Appréciation inexorable des devises des pays émergents face au dollar

08/12/2010 - 10:25 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Jusqu'à présent, la reprise des économies émergentes a été vigoureuse et, malgré un ralentissement, la croissance devrait rester soutenue en 2011. Ces perspectives favorables ont encouragé les afflux de capitaux dans ces pays et exercé une pression à la hausse sur leurs devises. Jusqu'ici, les mouvements de change observés n'ont toutefois fait, en général, que corriger ceux qui avaient suivi la faillite de Lehman Brothers : sur les prochaines années, la résorption des déséquilibres courants mondiaux passe par une appréciation graduelle des devises émergentes", note Dexia AM. "Aux États-Unis, les dernières statistiques laissent attendre une ré-accélération de la croissance. Sauf nouveau choc, une rechute de l'économie est peu probable, même si le rythme de la reprise sera modéré. Le commerce extérieur et l'investissement en équipement vont continuer de soutenir la croissance. La convalescence du secteur de l'immobilier résidentiel est néanmoins loin d'être terminée et la détresse financière des ménages a profondément affecté leur confiance et leur comportement de dépense. Après être remonté fortement pendant la crise financière, leur taux d'épargne devrait désormais rester stable." "En outre, la reprise attendue de l'emploi et la hausse des revenus salariaux devraient amortir les effets de l'arrêt du stimulus fiscal et permettre une poursuite de la progression du revenu disponible. La croissance du PIB de 2,5% attendue en 2011 sera cependant insuffisante pour faire baisser significativement le taux de chômage. De plus, la politique budgétaire va assez rapidement devoir devenir restrictive. La nécessité de rendre la dette publique soutenable avec un taux d'épargne du secteur privé stable implique un rééquilibrage progressif de la balance courante américaine. Pour être compatible avec une résorption progressive du chômage, un tel rééquilibrage nécessite une baisse du change effectif réel du dollar d'environ 12%. Si ce mouvement semble important, le poids croissant des pays émergents dans les échanges commerciaux des États-Unis pourrait le rendre possible... sans guerre des monnaies !" "Dans la zone euro, les enquêtes confirment que la croissance, bien que très inégale entre pays, reste en moyenne relativement robuste. Dans les prochains mois, les exportations et l'investissement en équipement devraient continuer de soutenir l'activité, mais à un rythme plus modéré. L'amélioration du marché du travail soutiendra la confiance et la consommation. Le choix fait par les gouvernements européens de procéder à un rééquilibrage rapide de leurs budgets va toutefois brider la croissance. Dans ce contexte, l'Europe ne peut se permettre d'avoir une devise beaucoup plus forte. Avec un euro stable et les plans de rigueur annoncés, la croissance devrait s'établir à 1,6% en 2011 et demeurer proche du potentiel sur les prochaines années. Le chômage restant élevé et l'inflation contenue, la BCE pourra rester accommodante. Le risque de turbulences sur les marchés n'est toutefois pas négligeable et les performances de la zone euro en 2011 dépendront aussi de la façon dont les autorités européennes feront face à la crise de la dette souveraine..." AUT/ALO