Négatif sur les périphériques de la zone euro (Dexia AM)

20/12/2010 - 18:06 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Après un mois de septembre positif pour les pays périphériques, le mois d'octobre a annoncé une fin d'année difficile. Le taux à 10 ans moyen des PIIGS est ainsi passé de 6% fin septembre à près de 7,7% à la fin novembre. Comment expliquer un tel retour de l'inquiétude ?", s'interroge Dexia AM. "Le marché obligataire des pays périphériques de la zone euro a beaucoup souffert de la déclaration franco-allemande d'octobre dernier." "Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont proposé que les investisseurs privés partagent une partie des pertes avec les contribuables dans un mécanisme nouveau et permanent de résolution des crises. Au regard des réactions des marchés, tout s'est passé comme si les responsables politiques européens avaient ouvert la boîte de Pandore. Les rendements des obligations irlandaises à 10 ans ont bondi jusqu'à près de 9% !" "Bien que l'activation du Fonds européen de stabilité financière (FESF) n'implique pas le secteur privé, il est fort vraisemblable qu'une certaine forme de restructuration de la dette puisse être incluse dans le mécanisme nouveau et permanent de résolution des crises après la mi-2013. Mais les mauvaises nouvelles sont aussi venues d'Irlande. Après maints rebondissements, le pays a finalement négocié un plan d'aide de 85 milliards d'euros pour stabiliser son déficit et sauver son système bancaire en pleine déroute." "Deuxième pays de la zone euro à être sauvé, l'Irlande a démontré que la crise de la dette souveraine était de facto européenne, entraînant les taux de tous les pays à la hausse (exception faite de l'Allemagne). Dans ce contexte, la réunion du 2 décembre de la BCE était un véritable défi pour son président. Le marché, non convaincu par le plan irlandais, attendait un plan d'achat massif de dettes périphériques. Mais comment Jean-Claude Trichet pouvait-il envisager une telle solution en totale contradiction avec ses anciennes déclarations et avec M. Weber, opposé depuis le début à tout programme d'achats d'actifs ? Le marché espérait et il a été satisfait." "Tout en ne changeant finalement que très peu de choses à son discours, Jean-Claude Trichet a renforcé la crédibilité de la BCE en indiquant, sans donner de montant, que la banque centrale poursuivait son programme d'achat d'actifs. Et tout en prononçant ses paroles, les banques centrales nationales rachetaient en masses les dettes irlandaises et ibériques. De quoi donner le tournis aux exégèses de la BCE, mais de quoi aussi calmer les marchés périphériques qui se sont resserrés de près de 70 points. Magique... mais logique, démontrant une nouvelle fois que la BCE est la seule institution crédible en Europe dont les armes sont puissantes et la parole écoutée. Pour autant, la crise est-elle résolue ?" "Sûrement pas. Les problèmes de solvabilité, de pression politique en Irlande, d'évasion fiscale en Grèce, de dissonance politique en Europe ne se résoudront pas ainsi et il faudrait un programme d'achat vraiment ambitieux (500 milliards d'euros) pour changer la donne. [-73]· ce jour, nous restons négatifs sur les pays périphériques (Irlande, Portugal et Espagne). Nous jouons aussi le rebond du taux à 10 ans allemand, qui reste orienté à la hausse grâce à la bonne santé de l'économie allemande !" AUT/ALO