Natixis passe surexposé aux actions et favorise les Treasuries contre JGB

19/11/2010 - 10:54 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le mois d'octobre a été marqué par une nette amélioration des actifs risqués. Notre sous pondération tactique des actions a pénalisé notre portefeuille global. Les actifs risqués sont soutenus par de bons chiffres d'activité et par la politique de la Fed. La plupart des indicateurs économiques publiés dans les grands pays industrialisés étaient bien meilleurs que prévus. En particulier, les enquêtes d'activité ISM et le marché de l'emploi étaient mieux orientés aux Etats-Unis écartant les craintes de récession", note Natixis. "En zone euro, la croissance s'avère être aussi plus solide que prévue malgré le durcissement des politiques budgétaires en particulier en Allemagne. Enfin, la croissance dans les pays émergents reste solide et les dernières données publiées en Chine témoignent de la fermeté de l'activité qui pousse même la banque centrale chinoise à durcir sa politique monétaire au même titre que d'autres pays asiatiques (Inde)." "De même, l'abondance de liquidité mondiale alimentée par les politiques de changes des pays émergents mais surtout par la politique ultra accommodante de la Fed est un facteur de soutien aux actifs risqués. La décision de la Fed d'acheter environ 110 milliards de dollars de Treasuries par mois à horizon juin 2011 devrait contribuer à maintenir les taux longs bas et par là, à soutenir les autres classes d'actifs. Cet environnement reste particulièrement porteur pour les actifs risqués (actions, high yield)...) et devrait le rester à court terme. A ce titre, nous sommes passés positifs sur les actions avec une exposition portée à 23% contre 18% le mois dernier sachant que d'un point de vue microéconomique, les résultats trimestriels restent aussi relativement bons à la fois aux Etats-Unis et en Europe." "D'un point de vue géographique, nous maintenons nos expositions inchangées avec notamment une légère surexposition de la zone euro face à une probable baisse de l'EURUSD (liée aux tensions dans les pays périphériques) qui devrait être bénéfique aux valeurs européennes sachant que nous n'anticipons pas de risques systémiques en zone euro comme au 1er semestre 2010." "Le marché du high yield se comporte aussi relativement bien face à l'amélioration de la situation financière des entreprises qui se traduit par une forte baisse de leur taux de défaut. De ce fait, nous restons surexposés sur cette classe d'actifs qui s'est bien comportée depuis le début de l'année et qui conserve un potentiel de hausse supplémentaire sachant que les spreads high yield demeurent encore élevés." "L'environnement porteur décrit ci-dessus pourrait bien être quelque peu brouillé par le regain de tensions parmi les pays européens périphériques. Si les problèmes politiques de la Grèce semblent écartés, l'Irlande et dans une moindre mesure le Portugal devraient continuer à entretenir une certaine volatilité sur les marchés. Les difficultés de bouclage des budgets 2011 en Irlande se sont ainsi traduites par une forte hausse des CDS 5ans à un niveau historiquement élevé de 600pb correspondant à un taux de défaut implicite de 40%. Ces incertitudes sur les pays périphériques sont à relier aussi à la proposition allemande de restructurer de manière ordonnée les dettes des pays en difficultés après 2013. Cela a poussé le marché à intégrer une prime de risque plus importante sur les dettes de ces pays. Nous écartons toutefois tout risque systémique au sein de la zone euro." "Dans ce contexte, les emprunts d'Etat allemands devraient être privilégiés au détriment de ceux des pays périphériques qui resteront sous pression notamment à horizon de la publication des budgets 2011 début décembre pour l'Irlande. Pour autant, nous restons inchangés sur l'exposition govies euro préférant une surexposition sur le crédit investment grade et high yield euro et américain alors que nous augmentons à la marge celle des Treasuries. Comme indiqué plus haut, ces dernières seront soutenues par les achats de la Fed mais également des banques centrales des pays émergents afin de faire face à l'appréciation de leur devise. En revanche, nous réduisons à la marge celle du Japon dont nous n'attendons pas de fortes variations face à la réticence de la Banque du Japon à mettre en place un plan d'assouplissement quantitatif suffisamment ambitieux." "Enfin, nous restons inchangés sur les indexées inflation avec toujours une légère sous pondération face à la persistance des craintes de déflation, particulièrement aux Etats-Unis. Au final, nous passons surexposés sur les actions et modifions à la marge notre allocation obligataire avec une légère augmentation de l'exposition aux Treasuries au détriment des JGB." AUT/ALO