Pays du Conseil de Coopération du Golfe: perspectives intactes (BNP IP)

27/10/2010 - 18:09 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Après une expansion économique de 2003 à 2008, les pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) ont été confrontés à la crise en 2009. Ils ont tiré leur épingle du jeu grâce à un faible endettement public et un excédent courant. Si les mesures de relance budgétaire de 2009-2010 ont été nécessaires pour stabiliser l'économie à court terme, la reprise ne pourra s'inscrire dans la durée que si le secteur privé prend le relais", juge BNP Paribas IP. Le gestionnaire estime que les perspectives à moyen terme restent cependant intactes grâce à la population jeune de ces pays, aux résultats exceptionnels du secteur pétrolier et à un marché d'infrastructures dynamique, avec plus de 1,3 milliard de dollars de projets en cours. "Le contexte fut peu favorable en 2009, avec 1,06 milliard de USD levés dans la région contre 5,4 milliards en 2008. Il reste délicat en 2010, malgré la hausse des cours pétroliers et les mesures de relance des gouvernements. En 2009, seules dix-neuf transactions ont été dénombrées pour un montant total de 561 millions de USD, contre 2,7 milliards pour cinquante cinq transactions en 2008. En juin 2010, treize transactions avaient été dénombrées, reflétant un léger redressement de l'activité. Six d'entre elles ont eu lieu dans les EAU, six en Arabie saoudite et une à Bahreïn." "Trois ont concerné l'électricité et les services aux collectivités ; l'industrie manufacturière, les services financiers, l'immobilier et la santé ont à leur actif deux transactions chacun. Les autres ont concerné le pétrole et le gaz naturel et le tourisme. Une enquête récente sur le secteur du capital-investissement dans la région montre de plus un regain d'intérêt pour les thèmes liés à la consommation correspondant à l'évolution démographique." "Les marchés actions des pays du CCG se sont stabilisés à des niveaux plus raisonnables après la flambée de 2007-08 et les indices actions ont chuté de 50% entre mai 2009 et mai 2010. Cette baisse devrait se répercuter sur les valorisations des sociétés non cotées, comme nous avons commencé à le constater. Faute de réseau régional adéquat, certaines sociétés de capital-investissement ont pourtant eu des difficultés à identifier des opportunités de qualité. Par ailleurs, la visibilité sur le montant des capitaux non appelés à la disposition des différents acteurs étant faible, certains investisseurs pourraient avoir du mal à respecter les engagements pris avant la crise." "Selon nous, face à la reprise lente mais progressive de l'investissement et des levées de fonds en 2009, les fondamentaux ayant permis l'amorce de redressement du secteur du capital-investissement dans les pays du CCG en 2010 contribueront à son accélération en 2011. Les banques des pays du CCG ont subi l'abaissement des notes de crédit, la diminution des performances des entreprises et la hausse des créances douteuses après la crise financière. La croissance des prêts au secteur privé a ainsi fortement ralenti - à peine 0,5% au S1 2010 contre 4% en 2009 et 34% en 200813. Pénurie du crédit oblige, le secteur privé est de plus en plus tributaire du capital-investissement pour financer une croissance essentiellement alimentée par le dynamisme démographique." "Ces vingt dernières années, les investissements en infrastructures matérielles et immatérielles des États du CCG ont été insuffisants. Ces pays essaient actuellement de rattraper leur retard : les projets en cours liés aux infrastructures et aux transports représentent 191 milliards de USD, et ceux relatifs à l'eau et aux déchets 27 milliards, montants infimes au regard des 800 milliards estimés que les pays du CCG devront investir dans le secteur de 2010 à 2015. Induits en partie par les mesures de relance des pays hôtes, ces investissements seront source de nouvelles opportunités pour les acteurs du capital-investissement et continueront d'alimenter la croissance à court et moyen terme." "Nous entendons profiter pleinement de la baisse des valorisations dans la région. La crise financière et ses répercussions ont ouvert un immense gisement d'opportunités, notamment pour certains investisseurs bien positionnés des États du CCG. Les données empiriques de ces vingt dernières années montrent que les transactions les plus lucratives sont réalisées en période de récession. Le cours du pétrole atteignant les 80 USD le baril, nous prévoyons une accélération des levées de fonds au T4 2010 et une nouvelle embellie en 2011." AUT/ALO