Le rebond actuel devrait se prolonger pendant une bonne partie de 2011

03/11/2010 - 11:21 - Option Finance

(AOF / Funds) - "L'impulsion donnée par les liquidités n'a pas seulement accru la surperformance des marchés émergents par rapport aux marchés développés. Elle a également donné une plus grande consistance aux performances des pays et secteurs de l'univers émergent. Pour la première fois depuis octobre 2009, les marchés plus risqués ont fait mieux que les marchés plus défensifs pendant plus longtemps que quelques jours ou semaines", note ING IM. "Ceci nous conforte dans l'idée que le rebond actuel pourrait se prolonger pendant une bonne partie de 2011. Au début de 2011, les marchés devraient commencer à anticiper le creux des indicateurs avancés que nous attendons vers le mois de mars", ajoute le gestionnaire. "La solide performance des actions des marchés émergents au cours de ces derniers mois est largement imputable au nouvel assouplissement quantitatif qui devrait débuter d'ici quelques semaines. La confirmation explicite de la volonté de la Fed à lutter contre la déflation et les éclaircissements concernant l'ampleur du nouvel assouplissement quantitatif ont amélioré les perspectives pour la croissance de la liquidité mondiale." "Les mesures monétaires similaires prises par les banques centrales du Royaume-Uni, de la Suisse et du Japon ont accru l'excitation. Compte tenu de la perspective d'une croissance toujours modérée aux Etats-Unis, en Europe et au Japon, une grande partie des injections de liquidités se dirigera vers les classes d'actifs affichant une croissance élevée et des hauts rendements de l'univers émergent." "Ceci explique pourquoi les marchés émergents ont fait largement mieux que les marchés développés depuis l'émergence du thème de l'assouplissement quantitatif en août. Nous pensons, tout comme le marché, que les marchés émergents sont les bénéficiaires les plus évidents des programmes d'assouplissement quantitatif. Premièrement, une accélération des flux de capitaux entrants entraîne une appréciation des devises, de sorte que les économies émergentes disposeront d'une marge de manoeuvre supplémentaire pour maintenir la croissance de la demande domestique à un niveau élevé." "Deuxièmement, si les autorités d'Asie et d'ailleurs continuent à s'opposer à une appréciation de leur devise (ce que beaucoup feront), elles injecteront de nouvelles liquidités dans le système mondial en vendant des devises locales. Entre 2000 et la crise financière de 2008, les interventions asiatiques sur le marché des changes ont ainsi constitué la principale source de liquidité mondiale." "Il pourrait s'avérer que les marchés ont trop largement anticipé le programme d'assouplissement quantitatif américain à venir et on pourrait dès lors assister à un repli du marché en novembre. Nous pensons toutefois que les investisseurs sous-estiment toujours l'effet que la création de monnaie américaine a sur la politique des banques centrales du reste du monde. Les Etats-Unis forcent les autres pays à faire comme eux en maintenant une politique monétaire très souple et/ou via des interventions sur le marché des changes, étant donné que peu de pays veulent accepter les pertes d'emploi résultant d'une accélération des flux de capitaux entrants, une appréciation de leur devise et une détérioration de leur compétitivité. En d'autres termes, nous pensons que le thème de la solide croissance de la liquidité mondiale devrait continuer à influencer largement les marchés des actifs, même après l'annonce du nouveau programme d'assouplissement quantitatif." "Les actifs des marchés émergents (actions, immobilier et obligations) en seront les principaux bénéficiaires grâce à une appréciation de leurs devises, une amélioration des perspectives pour leur demande domestique et la disponibilité de liquidités en devises locales pour les marchés locaux. Au cours de ces derniers mois, la solide croissance de la demande domestique a également soutenu les actions des marchés émergents. La croissance des investissements et de la consommation n'a pas seulement atteint des niveaux auxquels de nombreux investisseurs ne s'attendaient pas, mais s'est également maintenue à ces niveaux élevés." "La croissance moyenne de la demande domestique des GEM (ensemble des marchés émergents) devrait s'élever à 8,5% en 2010, ce qui n'est que légèrement inférieur au record de 2007 de 9%. Alors que la croissance des exportations a ralenti depuis l'été, la croissance de la demande domestique s'est maintenue. L'Inde, l'Indonésie, le Brésil et le Chili font partie des pays les plus performants à cet égard. La performance des actions des marchés émergents est restée la plus forte dans les secteurs et industries bénéficiant le plus d'une croissance élevée de la consommation et des investissements." "Alors que la croissance de la demande domestique des marchés émergents est restée solide au cours de ces derniers trimestres, ce sont les inquiétudes relatives à la croissance dans les pays développés qui expliquent l'essentiel des pressions baissières qui se sont exercées sur le marché durant les deux, trois premiers trimestres de l'année. Sachant que les indicateurs avancés mondiaux se replient depuis janvier, il n'est pas difficile de voir d'où est venu le vent contraire." "Aujourd'hui, la plupart des investisseurs ont arrêté de revoir à la baisse leurs prévisions de croissance pour les Etats-Unis et l'Europe. Les attentes sont beaucoup plus réalistes : la prévision du consensus pour la croissance du PIB américain en 2011 est de 1,5%, contre presque 3% il y a six mois. Il n'y a que quelques semaines que l'indice américain des surprises économiques a quitté le territoire négatif qu'il occupait depuis près de quatre mois. Les attentes semblent donc désormais réconciliées avec la réalité. Nous approchons du moment où les marchés commenceront à anticiper le creux des indicateurs avancés." "Nous avons déjà mentionné le mois passé que nous prévoyons ce creux vers le mois de mars. Le repli moyen de notre panier des cinq principaux indicateurs avancés dure 14 mois et si l'on ajoute ces 14 mois à janvier 2010, on obtient mars 2011. En général, les marchés commencent à anticiper un redressement cyclique quelques mois plus tôt. Cela signifie que les marchés pourraient rebondir dès janvier. Nous sommes conscients que ces prévisions pourraient se matérialiser avec quelques mois de retard, mais ce que nous voulons souligner, c'est que la période entre l'annonce du nouvel assouplissement quantitatif et l'un des futurs thèmes déterminants devrait être suffisamment courte pour éviter une correction substantielle dans l'intervalle." AUT/ALO