2011: Hausse des actions mais pas un long fleuve tranquille (BNPP IP)

17/12/2010 - 14:39 - Option Finance

(AOF / Funds) - "En 2010, les marchés d'actions ont connu de fortes fluctuations. Les actions développées ont accusé des replis en début d'année, à la fin du printemps et durant la première partie de l'été, qui ont été interrompus par des rebonds au début du printemps et au second semestre. Depuis le début de l'année, les actions des pays développés sont en hausse de 8,3%, tandis que celles des pays émergents affichent une progression de 13,5%. Les rebonds de fin d'année sont une réalité", note Joost van Leenders de BNPP IP. "Depuis 1990, les actions développées s'adjugent 2,2% en décembre, tandis que les actions émergentes gagnent 4,2%. Ces évolutions ne prédisent malheureusement pas la tendance de l'an prochain." "Le scénario pourrait être différent cette fois. Compte tenu de l'optimisme récent alimenté par des facteurs fondamentaux tels que l'élargissement de la reprise mondiale et la confirmation par la Réserve fédérale américaine (Fed) du lancement d'une seconde vague d'assouplissement quantitatif (QE2), nous anticipons une hausse des actions en 2011. Toutefois, il ne faut pas s'attendre à un long fleuve tranquille. Des facteurs de risque, tels que la crise budgétaire dans la zone euro, le marché immobilier américain et la volatilité des devises, pourraient causer des déconvenues." "Les marchés des obligations sont restés agités. Les rendements obligataires américains sont remontés à plus de 3,4%, contre moins de 2,4% début novembre. L'amélioration des perspectives de croissance pourrait expliquer cette progression, mais la persistance d'importants déficits budgétaires pourrait également en être la cause. Le récent compromis sur la fiscalité comprend une reconduction pour deux ans des baisses d'impôts adoptées sous la présidence de George W. Bush, une réduction temporaire des cotisations de sécurité sociale versées par les salariés, une prolongation des allocations de chômage et un amortissement immédiat et intégral des investissements productifs." "La baisse des prélèvements sur les salaires et l'allongement des allocations de chômage devraient augmenter la croissance d'un quart à un demi-point de pourcentage en 2011. Toutefois, le compromis devrait également alourdir le déficit budgétaire de plus de 400 milliards de dollars en 2011 et 2012. De quoi effrayer les investisseurs. Selon nous, l'économie américaine n'est pas suffisamment robuste pour faire face à une hausse continue des rendements. Les responsables de la Fed n'ont pas résolu le problème des rendements plus élevés. Jugeant la croissance insuffisante pour réduire le chômage, ils ont décidé de lancer une nouvelle série de mesures d'assouplissement quantitatif (QE2), de maintenir les taux directeurs stables et de poursuivre une politique de taux bas pendant une période prolongée." "Les rendements des obligations périphériques se sont de nouveau orientés à la hausse. Les investisseurs ne sont toujours pas convaincus que l'actuel mécanisme de sauvetage temporaire destiné aux pays lourdement endettés de la zone euro, voire un dispositif permanent, puisse contribuer à éviter une restructuration des dettes. L'agence de notation Moody's a averti qu'elle pourrait abaisser la note de crédit de l'Espagne, ce qui a accru l'agitation sur les marchés. La Banque centrale européenne (BCE) a augmenté ses achats d'obligations, les portant de zéro en octobre à 2,7 milliards d'euros au cours de la première semaine de décembre. Ce montant est nettement plus faible que celui des achats réalisés en mai durant la crise sur le marché obligataire grec. A présent, les marchés sont probablement moins liquides, mais les liquidités que la BCE y a injectées n'ont pas réussi à enrayer la hausse des rendements." "Aux Etats-Unis, l'évolution récente des nouvelles demandes hebdomadaires d'allocation de chômage a été encourageante, mais elle ne signale pas encore d'importantes créations d'emplois. Elle corrobore d'autres signes d'amélioration, tels que ceux observés dans les composantes emploi des enquêtes ISM par exemple. Une autre bonne nouvelle est venue du redressement du moral des dirigeants de petites et moyennes entreprises, qui est ressorti à son plus haut niveau depuis décembre 2007. Etant donné que les petites entreprises contribuent souvent à une part importante de la croissance de l'emploi, leur regain de confiance constitue une bonne nouvelle pour le marché du travail américain." "En novembre, les ventes de détail aux Etats-Unis ont de nouveau été robustes. Le revenu salarial a connu une accélération, mais le revenu des entrepreneurs détenant leur entreprise à titre individuel ou en association a en particulier enregistré une hausse marquée au cours des trois derniers mois. Les ménages ont également puisé dans leur épargne pour financer leur frénésie d'achats. Le passif a baissé, les ménages ayant remboursé (ou n'ayant pas honoré) leurs prêts hypothécaires. La valeur du patrimoine physique, principalement immobilier, a sensiblement diminué. Nous n'anticipons pas de poursuite de cette dynamique des dépenses, mais les perspectives se sont améliorées." "Dans la zone euro, le rythme vigoureux de la croissance de l'économie allemande pourrait commencer à se modérer. Depuis juin, les commandes manufacturières ont essentiellement stagné, en raison du tassement des commandes à l'exportation. Les commandes intérieures ont poursuivi leur progression. Ces développements conduisent à penser que l'économie allemande pourrait devenir moins tributaire des exportations, mais il n'est pas certain que la demande domestique soit en mesure de prendre pleinement le relais." "Nous restons surpondérés sur les actions, compte tenu d'une surpondération des actions émergentes et d'une position proche de la neutralité sur les actions développées. Nous sous-pondérons fortement les obligations d'Etat, sommes neutres sur les obligations notées investment grade et surpondérons les obligations à haut rendement. Nous avons une position neutre sur les obligations indexées sur l'inflation ainsi que sur la dette émergente. Nous surpondérons l'immobilier. Nous sommes neutres sur les matières premières. Nous avons une position neutre sur les obligations convertibles et le monétaire." AUT/ALO