PPR : hausse du chiffre d'affaires au troisième trimestre

28/10/2010 - 17:51 - Option Finance

(AOF) - Le chiffre d'affaires de PPR a atteint 4,5 milliards d'euros au troisième trimestre, en hausse de 7,3% à périmètre et taux de change comparables, et de 12,9% à données publiées par rapport à la même période sur 2009. Sur les neuf premiers mois de l'année, l'activité du groupe ressort à 12,6 milliards d'euros, en hausse de 3,6% à données comparables et de 6,7% à données publiées. Le groupe souligne que toutes les activité ont poursuivi leur progression au cours du troisième trimestre. " PPR affiche, ce trimestre, une forte accélération de ses ventes et toutes nos activités progressent ", remarque François-Henri Pinault, le PDG du groupe. " Nos principales marques de luxe réalisent des croissances à deux chiffres, les enseignes de distribution affichent de bonnes progressions et Puma renoue avec la croissance ", ajoute le dirigeant.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Avec l'arrivée de François-Henri Pinault (fils du fondateur) à la tête du groupe en 2005, PPR a pris un nouveau virage stratégique. Le nouveau dirigeant souhaite construire un grand groupe spécialisé dans l'équipement de la personne, autour de deux piliers avec Gucci dans le luxe et Puma dans le grand public. - Le portefeuille d'activités du groupe inclut des marques mondiales puissantes. - Gucci (67% du CA du pôle luxe) est une marque mondiale, bien implantée dans les pays émergents et bénéficiant d'un taux de notoriété spontanée très élevé. - Le recentrage sur le métier du luxe a permis à PPR d'inclure une activité bénéficiant d'une forte marge opérationnelle courante comparée à celle de l'ensemble du groupe. - L'internationalisation permet au groupe de diversifier ses sources de revenus et de limiter les effets de la crise en Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord. - La capacité de PPR à générer de la trésorerie est importante. La cession de 58% du capital de la CFAO (introduite en Bourse fin 2009) a permis de réduire la dette. Celle-ci représente désormais moins de la moitié des fonds propres.

Les points faibles de la valeur

- Le pôle luxe représente encore moins de 20% du chiffre d'affaires total et ne permet pas de compenser les effets de la crise sur les activités de distribution. - Les enseignes La Redoute et Conforama connaissent des difficultés structurelles et sont engagées dans une stratégie de repositionnement. - La politique de recentrage n'est pas achevée : la Fnac, Conforama et Redcats (La Redoute) ne présentent pas assez d'atouts aujourd'hui pour être vendus à un prix intéressant. Le processus de cession ne devrait se concrétiser que dans deux ou trois ans. En conséquence, la politique de croissance externe s'en trouve limitée.

Comment suivre la valeur

- PPR tire encore une large part de ses revenus de la distribution et dépend donc de la consommation, elle-même liée au moral des ménages. - La stratégie est de conserver un groupe équilibré entre le grand public et le luxe. PPR ne sera jamais un pure player du luxe. - Gucci est comme l'ensemble du secteur du luxe dépendant de l'évolution du dollar et du yen. - La vente de Conforama crédibiliserait encore davantage la stratégie de recentrage de PPR, dans la mesure où, pour les plus sceptiques, Conforama est l'enseigne de distribution la plus difficile à vendre. - La cession des actifs de distribution permettrait, selon les analystes, de réaliser une acquisition véritablement structurante et/ou un rachat des minoritaires de Puma à terme.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution spécialisée

Selon l'Institut Français de la mode (IFM), les ventes d'habillement sur Internet ne cessent de se développer. A fin juin, elles ont bondi de 30% sur un an. Elles représentent désormais 8,6% du marché français de l'habillement. De plus en plus d'acteurs développent leur site de ventes : le dernier en date est l'enseigne Zara. Néanmoins, la mode féminine étant vendue sur Internet à un prix qui est 11% inférieur en moyenne au reste du marché, se pose le problème de la viabilité des points de vente classiques. L'essor de la commande par Internet représente un changement important pour les acteurs de la vente par correspondance (VPC). Selon le président de Redcats, entre 70% et 80% du chiffre d'affaires du groupe est désormais réalisé en ligne. La possibilité de faire du shopping depuis un téléphone mobile devrait encore accélérer cette mutation. Ainsi environ 600.000 applications I-Phone pour le site Vente-Privée.com auraient été téléchargées depuis son lancement en juin. Grâce à Internet, certains experts estiment que, d'ici à 5 ans, la vente à distance devrait peser au moins 15% à 20% des ventes d'habillement en France. FTB/ACT/