Optimisme de mise, BNPP IP a accru la surpondération des actions

07/01/2011 - 17:39 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les marchés d'actions ont terminé l'année 2010 sur une note optimiste. L'indice MSCI World, qui est représentatif des marchés développés, a clôturé à un sommet. L'indice MSCI Emerging Markets a fini à un niveau proche de son plus-haut atteint durant 2010. L'optimisme est globalement resté de mise durant les premières séances boursières de 2011, sous l'effet notamment de l'amélioration des perspectives macroéconomiques. Nous avons accru la surpondération des actions", note Joost van Leenders, de BNPP IP. "Au cours des prochains mois, les politiques des banques centrales et les perspectives plus favorables devraient selon nous éclipser des facteurs négatifs tels que la crise budgétaire dans la zone euro et la situation du marché immobilier américain. Enfin, les estimations de bénéfices des sociétés pourraient faire l'objet de révisions à la hausse." "Le marché est suracheté et le sentiment trop optimiste, mais les facteurs techniques sont favorables. Nous avons désormais une position légèrement surpondérée sur les États-Unis, l'Europe et le Japon et surpondérons davantage les pays émergents, où la croissance est plus soutenue et les risques perçus sont plus faibles. Nous sommes passés à une position sous-pondérée sur les obligations indexées sur l'inflation, estimant que leurs cours intègrent une trop grande part d'inflation. Par ailleurs, la saisonnalité est très défavorable, janvier étant un mois où les obligations indexées sur l'inflation tendent à sous-performer." "Nous avons acheté des obligations nominales du Trésor, diminuant ainsi sensiblement leur sous-pondération. Notre position est désormais plus en phase avec notre opinion fondamentale d'une hausse limitée des rendements, si tant est qu'elle intervienne. Nous maintenons notre position tactique en overlay longue sur la duration." "L'économie mondiale sort de sa phase récente de passage à vide. L'indice ISM manufacturier aux États-Unis et les indicateurs analogues pour la zone euro et certaines économies asiatiques telles que Singapour, la Corée du Sud et Taïwan sont tous au vert. En Chine et en Inde, ces indices ont fléchi, mais ils restent confortablement installés en zone d'expansion. Au Japon, l'indice signale toujours une contraction, mais se redresse. Autre signe d'amélioration : le commerce avec l'Asie repart à nouveau." "Aux États-Unis, la consommation a connu un regain de vitalité. La confiance des ménages est restée faible, mais la croissance du revenu réel disponible a marqué une accélération, avec une contribution accrue du revenu du travail, qui devrait continuer à augmenter en raison de la légère hausse de l'emploi, de la rémunération horaire et des heures travaillées. Sachant que la consommation a connu ces derniers temps une croissance un peu plus soutenue que les revenus, elle pourrait légèrement ralentir, mais la probabilité d'une rechute a diminué selon nous." "Dans la zone euro, le moral des ménages s'est dégradé, probablement sous l'effet de la persistance du taux de chômage élevé et des problèmes budgétaires dans les pays périphériques. Toutefois, le niveau de confiance des consommateurs laisse entrevoir une poursuite de la tendance à l'amélioration des ventes de détail. L'indice du sentiment économique en Allemagne, en France, aux Pays-Bas et en Belgique a poursuivi sa hausse. Les prêts bancaires augmentent également." "Aux États-Unis, l'offre de crédit commence à moins entraver la croissance. Nous n'anticipons pas de nouvelle accélération alimentée par le crédit, mais prévoyons une croissance légèrement positive. L'horizon n'est toujours pas dégagé. La Grèce pourrait au bout du compte afficher un ratio dette publique/PIB toujours élevé à 150%. L'Irlande doit toujours faire face à un secteur bancaire proche de l'implosion. Le Portugal, qui connaît une croissance anémique, est vulnérable. Au premier semestre, les banques et les États européens pourraient être confrontés à des besoins de refinancement atteignant plus de 900 milliards d'euros." "Reste à savoir quel sera le comportement des marchés. Il est fort probable que le Portugal se trouve dans l'obligation de solliciter une aide du fonds de sauvetage, doté d'une enveloppe de 750 milliards d'euros. Si l'Espagne rencontrait également des difficultés, ce fonds pourrait atteindre ses limites. La Banque centrale européenne (BCE) a accru ses achats d'obligations ; les spreads espagnols se sont stabilisés, mais ceux de la dette portugaise se sont encore élargis. Nous pensons que la BCE prolongera à contrecoeur son soutien." "Aux États-Unis, le déficit budgétaire devrait rester très élevé cette année, mais cela ne constitue pas une préoccupation pour le moment. La situation du marché immobilier reste en revanche inquiétante, compte tenu du parc important de logements invendus et saisis. Par ailleurs, les problèmes juridiques entourant les saisies hypothécaires n'ont pas été résolus. Toutefois, les dernières statistiques ont montré une embellie et il semblerait que le marché se rapproche lentement d'un point bas." "Selon nous, les politiques des banques centrales dans les principales régions développées devraient pour l'instant rester accommodantes. Dans les minutes de leur réunion de décembre, les responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed) ont jugé que l'amélioration des perspectives globales n'était pas suffisante pour justifier un ajustement du programme d'assouplissement quantitatif (QE2) qui vise à soutenir la croissance. Nous devrions par conséquent être en présence du meilleur des deux mondes pendant un certain temps. Les perspectives de croissance se sont améliorées, mais la Fed maintiendra probablement le QE2." "Nous ne pensons pas qu'une politique monétaire trop stimulante et le spectre d'une inflation plus élevée viendront hanter les marchés à court terme. En décembre, la Banque populaire de Chine a relevé ses taux et a déclaré qu'elle allait passer d'une politique accommodante à une politique prudente afin de juguler l'inflation et de maintenir la croissance économique à un rythme soutenable. Une poursuite du resserrement nous semble probable. Ces développements pourraient peser sur les actions, mais mieux vaut éviter maintenant une surchauffe que de réparer les dégâts dus à l'attentisme." "En Inde, le rendement des obligations d'État à dix ans a fortement augmenté cette semaine, sur fond de spéculations sur une hausse des taux liée à la poussée de l'inflation. Un conseiller économique auprès du gouvernement a récemment appelé la banque centrale à la vigilance. Nous ne percevons pas le resserrement monétaire comme un obstacle majeur pour les actions. Cette perspective reste très lointaine dans les principaux pays développés, tandis que les fondamentaux favorables des marchés émergents devraient éclipser des politiques monétaires moins souples dans ces pays." AUT/ALO