Redécouvrir les vertus des valeurs défensives (Amundi)

27/10/2010 - 15:37 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La perspective d'un assouplissement quantitatif de la Fed a conduit à une baisse des taux tant aux Etats-Unis qu'en Europe. Il est probable que l'environnement de taux réels bas perdure, ce qui a une conséquence majeure : la baisse des rendements. Aussi, la course au rendement est lancée. A ce jeu, par définition, les obligations à haut rendement, que ce soient celles des pays émergents, des pays développés considérés comme plus risqués (Grèce, Portugal, Irlande, etc...) et celles des entreprises sont des candidats naturels", assure Amundi. "(...) en Europe, les rendements des actions sont supérieurs aux rendements des obligations d'Etat. En France par exemple, les sociétés du CAC40 offrent un rendement 2010 de 4,47% contre 2,61% pour les emprunts d'Etat. En revanche, quand on regarde la performance de l'indice Stoxx Europe Select Dividend 30 censé prendre en compte cette dimension de rendement élevé, il sous-performe l'indice Stoxx 600 de 5% depuis le début de l'année. Ce qui démontre que le thème n'est pas porteur pour l'instant." "Si on va plus dans le détail, on peut même remarquer que le rendement des actions est non seulement supérieur au rendement des emprunts d'Etat, mais qu'il est parfois supérieur à celui des emprunts des entreprises. C'est le cas par exemple des télécommunications, de l'énergie, des services publics et même de l'alimentation/boissons. L'écart est d'environ 3% en faveur des actions, ce qui est historiquement plus que rare." "Alors pourquoi ce thème n'est-il pas porteur ? On peut y voir deux raisons. La première, qui est souvent la plus citée concerne la nécessité de restriction budgétaire ; il peut être tentant pour les Etats de taxer en partie ces dividendes élevés, qui ne sont du coup plus si sûrs qu'ils ont pu l'être dans le passé. La seconde, qui nous paraît plus convaincante, est à chercher du côté du caractère défensif de ces valeurs. La phase de rebond des marchés qui a commencé le 9 mars 2009 a logiquement profité en premier lieu aux valeurs financières, aux cycliques de consommation puis aux valeurs industrielles." "Dans cette phase, les valeurs défensives sont donc les parents pauvres. Ainsi sur la période, la performance des secteurs de services publics, de l'énergie et des télécommunications est de l'ordre de seulement 30%, contre plus de 60% pour le Stoxx 600." "On peut aussi constater que le thème qui a fait recette jusqu'ici est plutôt celui de la croissance, et notamment celle des pays émergents. On ne sait peut-être pas assez que 23% du chiffre d'affaires des sociétés européennes est réalisé auprès des pays émergents. Parmi les secteurs auxquels nous faisons référence ci-dessus, celui des services publics est le moins exposé. Raison supplémentaire qui explique sa contre-performance dont la couverture des dividendes ne paraît par ailleurs pas complètement assurée par la capacité d'autofinancement." "Il est probable que le thème de la croissance reste porteur dans la mesure où la croissance est devenue rare ces derniers temps. Il s'agit d'un thème transversal, plus précis qu'une approche sectorielle et s'adresse d'ailleurs plutôt au niveau du stock picking. C'est-à-dire que l'on peut trouver des sociétés attractives sur ce thème dans tous les secteurs." "Au-delà du thème de la croissance séculaire, le cycle économique progresse. Après s'être intéressés aux valeurs financières puis aux cycliques, les investisseurs redécouvriront les vertus des valeurs défensives. Cela ne nous semble pas encore être le moment. L'assouplissement quantitatif de la Fed et les bonnes nouvelles en provenance des pays émergents nous font penser que les profits des sociétés seront encore orientés à la hausse en 2011." "Les échéances budgétaires en Europe sont encore loin. Les promesses des Etats pour réduire leurs déficits ont pour horizon 2012 en Italie, 2013 en France, aux Pays-Bas, Espagne, Grèce et horizon 2014 en Allemagne et en Irlande. Cela laisse encore un peu de temps pour passer sur un mode franchement défensif. Mais quand le moment sera venu, alors les valeurs de rendement auront tout pour plaire : des dividendes attractifs dans un monde à taux d'intérêt faible et une croissance plus solide que celle des cycliques qui corrigeront. Rappelons-nous que sur longue période, deux tiers de la performance des actions se fait grâce au rendement." AUT/ALO