Schroders reste très positif sur le marché du haut rendement pour 2011

23/12/2010 - 17:07 - Option Finance

(AOF / Funds) - "L'année 2010 s'est révélée être une nouvelle année solide pour les actifs à risque, notamment pour les obligations d'entreprises à haut rendement. En effet, après avoir dégagé des performances supérieures à 60% en 2009, ce secteur du marché a enregistré une nouvelle performance à deux chiffres en 2010, en ligne avec nos prévisions initiales d'une performance totale de 12 à 13%", écrit Wes Sparks, gérant obligations à haut rendement et responsable de la gestion obligataire américaine chez Schroders. "A présent, suite à un nouveau rebond au début de l'automne et au lancement de nouvelles mesures d'assouplissement quantitatif (seconde tentative de grande envergure de la Réserve fédérale américaine destinée à doper le cours des actifs afin de stimuler les dépenses), les discussions du marché se concentrent, sans surprise, sur les bulles des actifs à risque : lorsque trop de capitaux visent un nombre restreint d'opportunités et que les valorisations atteignent des niveaux excessifs." "Selon nous, le montant considérable des mesures de relance au niveau mondial pourrait effectivement avoir cet effet sur le long terme. Toutefois, si l'on considère 2011, il nous semble peu probable qu'une bulle se forme dans le segment du haut rendement où les valorisations demeurent parfaitement justifiées. En effet, en raison de l'amélioration des fondamentaux et des solides conditions techniques, nous restons très positifs concernant le marché du haut rendement pour l'année à venir." "L'une des raisons pour lesquelles nous restons si positifs à l'égard du haut rendement en 2011 est que le spread (la prime de rendement par rapport aux emprunts d'Etat) reste intéressant d'un point de vue historique et compte tenu du taux de défaut. En effet, l'indice du haut rendement international rapporte environ 7,7% par rapport au taux des bons du Trésor américain qui avoisine 1,5%." "A ce niveau, le spread demeure plus de 50 points de base supérieur à la moyenne sur 20 ans et est nettement au-dessus du niveau qu'il occupait en 2007 lors du pic des prix durant le dernier cycle de crédit. Cela laisse donc penser qu'il est encore possible que le haut rendement surperforme, mais également que la rémunération est plus que suffisante pour le risque de défaut au sein du segment, actuellement estimé à 2-3% par le marché. En effet, nous sommes plus optimistes que le consensus concernant les défaillances et dès lors, en accordant une marge d'erreur de 1% à nos prévisions pour les éventuelles défaillances, le rendement supérieur d'environ 6% par rapport aux bons du Trésor reste attractif." "Une partie de l'amélioration du taux de défaut est une des raisons de notre confiance à l'égard des dirigeants d'entreprises à haut rendement à réduire leur dette, à refinancer les échéances à court terme, à conserver les liquidités et à améliorer la solidité globale des bilans. Cela a notamment été le cas dans l'ensemble du secteur des entreprises ces deux dernières années, mais se profilent à présent des entreprises investment grade riches en liquidités qui redéploient ces liquidités sous la forme de rachats d'actions, de dividendes plus élevés ou de fusions-acquisitions ; des mesures plus favorables aux actionnaires qu'aux créanciers." "Les entreprises à haut rendement, en revanche, semblent continuer de privilégier la prudence. En effet, en raison de la présence de plusieurs obstacles majeurs à la croissance mondiale en 2011, les dirigeants sur ce segment du marché restent prudents et disciplinés, affichant peu d'appétit pour une croissance débridée. En somme, cela signifie que nous abordons 2011 avec une tendance sur le marché du haut rendement très favorable aux créanciers comme nous." "De plus, il s'avère que les tendances observées parmi les obligations de meilleure qualité ont également un effet bénéfique pour les entreprises à haut rendement. Ces mêmes grandes entreprises investment grade riches en liquidités qui cherchent à faire des bénéfices au moyen d'acquisitions relutives se tournent vers le segment du haut rendement pour déceler des cibles potentiellement attrayantes. Le récent rachat d'Atlas Energy par Chevron en est un exemple et nous anticipons une accélération des rachats dans le segment du haut rendement en 2011." "Enfin et surtout, il existe une raison simple justifiant notre attitude positive envers le segment du haut rendement en 2011 : en effet, la demande semble appelée à rester supérieure à l'offre. Celle-ci s'est indéniablement montrée élevée au cours des douze derniers mois, octobre s'étant révélé être un des mois les plus actifs jamais vus en termes d'émissions au niveau mondial. Là encore, cette tendance est favorable en ce qui concerne les fondamentaux, puisque près de 70% des nouvelles émissions à haut rendement en 2010 a servi à refinancer des prêts bancaires ou des obligations arrivant à échéance en 2013-2014." "En émettant de nouvelles obligations à 7-10 ans aux taux d'intérêt actuels exceptionnellement bas, les entreprises à haut rendement peuvent ainsi étaler leurs dettes sur une période plus longue, réduisant de ce fait le risque de défaut. Du point de vue de la demande, l'une des tendances observées en 2010 n'est autre que la quête de rendement. Dans un environnement où les taux d'intérêt sont extrêmement bas, les rendements monétaires sont négligeables et les investisseurs cherchent des opportunités aux rendements plus élevés afin de maximiser leur performance. C'est pourquoi les volumes très élevés d'émissions à haut rendement cette année ont été bien accueillis par le marché." "Cette demande importante des investisseurs institutionnels devrait perdurer en 2011. En effet, en raison des contraintes importantes pesant sur la croissance et d'une politique monétaire appelée à rester exceptionnellement accommodante, il faut s'attendre à ce qu'un plus grand nombre d'investisseurs se détournent du marché monétaire et d'autres catégories d'actifs en faveur des obligations d'entreprise à haut rendement." "En ce qui nous concerne, nous restons fortement positifs concernant la catégorie d'actifs à l'horizon des douze prochains mois. En termes relatifs, nous pensons que le haut rendement international va surperformer les marchés obligataires en général. En termes absolus, un rendement total d'environ 10% est probable en 2011, 8% provenant du revenu des coupons et le reste de gains modérés en capital (2% si les rendements chutent d'environ 50 points de base par rapport aux niveaux actuels). Les rendements pourraient même être plus importants pour peu que la demande se révèle particulièrement vigoureuse." "Naturellement, la tendance de ces rendements sera probablement déterminée par le rythme du redressement de l'économie mondiale et par l'évolution de la crise de la dette souveraine dans la zone euro. Toutefois, nous restons optimistes sur le fait que les corrections ponctuelles des prochains mois constitueront une bonne opportunité pour les investisseurs d'augmenter leur exposition aux obligations à haut rendement." "Inévitablement, le moment viendra par la suite où le niveau excessif des valorisations indiquera qu'il convient de prendre ses bénéfices. Comme toujours, nous guetterons les signes avant-coureurs, mais nous estimons que les valorisations resteront très largement soutenues à l'horizon des douze prochains mois." AUT/ALO