Décembre : surpondérer le luxe, les medias, les minières (Natixis)

08/12/2010 - 11:26 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La crise de la dette souveraine européenne ne remet pas en cause notre volonté d'exposition aux actifs risqués. Au contraire, la problématique actuelle a plutôt tendance à favoriser une reconstruction de la hiérarchie des risques qui sera favorable aux actions, notamment car le cycle s'améliore. Nous confirmons nos objectifs (CAC 40 : 4.050 points fin d'année, 4.200 points fin mars). Le marché apprend à vivre avec le risque souverain. La crise actuelle ne se traduit pas par une envolée de la perception du risque", relève Natixis. "La volatilité implicite des actions européennes (V2X) se situe actuellement à un niveau de 24. Il était monté à 55 en mai dernier, lors du développement de la crise grecque. Le marché ne fuit plus le risque", ajoute le gestionnaire. "Le news flow s'est récemment amélioré aux Etats-Unis. Les dernières statistiques livrées paraissent encourageantes : les ventes de détail progressent depuis quatre mois consécutifs et les premiers chiffres du black Friday semblent confirmer cette tendance, les inscriptions au chômage reculent (moyenne mobile sur quatre semaines glissantes)." "Depuis le mois de juin le marché achète le cycle, vend les financières. Le rebond du marché depuis fin juin provient au moins autant de l'écartement d'un scénario de double dip que de l'anticipation du QE2 aux Etats-Unis. D'ailleurs depuis le début du S2 les valeurs cycliques surperforment. La crise actuelle ne change pas ce constat (surperformance des cycliques, sous-performance des financières). Ce phénomène va perdurer. Les résultats d'entreprise gagnent en qualité (62% de bonne surprise sur le RN sont liés aux 66% de bonne surprise sur les CA, tirés par le retour de la croissance organique)." "La reconnexion à l'économie réelle signale la fin du derating des actions. La crise actuelle des souverains amène à revisiter la hiérarchie des risques et c'est une bonne chose. Une prime de risque de 7% se conçoit par rapport à un actif vraiment sans risque, mais celui-ci est rare et peu rémunérateur. Alors que l'économie frémit, le risque corporate va paraître plus séduisant (diversification internationale et désensibilisation partielle, à l'exception des valeurs financières, au risque financier souverain). Ceci combiné à l'absence de double dip et à l'ancrage des anticipations d'inflation achève de nous convaincre que le derating des actions touche à son terme." "Bref, le marché est prêt à se reconnecter à la croissance des profits (2011 :+15% attendus par le consensus, +12% en top down). La restauration des équilibres budgétaires est en cours et tout le monde y a intérêt (l'Allemagne pour éviter une appréciation trop forte du change, les périphériques une augmentation insoutenable du coût de la dette). Dans cette attente, nous resterons en 2011 vendeurs du risque financier et acheteurs de croissance (plus internationale que domestique). Ceci nous amènera à rester prudents face aux secteurs à forte intensité capitalistique (banques, utilities) et à rechercher a contrario les activités de service pour la flexibilité et la dynamisation de la demande qu'elles apportent (média, publicité)." AUT/ALO