Pacte de stabilité et équilibre extérieur

08/11/2010 - 12:26 - Option Finance

(AOF / Funds) - C'est souvent dans le jeu des questions-réponses que l'on trouve les indications les plus intéressantes sur le jugement profond que la BCE porte sur la crise financière et ses répercussions. Jeudi dernier, Jean-Claude Trichet a ainsi répété sa déception sur le fait que l'accord trouvé pour la nécessaire refondation du Pacte de stabilité et de croissance ne comprenne pas un mécanisme de sanctions entièrement automatique. Cela ressemble à un alignement sur la position allemande, mais ce n'est que la continuité d'une ligne que la BCE défendait déjà en 2005 lorsque le pacte fut assoupli. Mais Jean-Claude Trichet a mentionné un autre point, sur lequel il n'était pas interrogé : l'inclusion dans ce pacte d'éléments relatifs à la compétitivité et à l'équilibre extérieur qui n'y figuraient pas à l'origine. Ce sont en effet les déficits jumeaux qui ont propulsé des pays comme la Grèce, le Portugal ou l'Irlande dans la crise terrible qu'ils traversent. C'est presque toujours le déficit extérieur qui provoque les grandes crises financières souveraines, et non les déficits publics. Avec l'euro, les pays membres se sont libérés de ce risque et les marchés ont cessé de porter attention aux soldes des balances courantes. Les déséquilibres se sont accumulés et le retour aux réalités en est d'autant plus violent. Cet élément est donc essentiel, plus important même que l'automaticité totale des sanctions, pour donner au nouveau pacte crédibilité et efficacité. Or, pour le moment, ce point n'est qu'un vague projet qui n'a fait l'objet d'aucune discussion réelle. La preuve, aucun pays européen n'a encore mentionné de désaccord. Dominique Barbet, économiste de marché, BNP Paribas AUT/CHR