Dexia AM se surexpose aux minières et ne sous-expose plus les bancaires

03/12/2010 - 18:32 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le débat entre les valeurs de croissance et celles sous-évaluées n'a jamais été aussi intense. Cette année, le style de croissance a constitué le plus performant, et ce, même si le style value a tendance à surperformer en période de reprise économique. A mesure que la croissance s'élargit, les investisseurs sont à même d'acheter de la croissance à bon marché. Mais cette fois-ci, les investisseurs partent du principe que la croissance suit une tendance anémique ou, sans aucun doute, différente et qui ne s'élargit clairement pas", note Dexia AM. "La ruée sur les valeurs de croissance a marqué une pause entre les mois d'avril et de juin lorsque les inquiétudes déflationnistes et la crise de la dette souveraine étaient à leur paroxysme. Depuis les deux ou trois dernières semaines, le rythme de l'économie s'est accéléré et certains indicateurs avancés, tels que l'indice ISM, atténuent les craintes de voir le ralentissement économique conduire l'économie américaine à replonger dans la récession." "L'assouplissement quantitatif en soi encourage l'appétit pour le risque et le positionnement des investisseurs est tel que toutes les conditions devraient être réunies pour voir le style value rebondir au cours des quelques prochaines semaines. Ou, nous devrions tout au moins observer un certain retour vers la moyenne. Mais le QE2 complique également la donne. La deuxième vague d'assouplissement quantitatif a pour objectif de renforcer les anticipations inflationnistes et il est encore impossible de se prononcer sur l'efficacité de cette politique monétaire non conventionnelle sur l'économie réelle." "La visibilité et la confiance dans le système ne se sont pas améliorées comme en témoignent plusieurs indicateurs, à l'image de l'or ou des prêts bancaires. Seules les anticipations inflationnistes s'accroissent réellement. Si la croissance continue à se faire rare ou qu'elle reste léthargique, les investisseurs vont continuer à privilégier les valeurs de croissance. Si les anticipations inflationnistes mènent désormais le bal, les produits de taux vont être en proie à des difficultés et les investisseurs vont choisir les entreprises possédant un réel pouvoir de fixation des prix. Habituellement, il s'agit précisément de valeurs de croissance." "Les marchés se sont avérés être guidés par le momentum cette année, tandis que tenir compte des niveaux de valorisation n'a pas constitué une stratégie fructueuse. Nous savons qu'investir selon le momentum présente de multiples risques en matière de valorisation et il est désormais temps d'étudier le marché en comparant le momentum des bénéfices avec les niveaux de valorisation." "Dans ce contexte de marché, nous considérons bel et bien le secteur pétrolier comme le meilleur exemple. L'assouplissement quantitatif et la faiblesse des taux d'intérêt, voire les politiques de taux zéro, dans plusieurs pays créent un environnement favorable pour le prix du pétrole au quatrième trimestre 2010 et au-delà. Étant donné les prévisions réalistes à l'égard du prix du pétrole et les attentes en baisse concernant les marges des groupes pétroliers, la tendance des révisions de BPA 2010-2011 du secteur devrait s'améliorer et s'avérer meilleure que celle de la moyenne du marché." "Les marchés émergents présentent un avantage potentiel supplémentaire. Le très bas niveau des taux directeurs dans les pays développés, les interventions sur les devises et l'assouplissement quantitatif conduisent à l'injection d'encore plus de liquidités dans le système. Les pressions baissières sur le dollar induites par l'assouplissement quantitatif exercent des pressions haussières sur les devises émergentes. Cette situation va probablement se traduire par de nouveaux capitaux dans les actifs émergents." "Mais, à court terme, le thème des marchés émergents est excessivement plébiscité et les investisseurs le considèrent comme étant sans contrepartie. Ils ne prêtent pas assez attention à la montée de l'inflation en Asie du Sud-Est. Dans ces conditions, nous ne renforçons pas notre exposition aux marchés émergents à ce stade, mais recherchons plutôt des valeurs sous-évaluées dont le momentum s'améliore ou marque un tournant." "Notre vision du marché n'a pas changé. N'ayant jamais été des partisans du scénario d'une récession à double creux, nous penchons plutôt en faveur de celui d'un monde à deux vitesses et d'un périple s'annonçant non sans heurts pour les pays occidentaux, d'où l'importance de plus en plus accrue du market timing et du style. Un nouveau contexte idéal (sweet spot) pour les marchés d'actions est tout à fait possible à condition que la seconde vague d'assouplissement quantitatif ne s'avère pas n'être qu'un cas isolé et que les prochains mois soient placés sous le signe d'une véritable coopération monétaire à l'échelle mondiale." "Au cours des semaines à venir, nous allons suivre avec attention les anticipations inflationnistes et les prêts bancaires de façon à mesurer l'efficacité du QE2, tout en continuant à observer la situation de la demande réelle dans un souci d'équilibre entre les valeurs de croissance et décotées. A court terme, les marchés sont surachetés et nous attendons tout accès de faiblesse afin de nous montrer plus agressifs. Dans l'éventualité d'un repli des marchés, notre stratégie consistera principalement à mettre fin à la sous-pondération des banques et à devenir surexposés aux groupes miniers." AUT/ALO