Un scenario de déflation favoriserait obligations convertibles (BNPP IP)

26/11/2010 - 15:18 - Option Finance

(AOF / Funds) - "L'équipe chargée de la stratégie d'investissement de BNPP IP estime que les marchés se trouvent dans un environnement structurellement délicat pour les actifs à risque (ralentissement de plus en plus manifeste de la croissance économique, risque souverain...). Pour l'heure, elle a adopté une recommandation négative sur les actions des pays développés et une recommandation neutre sur les actions émergentes. Même si l'équipe ne prévoit pas de déflation à la japonaise, nombre d'investisseurs n'excluent pas un tel scénario", juge BNPP IP. "S'il devait se concrétiser, l'investissement dans les obligations convertibles pourrait constituer une solution judicieuse pour surmonter la crise." "Les investisseurs institutionnels doivent actuellement faire face à de nouveaux défis. Ils sont contraints de réduire leurs positions sur les actifs à risque mais le niveau actuel des rendements n'est pas suffisamment attractif pour offrir une alternative intéressante. Le rendement des liquidités est quasi nul et celui des emprunts d'État à long terme, très faible. Cette situation rappelle celle à laquelle les investisseurs japonais étaient confrontés en 1995." "Mais à regarder de plus près l'évolution de différentes classes d'actifs japonais (liquidités, emprunts d'État, obligations convertibles et actions) depuis 1995, on voit clairement apparaître un nouveau paradigme. Ces quinze dernières années au Japon, les obligations convertibles ont affiché des performances décorrélées de celles des actions. Les actions générant des performances négatives, le rendement des obligations convertibles s'avère similaire à celui de la classe d'actifs la plus performante sur la période, à savoir les emprunts d'État." "Deux facteurs expliquent ce phénomène : en période de récession bilancielle, les entreprises ont tendance à réduire leur endettement. Le coût du crédit étant peu élevé, les entreprises en difficulté ont la possibilité de se refinancer facilement. C'est pourquoi les taux de défaut constatés a posteriori sont très faibles au regard du rythme de la croissance économique. Par conséquent, le risque de crédit inhérent aux obligations convertibles est finalement bien rémunéré dans la mesure où les taux de défaut réels constatés sont inférieurs à ceux anticipés par le marché." Deuxième facteur, "le manque à gagner d'environ 300 pb de performance par an du fait des rendements plus faibles des obligations convertibles est compensé par la proportion d'entreprises qui réalisent de bonnes performances ou sont susceptibles de se redresser, dont les rendements boursiers peuvent être très attractifs. En effet, un portefeuille d'obligations convertibles représente non pas une exposition convexe à un panier d'actions sous-jacentes mais un panier d'expositions convexes à des actions sous-jacentes. En d'autres termes, si le marché d'actions stagne et enregistre une performance nulle sur la période, mais si 50% des titres progressent et 50% baissent, l'univers correspondant des obligations convertibles enregistrera une performance positive parce qu'il profitera davantage des actions en hausse qu'il ne subira les pertes des titres en baisse". "Les obligations convertibles représentent donc un choix très pertinent dans l'environnement actuel. Même si le scénario de déflation à la japonaise n'est pas le plus probable, cette classe d'actifs constitue une bonne alternative pour les investisseurs qui souhaitent réduire les risques encourus en cas de scénario pessimiste tout en conservant un bon potentiel de hausse si un scénario plus optimiste se concrétise. En termes de risque et de ratio de solvabilité, il s'agit en effet d'un investissement très différent des actions." AUT/ALO