Actions certes attractives mais paysage contrasté (Invesco)

07/01/2011 - 10:55 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Clairement, les actions dans leur ensemble bénéficient du peu d'intérêt des marchés de taux. En 2010, le marché monétaire en euro a rapporté moins d'un demi pour cent. La dette de sociétés privées, ou corporate, très prisée des investisseurs depuis deux ans, s'est encore comportée honorablement en 2010, puisqu'elle a progressé de 4,4%", a estimé Bernard Aybran, directeur de la multigestion Invesco Asset Management. "Mais, avec un supplément de rendement (ou spread) de 1,3% par rapport aux emprunts d'Etat, ces titres sont devenus désormais assez similaires à la classe d'actifs effrayante entre toutes : les emprunts d'Etats de la zone euro." "Car, près de sept mois après le plan de sauvetage grec, les investisseurs continuent à fuir les Etats dits périphériques, considérés comme peu, voire pas, solvables. Ainsi, pour la première fois, le crédit souverain le plus risqué, selon les marchés de CDS, est devenu la Grèce, dont le CDS a dépassé début janvier celui du Venezuela au palmarès des primes de risque les plus élevées. Pire : les Etats d'Europe occidentale terminent l'année 2010 avec une prime de risque moyenne supérieure à celle des Etats Emergents." "La contagion poursuit donc sa marche sur les marchés obligataires européens. Dans ces conditions, le rendement doit être recherché sur la dette de sociétés privées high yield, ou émergente en devises locales : avec des coupons respectifs de 7,6% et 7,1%, ces classes d'actifs demeurent réellement rémunératrices, avec de faibles probabilités de défaut. En d'autres termes, les actions demeurent la classe d'actifs favorisée par opposition aux autres." "Au-delà de cet argument par défaut, un examen un plus détaillé montre un paysage plus contrasté. Ainsi, alors que le marché américain paraît relativement cher, à 11 fois les bénéfices 2011, et avec un dividende moyen proche de 4%, les actions d'Europe continentale démarrent l'année avec bien des atouts. Pour des croissances bénéficiaires comparables, les sociétés cotées en Europe se négocient avec de fortes décotes par rapport aux autres régions. Bien plus qu'à des problèmes intrinsèques, cette décote s'explique en grande partie par la défiance des investisseurs vis-à-vis de la zone euro en tant qu'instance politique et financière unifiée et pérenne." "S'il est impossible de nier les difficultés de fond auxquelles la monnaie unique est confrontée, il est néanmoins clair que bien des sociétés cotées n'en sont que peu affectées. A l'autre extrémité de la cote de popularité auprès des investisseurs, les actions émergentes débutent l'année sur des niveaux de valorisation en ligne avec le reste du monde. Mais cette parité masque de profondes différences : tandis que Russie et Turquie se traitent sur des rapports cours/bénéfice à un chiffre, l'Inde et le Mexique sont valorisés aux alentours de 17 fois les bénéfices 2011." "Au fur et à mesure de leur développement, les marchés émergents tendent à se comporter toujours moins comme un groupe homogène mais comme une série de marchés distincts. 2010 avait déjà clairement illustré cette tendance puisque le pire comme le meilleur des performances s'est retrouvé dans l'univers émergent : alors que de nombreuses places progressaient de plus de 20% (par exemple l'Indonésie, la Turquie, l'Argentine), les actions cotées à Shanghai reculaient de 14%. Alors que de nombreuses économies émergentes évoluent dans un contexte de restriction de la liquidité, leurs marchés actions devraient dans bien des cas en subir le contrecoup." "Pour les semaines à venir, tout semble réuni pour un bon début d'année. Sous réserve qu'une (très) mauvaise surprise ne vienne pas troubler ce contexte favorable. Et pour la suite, chacun gardera en tête que comme va janvier va l'année." AUT/ALO