Les bénéfices par actions devraient continuer à augmenter (Generali Inv.)

01/12/2010 - 11:16 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le mois dernier, nous avons une nouvelle fois recommandé de privilégier les actifs risqués. Principale raison à cela : les spéculations croissantes entourant le second assouplissement quantitatif aux Etats-Unis, censé soutenir les marchés, tout particulièrement les actions. En même temps, nous étions confiants dans le fait que cela maintienne les taux des pays core à des niveaux très bas. Un mois plus tard, il est clair que ce scénario s'est réalisé. Aux Etats-Unis et en Europe, les actions ont bien progressé (d'environ 3,5%)", juge Generali Investments. "Les taux de référence de la zone euro ont connu une hausse mais ce n'était pas un signe de faiblesse : la baisse des tensions sur les marchés de taux des pays périphériques (le spread pondéré a décliné de 30 points de base), des indicateurs macroéconomiques solides, ainsi qu'un discours hawkish de la part de certains gouverneurs de la BCE ont permis au rendement des Bunds à 10 ans de monter de près de 30 points de base. Ceci dit, même à ce niveau, les taux apparaissent encore très bas, au regard de la croissance actuelle et des chiffres de l'inflation." "Les actions ont affiché une progression de l'ordre de 3% (MSCI World) en octobre. Les performances des marchés américains et européens étaient assez proches, comme nous l'avions anticipé. Plus précisément, les actions américaines ont pu compenser des valorisations plus élevées par un dollar affaibli et une politique monétaire plus souple. Comme en septembre, les investisseurs ont montré leur appétit pour la croissance en privilégiant le NASDAQ (5,4%) et le DAX, ainsi que la Russie, la Chine et l'Europe émergente (tous en progression d'environ +6,2%)." "Ces pays ont bénéficié de facteurs de soutien importants le mois dernier. Par exemple, les valeurs américaines liées aux nouvelles technologies appartiennent au secteur le plus exposé aux ventes s'effectuant en dehors des Etats-Unis. Elles ont également un niveau important de liquidités dans leur bilan et sont peu onéreuses. La Russie est l'un des pays les plus abordables au monde. Enfin, la Chine a surpris les marchés par une hausse de ses taux mais également par un PIB supérieur aux attentes. Les autorités semblent toujours maîtriser complètement la dynamique économique." "Au final, le mouvement sur les taux semble ordonné et augmenter à un rythme encore raisonnable. Les prix des matières premières ont une nouvelle fois soutenu la progression des actions, tandis que les taux d'intérêt et les spreads corporate restaient quasiment inchangés. Pour le moment, ils ne représentent pas une menace pour la valorisation des actions." "Le Japon a encore été le mauvais élève (-1,4% sur le mois). Le yen s'est renforcé de près de 3% alors que la situation économique se détériore. Théoriquement, étant donné l'importante décote au niveau des valorisations, un mouvement de déclin de la croissance ne devrait pas représenter un frein majeur. Cependant, au vu de la politique indécise du gouvernement en ce qui concerne le yen, le Japon reste sous pression pour le moment. Ceci dit, le yen étant confronté à de nombreuses menaces actuellement (le QE2 de la Fed en premier lieu), la BoJ devrait être plus encline désormais à acheter des emprunts d'Etat japonais sur le marché. Cependant, cela ne compensera pas l'inaction du gouvernement." "En septembre, nous avons acheté des actions en raison des signaux de croissance ralentie excluant la rechute en récession ; des efforts budgétaires entrepris par les pays périphériques et l'Europe en général, et la demande intérieure, qui, bien que faible, donne des signes timides de reprise, de la croissance des crédits ; de la stabilité du revenu disponible aux Etats-Unis (avec une inflation basse et de faibles rendements des obligations, les ménages devraient conserver un pouvoir d'achat convenable en termes réels)." "Nos modèles envisagent les résultats du troisième trimestre comme le point bas de la dynamique des profits. En septembre, nous pensions que les bonnes surprises en termes de BPA au troisième trimestre seraient inférieures à celles du deuxième trimestre. Cependant, les marchés semblent l'avoir déjà intégré. En termes absolus, les BPA devraient continuer de progresser, ce qui contribuera à soutenir les valorisations de long terme actuelles, qui elles-mêmes restent très attrayantes. Le risque de notre scénario est toujours représenté par un déclin de la dynamique de croissance, tout comme celui qui avait commencé en 2004 et s'était poursuivi jusqu'au début de la crise actuelle. Les coûts unitaires de la main d'oeuvre sont déjà bas, et les marges devraient progresser plus lentement qu'attendu." "Par conséquent, nous n'avons pas acheté des actions dans la perspective de l'assouplissement quantitatif de la Fed ; nous savons depuis plus d'un an que la Fed cherche à agir en faveur du marché, le soutenant par tous les moyens. Ces afflux de liquidités sur les marchés devront être remboursés, mais pas à court terme. (...) Ceci dit, ce qui est important, c'est l'attitude de la Fed, qui s'engagerait à en faire davantage si nécessaire. Les dernières mesures d'austérité annoncées au Royaume-Uni signifient d'une part un meilleur équilibre de long terme et, d'autre part, une attitude plus claire de la Banque centrale britannique vis-à-vis de l'assouplissement quantitatif." "Sur le marché du crédit, les statistiques ont permis une augmentation des prêts, particulièrement en Europe. Le Livre Beige a mis en avant des améliorations au niveau de la croissance économique aux Etats-Unis : croissance modeste, à la place de nombreux signes de décélération ; consommation désormais en stagnation, voire en légère progression ; crédit passé de stable voire en léger repli en termes réels à, actuellement, stable à des niveaux bas mais certaines régions signalent une légère reprise de la demande. Par ailleurs, le revenu réel disponible aux Etats-Unis devrait rester stable d'ici la fin de l'année, en raison d'une croissance modérée des salaires, compensée par une inflation basse et la recrudescence des allocations chômage. Enfin, les réductions d'impôts de George W. Bush devraient, d'une manière ou d'une autre, être relancées pour au moins un an (200 milliards = 1% PIB)." AUT/ALO