont-ils stagner, baisser après avoir touché un haut de cycle, ou s'extraire des cycles passés pour entamer une longue phase haussière ? Nous pensons que les perspectives de croissance économique élevée, avec des risques inférieurs, sans oublier les excellents fondamentaux financiers, devraient favoriser la poursuite de cette tendance haussière." "Angus Maddison a démontré qu'à l'exception des deux derniers siècles, l'Asie a toujours été la première puissance économique, l'Inde et la Chine représentant alors plus de 50% de l'activité économique mondiale. Le 21ème siècle marquera plus le retour que l'émergence de la puissance économique asiatique. Parallèlement, le marché des obligations souveraines émergentes continuera dans son élan, aidé par une modération de l'inflation, l'amélioration des notations et les perspectives d'appréciation des devises." "Selon le FMI, le taux de croissance des économies émergentes va avoisiner au cours des cinq prochaines années les 6,5% (contre 2,2% pour les économies avancées) grâce à des taux bas, à une liquidité abondante, et à un bilan fiscal très solide. La Chine, qui est devenue une importante source de croissance pour le reste du monde, absorbe déjà 18% des exportations des pays émergents, notamment les pays riches en ressources pour le Brésil ou l'Indonésie. Elle investit chaque année l'équivalent de 6% du PIB mondial, dont beaucoup de technologies occidentales (trains rapides, avions, smartgrid, robots). La Chine reste toujours un pays pauvre malgré son statut de deuxième puissance économique ; ceci implique qu'il reste donc de formidables perspectives de développement." "Le tigre indien offre également un potentiel supérieur grâce à son exceptionnelle courbe démographique. Les perspectives démographiques sont également très favorables, car plus de 300 millions (dont le tiers en Inde) de personnes devront entrer dans la vie active d'ici 2020, avec des compétences accrues. Par exemple, la Chine forme plus de 7 millions de diplômés universitaires par année, soit 5 fois plus qu'aux Etats-Unis. Nous ne sommes pas surpris par leur capacité à presque tout produire au moindre coût." "La structure démographique justifie un taux d'épargne élevé (ratio de dépendance faible, grâce à une importante population active), et favorise les investissements dans les infrastructures, dopant ainsi la productivité et le taux de la croissance potentielle. Quant à la demande privée, le consommateur émergent représente déjà plus du tiers de la demande mondiale malgré son modeste pouvoir d'achat, tandis que l'émergence de la classe moyenne va accélérer le passage du point d'inertie de la consommation des pays développés au bloc émergent." "La croissance sera une denrée rare et justifiera une prime supérieure. Les pays développés seront confrontés à davantage d'instabilités financières en raison de l'endettement élevé, à une demande molle et à des risques de déflation, tandis que les économies émergentes continueront à être positivement soutenues par des taux bas et un dollar faible. Dans ce contexte, les marchés émergents resteront une classe d'actif recherchée pour sa rentabilité supérieure et son rôle de diversification, offrant une exposition au formidable potentiel économique de plus de 4 milliards d'individus qui aspirent à la richesse de l'Occident, sans en adopter les règles de fonctionnement social et politique." AUT/ALO