Inflation chinoise : peu de réaction des autorités pèsera sur les actions

13/12/2010 - 12:08 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Il est difficile d'imaginer que la politique monétaire prudente officiellement recherchée par les autorités chinoises en 2011 se limite à la hausse du taux de réserves obligatoires de vendredi dernier. Mais le quotidien d'Etat China Securities Journal, dans un article publié samedi, et l'ancien gouverneur de la PBOC Wu Xiaoling ont tout deux incité à la prudence concernant la probabilité de hausses des taux d'intérêt, au moins à court terme", souligne SG Cross Asset Research. "La ligne de pensée officielle consistant à juger la politique d'assouplissement quantitatif américaine responsable de l'inflation chinoise est absurde. Personne n'a forcé la Chine à accélérer ses prêts bancaires depuis fin 2008. Malgré une réduction du quota de crédits l'année prochaine, le rythme actuel des prêts dépasse de loin les normes observées avant 2009. Par exemple, le China Securities Journal suggérait que la réduction du quota l'année prochaine serait inférieure à l'objectif de -22% pour cette année (qui ne sera d'ailleurs pas atteint). Et même avec une nouvelle coupe de 22%, le quota serait bien supérieur aux niveaux de 2008." "L'accélération de l'inflation est une des conséquences évidentes du refus des autorités chinoises à prendre position. Les prêts bancaires n'augmenteront pas au total de 60% sur deux ans avec une réaction de seulement 2-3% de l'inflation. La conséquence immédiate probable d'une accélération de l'inflation en Chine sera une baisse de l'épargne financière, les ménages accumulant des couvertures contre l'inflation au travers des métaux précieux et de l'immobilier." "En revanche, les actions ne fonctionneront pas comme couverture contre l'inflation. Comme l'a souligné notre stratégiste actions asiatique, Todd Martin, le refus de prise de position des autorités est mauvais pour le marché des actions, car les intervenants continuent de redouter de nouvelles hausses des taux puisque les autorités chinoises ne sont pas en avance sur la courbe d'inflation." "Par ailleurs, le risque d'un atterrissage forcé en Chine augmente, à moins que le pays ne soit sauvé par une reprise de la croissance mondiale. Mais les derniers indicateurs suggèrent une reprise de l'activité en Europe et aux Etats-Unis. En cas d'atterrissage forcé, le CNY souffrira même si les hausses des taux s'accélèrent, reflétant le manque d'attrait généralisé des actifs chinois dans un tel contexte marqué notamment par une fuite des capitaux. Enfin, attention à un éventuel lever de bouclier de l'opinion publique face à l'accélération de l'inflation dans les mois à venir." AUT/ALO