Niveau dangereusement bas des liquidités dans les fonds de gestion

16/11/2010 - 18:00 - Option Finance

(AOF / Funds) - Les gérants pourraient se retrouver en difficulté en cas d'évènement exceptionnel, alors que leurs niveaux de liquidité sont au plus bas depuis sept ans, montre l'enquête de Bank of America Merrill Lynch, réalisée du 5 au 11 novembre auprès de 302 gestionnaires. La confiance des investisseurs est au plus haut depuis avril 2010, grâce à l'annonce du QE2, qui a ravivé les attentes sur la croissance et l'inflation, réduisant par là-même le niveau de liquidité détenu dans les fonds à des niveaux "dangereusement faibles", note le document publié mardi. "Le consensus haussier rend le rally de fin d'année extrêmement vulnérable à une situation déflationniste sur les actifs libellés en dollars. Des progrès concernant les inquiétudes sur le refinancement des dettes publiques européennes ou de solides statistiques dynamisant les actions des banques sont désormais nécessaires pour prolonger le rally d'automne en faveur du risque." "La proportion de sondés anticipant un rebond plus important de la croissance a grimpé de 15 à 35%, tandis que les attentes d'inflation ont bondi de 27 à 48%. La perception d'une politique monétaire trop lâche s'est renforcée, s'élevant à son niveau le plus haut (45%) depuis juillet 2004. On note cependant la baisse étonnante des attentes concernant la croissance chinoise tandis que les inquiétudes sur un cas extrême se concentrent autour d'un défaut européen sur la dette." "Les gestionnaires d'actifs ont asséché leurs réserves de liquidités (on note une situation, rare, de sous-pondération sur le cash à hauteur de 5%, contre une sur-pondération de 6% le mois précédent), avec une moyenne des avoirs en cash qui est tombée à 3,5% en novembre." "Notre indice sur le goût du risque s'envole à 45, soit son plus haut niveau depuis avril, et, avec moins d'un investisseur sur cinq attendant une hausse de taux de la Fed avant le dernier trimestre 2011, il semble naturel que l'allocation actions passe d'une sur-pondération de 27% (en octobre) à 41%, tandis que les obligations sont sous-pondérées à 36%, contre 24% le mois d'avant." "La proportion des gestionnaires sur-pondérés sur les marchés émergents a augmenté jusqu'à 56%, proche d'un niveau record. En dépit des inquiétudes sur la dette souveraine, on note un retour, incongru en quelque sorte, aux actions de la zone euro (sur-pondérées à 15%, contre 3% le mois dernier, soit la plus forte hausse dans les choix d'allocations). Le Japon reste le mal-aimé sur les marchés actions." "Du côté des secteurs, les technologies et l'énergie restent les favoris, mais les investisseurs se sont également tournés massivement vers les matières premières (sur-pondération de 21% contre 9% en octobre), tandis qu'ils sont sortis à l'inverse des valeurs pharmaceutiques et industrielles. Les financières demeurent les valeurs les plus sous-pondérées "Malgré des inquiétudes sur le cas extrême d'un défaut sur la dette en Europe, le ton est manifestement au risque, d'après ce qui ressort de l'étude ; mais, avec des niveaux de liquidités tombés très bas, cet enseignement est contradictoire. Au pire, on pourrait voir un repositionnement des défensives vers les cycliques, mais le risque d'une correction du marché reste tout de même très fort." AUT/ACT