BNP IP relève son exposition aux actions de sous-pondérée à neutre

12/11/2010 - 15:11 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Cette semaine, les marchés actions ont consolidé, et n'ont réservé qu'un accueil tiède aux chiffres positifs du marché du travail américain. Cette réaction pourrait traduire des craintes quant à l'intention de la Réserve fédérale de se montrer plus flexible au travers de son nouveau plan d'assouplissement quantitatif (dit QE II), car la publication de statistiques supérieures aux anticipations pourrait entraîner moins d'achats d'obligations que prévu, ce qui restreindrait alors le volume de liquidités supplémentaires injecté dans l'économie", relève BNP IP dans sa note hebdomadaire. "Les marchés avaient réagi très favorablement à l'annonce d'un second train de mesures d'assouplissement quantitatif, si bien que toute révision de ce programme pourrait les décevoir à ce stade du cycle. Depuis l'annonce du plan baptisé QE II, les rendements obligataires se sont tendus." "Cette tendance est en partie liée à l'amélioration des statistiques économiques, mais également à l'accroissement des anticipations d'inflation dans le cadre du programme QE II. Naturellement, la hausse des rendements réduit l'impact probable des nouvelles mesures visant à soutenir l'économie atone des États-Unis. La BCE n'a pas commenté ce nouveau programme, mais dans d'autres pays comme l'Allemagne ou la Chine, les autorités ont résolument exprimé leur désaccord." "Certes, la BCE ne peut se permettre de critiquer ouvertement la Fed, mais nous doutons qu'elle soit satisfaite de la politique de son homologue américaine. Nous avons renforcé notre exposition aux marchés actions de sous-pondérée à neutre compte tenu de l'évolution de notre opinion concordante sur le cycle économique. L'état de surachat du marché continue de nous préoccuper. Nous avons réduit la surpondération de l'Europe par rapport aux États-Unis et les deux régions font désormais l'objet d'une exposition neutre, car l'euro s'apprécie et les actions américaines ont tendance à surpasser leurs homologues européennes à cette époque de l'année." "Nous avons renouvelé la surpondération des actions émergentes, et avons allégé notre position en liquidités à neutre pour renforcer l'allocation aux marchés actions. Le marché du travail américain connaît une embellie, avec la création de 151.000 emplois dans le secteur privé. De son côté, le secteur public a continué de supprimer des emplois. Le travail temporaire est également en hausse. Autre élément positif, le nombre moyen d'heures de travail hebdomadaire a progressé, tandis que les heures supplémentaires ont atteint leur niveau le plus élevé depuis décembre 2007. Le salaire horaire moyen a également augmenté, bien que son taux de croissance annuel reste faible. Pour les mois à venir, nous prévoyons une poursuite de la croissance sur le front de l'emploi, mais cette dernière ne devrait pas suffire pour faire diminuer sensiblement le taux de chômage." "Par conséquent, le potentiel d'amélioration du moral et des dépenses des ménages nous paraît limité. Parmi les petits entrepreneurs américains, la confiance a atteint son plus haut niveau depuis cinq mois. Ces derniers sont désormais plus optimistes quant aux perspectives d'emploi et de rémunération, et légèrement moins pessimistes à l'égard des conditions de crédit. Parallèlement, ils sont moins enclins à emprunter. L'indice de confiance, toujours faible, ne signale pas de croissance forte de ce segment de l'économie." "Dans la zone euro, la BCE prévoit une poursuite de la croissance du PIB, qui risque toutefois d'être freinée par l'ajustement des bilans. Selon les autorités monétaires, les risques sont légèrement orientés à la baisse, tandis que les risques inflationnistes sont légèrement haussiers en raison de la montée des prix des matières premières. [-73]· nos yeux, la progression soutenue des prix des matières premières risque d'affaiblir le pouvoir d'achat des ménages et ne devrait donc pas entraîner de resserrement monétaire." "Les spreads de la dette grecque à 10 ans sont remontés aux niveaux record observés en mai, et plus récemment en septembre. Les spreads de la dette portugaise sont légèrement supérieurs à leur niveau record de septembre, tandis que ceux de la dette irlandaise ont largement dépassé leurs derniers pics. Les trois pays luttent pour réduire leur déficit budgétaire abyssal, dans un contexte de croissance molle (pour le Portugal), voire de contraction de l'économie (en Grèce et en Irlande)." "L'Irlande souffre par ailleurs de la perspective d'éventuels nouveaux sauvetages de banques et de la hausse possible des défauts sur ses crédits hypothécaires. Le Président de la BCE, M. Trichet, a déclaré qu'il faisait confiance au gouvernement irlandais pour assainir la situation budgétaire du pays, et a ajouté, sans faire référence à un pays particulier, que la BCE préconisait un cadre rigoureux de contrôle budgétaire et macroéconomique afin d'anticiper le genre de situation que vivent certains États périphériques de la zone euro." "M. Trichet a également annoncé le renforcement des acquisitions d'obligations d'État par la BCE dans le cadre de son programme d'achats d'actifs. L'un dans l'autre, il semble que la BCE ne soit pas montrée excessivement préoccupée par les dernières tendances, ce qui pourrait avoir une incidence négative pour la zone euro. Il se peut également que les autorités monétaires cherchent encore à mettre fin à leur dispositif monétaire extrêmement accommodant : des ajustements pourraient avoir lieu, mais nous n'attendons pas de durcissement radical dans un avenir proche." AUT/ALO