Emergents : privilégier les pays en relation avec la Chine

29/11/2010 - 11:54 - Option Finance

(AOF / Funds) - Les pays émergents "affichent des taux de croissance économique nettement supérieurs à ceux des marchés développés. Qui plus est, les pays émergents sont considérablement moins endettés que l'Amérique du Nord, l'Europe de l'Ouest et le Japon ; en outre, durant la crise, leur situation budgétaire favorable a permis aux gouvernements de nombre de ces pays, tels que ceux de la Chine et du Brésil, par exemple, de mettre en oeuvre des mesures de relance conjoncturelle de grande ampleur", affirme Jürgen Maier, analyste-gérant au sein de l'équipe marchés émergents de Raiffeisen Capital Management. "L'endettement moyen des marchés émergents, rapporté au PIB, tourne autour de 40% (avec une tendance à la baisse), tandis que celui des pays développés atteint près de 100% (tendance à la hausse). Il en ressort une photographie résolument différente de celle prise dans les années 90 : si, à l'époque, la crise de la dette a eu de graves répercussions sur des marchés émergents tels que le Mexique (1994), l'Asie (1997) et la Russie (1998), aujourd'hui, ce sont des pays tels que l'Irlande, le Portugal et la Grèce qui se retrouvent au centre des débats relatifs à la problématique de l'endettement." "Les mesures économiques de relance prises par les gouvernements ainsi que le niveau élevé de la consommation domestique, pilier de la croissance, ont joué un rôle décisif dans la transformation des marchés émergents. La classe moyenne, en pleine évolution, y aspire à un niveau de vie comparable à celui du monde occidental, excerçant une forte demande sur les biens de consommation." Avec à la vigueur de leur démographie, "certains pays promettent de jouer un rôle de plus en plus déterminant sur les plans économique et politique. La plupart des estimations à long terme prévoient que dans quelques décennies seulement, la Chine et l'Inde constitueront avec les États-Unis les trois plus grandes économies à l'échelle mondiale - et de loin ! En termes de niveaux de valorisation (ratio cours/bénéfices), les marchés financiers des pays émergents se trouvent encore en retrait par rapport aux bourses des pays développés." "Nous pensons néanmoins que cela va changer à moyen terme. Les investisseurs ne vont pas manquer de reconnaître que, dans l'ensemble, ces pays sont désormais considérablement moins sensibles aux effets des crises économiques. Les performances des marchés actions des pays émergents promettent d'être soutenues par l'effet positif des nouvelles émissions et introductions en Bourse qui ont repris de plus belle ces dernières semaines. Au cours du troisième trimestre 2010, les entreprises des marchés émergents ont procédé à des émissions pesant plus de 100 milliards de dollars US (soit 59% des émissions mondiales) ; elles devraient atteindre pas moins de 169 milliards de dollars US au cours du quatrième trimestre, dont une majorité en Chine." "Désireux de prendre part aux nouvelles émissions, les investisseurs pourraient être amenés à vendre une part de leurs positions existantes, ce qui pourrait peser à court terme sur les performances boursières, offrant ainsi des points d'entrée. Ces dernières semaines, les marchés émergents ont été essentiellement préoccupés par la mise en place de contrôles en matière de circulation des capitaux, en réaction à l'intensification des flux de liquidités. Raiffeisen Capital Management prévoit que cette préoccupation demeure centrale, étant donné que les devises des pays développés vont conserver leur tendance à la dépréciation et que les marchés émergents vont plus que jamais tenter de s'y opposer." "Le Brésil illustre parfaitement la manière dont les gouvernements réagissent à l'afflux sans cesse croissant de capitaux. Au cours du mois écoulé, la taxe sur les transactions de capitaux a augmenté de 6% après que les interventions visant à absorber l'excédent de liquidités en dollars US n'aient plus été en mesure de freiner l'appréciation de la devise brésilienne. On peut en conclure qu'au besoin, d'autres mesures suivront." "Les pays entretenant des relations économiques directes avec la Chine ont tout particulièrement profité de la croissance de l'économie chinoise. Une tendance qui va se poursuivre, la Chine ne disposant pas de quantités suffisantes de nombreuses matières premières ainsi que de terres cultivables. En particulier, des pays tels que le Brésil, la Russie et l'Afrique du Sud, de même que les marchés de l'ASEAN (Organisation des Nations d'Asie du Sud-Est) vont profiter d'une forte demande en provenance de Chine - ainsi que d'une hausse de la demande indienne - et donc enregistrer, dans le sillage de ces deux pays, les plus peuplés au monde, une croissance économique soutenue." "Le fonds Raiffeisen-Emerging Markets-Aktien est actuellement surpondéré en Corée du Sud, en Thaïlande et en Turquie. Nombre d'actions issues de ces pays séduisent à la fois par leur rentabilité élevée et par leur valorisation attractive. Au niveau sectoriel, les actions des secteurs de l'industrie et des télécommunications semblent à l'heure actuelle particulièrement intéressantes." AUT/ALO