Favoriser les obligations HY et les actions orientées émergents

13/12/2010 - 16:33 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Dans le sillage du second semestre 2010, notre scénario macroéconomique reste centré sur un ralentissement de l'activité mondiale jusqu'au printemps 2011, suivi d'une accélération. Dans les pays émergents, la crainte d'une surchauffe potentiellement inflationniste, voire de bulles, est à l'origine du resserrement monétaire en cours et du ralentissement de l'activité vers son potentiel. Aux Etats-Unis, la consommation dépasse nos attentes, et freine la progression du taux d'épargne (5,8%), ainsi que le désendettement des ménages", note Allianz Global Investors. "La persistance d'un chômage élevé, l'effet de richesse négatif induit par l'effritement continu des prix de l'immobilier et la stagnation du crédit expliquent le ralentissement de l'activité. Cependant, les mesures quantitatives, la bonne tenue de l'épargne financière, la stabilisation de l'immobilier et la reprise des créations d'emplois devraient contribuer à raffermir la croissance en 2011." "En zone euro, l'activité devrait évoluer selon le même profil qu'aux Etats-Unis, avec un décalage de quelques mois. Cependant, son redressement au deuxième trimestre 2011 est vulnérable à la consolidation budgétaire et aux mesures d'austérité qu'elle requiert. Dans les pays développés, les prix continueront de ralentir. En termes sous-jacents, l'inflation baisserait de 1% en zone euro et de 0,8% aux Etats-Unis à environ 0,6%." "L'évolution de la crise de la dette souveraine dans la zone euro conduit les Etats de l'Union européenne à envisager désormais de ne plus garantir intégralement les dettes émise à compter de 2013 et de partager le poids de leur éventuelle restructuration avec le secteur privé, dès lors que l'un d'entre eux connaitrait un risque durable de solvabilité. Les investisseurs internationaux trouvent là des raisons de réduire leurs positions en euros, provoquant un recul marqué de la devise européenne. Ils vendent en premier lieu les dettes des pays les plus fragiles, dits périphériques, dont la chute des cours ébranle ceux des autres dettes publiques et privées. L'issue de cette crise reste très incertaine." "Les plans de sauvetage ne réduisent pas les montants considérables de dettes d'Etats accumulées. Ils organisent simplement un transfert dans des mains dotées d'une plus grande solvabilité. La méfiance des investisseurs restera importante, ce qui signifie que les rendements exigés seront également élevés. Le thème du risque souverain va rester d'actualité en 2011, aussi préconisons-nous de rester majoritairement investi sur les pays dits coeurs, tant qu'une solution politique d'ampleur n'est pas trouvée." "Par ailleurs, la probable réussite de la politique quantitative très agressive aux Etats-Unis visant à éviter une nouvelle récession, favorise l'émergence d'anticipations inflationnistes. Les banques centrales, après avoir appliquée des politiques monétaires très accommodantes, vont tenter de les normaliser en 2011. La BCE sera la première à préparer les marchés à un relèvement de ses taux directeurs. Aussi considérons-nous que la baisse tendancielle des taux longs est arrivée à son terme. Il faut donc se préparer à l'amorce d'une remontée très progressive des taux en 2011." "Après un parcours remarquable depuis dix-huit mois, le High yield devrait être encore en 2011, l'une des meilleures classes d'actifs obligataire. La montée du risque souverain affecte le marché du crédit, notamment le secteur bancaire (les banques européennes détenant en effet en portefeuille une part significative de titres émis par les pays périphériques) et le secteur des services publics aux collectivités (utilities). Or, ces deux secteurs ne représentent que 15% de l'indice du crédit High Yield contre près de 60% de l'indice du crédit de qualité Investment Grade. En 2010, le gisement du marché High Yield s'est considérablement enrichi d'émissions nouvelles." "Nous privilégions tout d'abord les secteurs non cycliques, tels les télécommunications, l'alimentation et les boissons. Leur rémunération est attrayante au regard de leur caractère défensif, en particulier en période de ralentissement d'activité. Nous nous intéressons également aux dettes secured, c'est-à-dire gagées sur des actifs dont nous examinons attentivement la qualité. En revanche, nous restons le plus souvent à l'écart des émetteurs des pays périphériques." "Dans un contexte de taux historiquement bas, de contagion du risque souverain et d'activité ralentie, les actions sont de nature à retenir l'attention de l'investisseur d'autant que les niveaux d'achat sont particulièrement attrayants. Dans le cadre d'une approche sélective privilégiant qualité et perspectives de croissance, des opportunités se présentent dans trois domaines en particulier : d'abord les pays émergents, toujours premier vecteur de la croissance mondiale. Leur vigueur ne tire plus seulement les infrastructures. La bourgeoisie locale, dont l'importance triplera en Chine d'ici à 2020, dynamise également la consommation privée. Or, les sociétés européennes qui tirent profit de ces deux évolutions ne sont guère plus chères que les autres." "Ensuite, les petites et moyennes valeurs. A l'inverse des précédentes, leur valorisation relative est élevée. Mais leur croissance bénéficiaire, souvent remarquable, s'appuie sur des métiers à croissance rapide, à barrières d'entrée solides et à rentabilité forte. Enfin les opérations financières. Car la remontée des flux de trésorerie d'exploitation vers leurs plus hauts niveaux depuis quinze ans dote les entreprises de nouveaux moyens. Les opérations de croissance externe devraient ainsi reprendre, en nombre et en valeur." "L'évolution des marchés obligataires en Europe, va encore être en 2011, très dépendante du thème de la problématique de la dette souveraine. De surcroît, sauf échec de la politique quantitativiste de la Fed qui conduirait à une nouvelle récession, les facteurs haussiers des taux d'intérêt prédominent. Pour s'y prémunir, nous privilégions les dettes adossées à des actifs et les stratégies à sensibilité modérée ou très tactiques profitant de la volatilité. Les propriétés du crédit en font un investissement particulièrement adapté, notamment sur le segment du High Yield." "Du côté des actions, le thème porteur des marchés émergents demeurent au coeur de nos investissements. Ainsi, les sociétés exposées aux marchés à forte croissance retiendront toute notre attention. Nous restons toujours positifs sur les matières premières qui devraient également profiter de la demande des pays émergents, en particulier celle de la Chine. Les petites et moyennes valeurs, ainsi que les entreprises bénéficiant d'opérations de croissance externe seront également à privilégier." AUT/ALO