Après la sortie d'Albert Frère de son capital, le groupe de BTP Eiffage a précisé hier la nouvelle composition de son capital. De fait, près de 42% des actions du groupe sont désormais entre des mains "amies". De quoi décourager un peu plus l'espagnol Sacyr, qui détient 32% du capital d'Eiffage, de lancer une OPA. Pour enfoncer le clou, le président du groupe, Jean-François Roverato, interrogé hier lors d'une conférence de presse sur d'éventuelles coopérations avec Sacyr, a affirmé "on a surtout trouvé des projets où l'on n'est pas partenaires. Ils sont assez grands pour se débrouiller tout seuls et nous aussi"... En revanche, le dirigeant a évoqué des projets communs avec la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) : après le viaduc de Millau, Eiffage envisage de céder à la CDC d'autres participations dans des concessions d'infrastructures.
Dans le détail, le capital d'Eiffage se répartit désormais de la façon suivante : la CDC est montée à 8,82% (contre 5% précédemment), les salariés détiennent 28%, Groupama a acquis 2% et Natixis 0,5%. De plus, une nouvelle holding créée par les gestionnaires d'Eiffage, Eiffaime, a pris 2%, avec l'intention de relever cette position à 4% "dans les prochaines semaines". Le flottant, lui, s'est réduit à 25% au plus.
Sur le plan boursier, l'action Eiffage a reculé de plus de 2% hier, l'attrait spéculatif du dossier ayant clairement diminué. A l'inverse, les anticipations d'une sortie de Sacyr du capital pourrait s'intensifier, le groupe espagnol s'étant récemment lancé dans une autre opération de grande envergure, en portant de 10 à 20% sa part dans le groupe pétrolier Repsol. Ce qui n'a toutefois pas empêché Sacyr de faire savoir hier qu'il réclamerait dès mercredi un siège au Conseil d'administration d'Eiffage, où des proches d'Albert Frère occupent actuellement deux sièges. A noter que la prochaine réunion de coordination entre Sacyr et Eiffage est prévue le 21 décembre...
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