EIFFAGE : GECINA a cédé sa participation

16/11/2010 - 09:20 - Option Finance

(AOF) - Gecina a cédé l'intégralité de sa participation dans Eiffage le lundi 15 novembre 2010 dans le cadre d'un placement privé. Gecina détenait, directement et indirectement, 1,675 million- actions Eiffage, représentant 1,86% du capital, qui avaient été acquises entre 2006 et 2008 au prix moyen de 63,97 euros. La cession de cette participation engendre une moins-value de moins de 1 million d'euros. Cette moins-value n'affectera pas le résultat récurrent du groupe. Gecina a pris la décision de céder ces titres sur la base d'un cours substantiellement inférieur à son cours moyen d'achat, prenant en compte le contexte spéculatif dans lequel ces actions avaient été acquises, notamment en 2007, et qui avait poussé le titre Eiffage sur des niveaux de valorisation déconnectés des fondamentaux de la société, que le contexte de marché actuel ne devrait pas permettre de retrouver à moyen terme. La décision de céder ces titres malgré la moins-value constatée à cette occasion est dictée par la volonté de Gecina de se focaliser sur ses fondamentaux immobiliers et notamment sa stratégie de développement. Cette annonce survient alors qu'Eiffage devrait tenir dans la journée un conseil d'administration surprise concernant la succession de Jean-François Roverato, l'actuel PDG du groupe de BTP, rapporte ce mardi "Le Figaro". Depuis plusieurs mois, la succession du nouveau patron agite le groupe. Un conseil d'administration doit entériner le choix du successeur de Jean-François Roverato le 8 décembre. "Depuis l'été, un processus de sélection d'un nouveau dirigeant est engagé, sous la pression des actionnaires, au premier rang desquels le Fonds stratégique d'investissement (FSI) qui détient 20% du capital", explique le journal. Jean-François Roverato, qui a été reconduit en avril à la tête du huitième groupe européen de BTP, pour un an, avait promis à cette occasion aux actionnaires de se lancer à la quête d'un successeur.

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Les points forts de la valeur

L'équipe dirigeante actuelle est la même que celle qui a mené le redressement lors de la crise des années 1990. - L'acquisition d'Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APPR) a permis au groupe de devenir le numéro deux français et numéro trois européen des concessions autoroutières, et de rééquilibrer son portefeuille d'opérations vers des activités à caractère récurrent et donc moins sensible à la conjoncture. Eiffarie, filiale d'Eiffage et de Macquarie, s'est entendu avec des fonds pour racheter leurs parts dans APRR qui sera bientôt retiré de la cote. Cette opération met un terme à l'opposition entre Eiffage et Macquarie sur les modalités du refinancement d'Eiffarie et revalorise significativement l'action Eiffage : elle marque une première étape vers une résolution des problèmes de financement d'Eiffarie. Les commandes publiques constituent un soutien pour le chiffre d'affaires. Un important flux de PPP (Partenariat Public-Privé) est attendu courant 2010, ce qui devrait améliorer la visibilité. - La bataille boursière et judiciaire qui a opposé pendant près de deux ans le groupe à l'un de ses actionnaires, l'Espagnol Sacyr, a pris fin mi-2008. Des institutionnels sont entrés au capital.

Les points faibles de la valeur

- Les métiers d'Eiffage présentent traditionnellement de faibles marges. Même si une chute brutale d'activité, comme celle éprouvée en 1995-96, semble écartée par la direction, Eiffage reste pénalisé par la faiblesse de la demande émanant du tertiaire et les incertitudes sur les travaux routiers. Les plans de relance auront des effets sur l'activité mais probablement pas avant 2011. - Le groupe est peu présent à l'étranger avec 80% du chiffre d'affaires réalisé en France. Les positions d'Eiffage en Espagne et les acquisitions en Europe de l'Est sont affectées par la crise.

Comment suivre la valeur

- Une bonne part de l'activité d'Eiffage, à l'image du secteur de la construction et du bâtiment dans son ensemble, dépend de la conjoncture économique, du niveau des taux d'intérêt (coût du crédit) et du climat (plus ou moins propice aux lancements de chantiers). - Par ailleurs, les choix budgétaires des Etats en matière d'infrastructures jouent un rôle non négligeable dans l'évolution du carnet de commandes du groupe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - BTP

Les dernières données du secteur ont incité la FFB à améliorer ses prévisions. Les pertes d'emploi ne devraient pas dépasser 20.000 postes cette année, contre 44.000 en 2009 et 30.000 initialement prévus. Si la baisse de chiffre d'affaires (hors inflation) sur 2010 devrait se limiter à 3%, la FFB souligne que le marché français reste fragile. Le secteur pourrait se consolider en Europe. L'espagnol ACS a lancé une offre inamicale sur le leader allemand du BTP, Hochtief, dont il détient déjà 30% du capital. L'objectif de cette OPA est de permettre à ACS de renforcer sa stature internationale et de se positionner sur des marchés parfois plus porteurs que l'Europe occidentale. Les deux groupes se complètent sur le plan géographique. ACS est bien placé dans le sud de l'Europe, en Amérique centrale et du Sud ainsi qu'en Afrique du Nord. Hochtief se développe, lui, en Europe centrale, en Asie et Océanie ainsi qu'en Amérique du Nord. Cette opération ferait émerger un nouveau leader européen du BTP, devant Vinci et Bouygues, avec 33 milliards d'euros de chiffre d'affaires. FTB/ACT/