(AOF / Funds) - "A peine publié le rapport sur l'emploi faisant apparaître une baisse sensible du taux de chômage à 9,4% en décembre, Ben Bernanke a refroidi quelque peu les marchés lors de son témoignage devant le Sénat. Ben Bernanke considère que la reprise de l'activité demeure trop faible pour entraîner une baisse sensible du taux de chômage. Selon lui, cela peut prendre quatre à cinq années avant que le marché du travail ne se normalise", note Natixis. "La Fed anticipe un taux de chômage de l'ordre de 8,0% dans les deux prochaines années. Il est vrai que la crise actuelle est singulière dans la mesure où c'est une crise de la dette. Ce n'est pas le niveau bas des taux courts qui fera repartir la croissance à travers l'immobilier et l'investissement comme suite aux précédentes récessions." "Il y aura d'abord une longue période de désendettement des agents économiques qui plaide pour un marché de l'emploi durablement faible. C'est ce que montre déjà l'évolution de l'emploi depuis le début de la récession de 2008. Pour autant, il y a une certaine amélioration de l'emploi même si elle reste insuffisante pour faire baisser significativement le taux de chômage. Et à ce titre, certains commencent à anticiper un changement de politique monétaire en conséquence, notamment un arrêt de son programme d'achat de Treasuries qui ne serait plus nécessaire." "C'est là que la Fed joue son rôle en mettant en garde contre les risques d'un arrêt de son quantitative easing. L'amélioration des perspectives de croissance, notamment suite aux nouvelles mesures budgétaires, et l'arrêt du QEII pourraient se traduire par une remontée des taux longs plus forte encore et se répercuter sur les taux longs hypothécaires qui fragiliserait davantage les ménages et peut être les actifs financiers. De fait, le QEII a été mis en place pour soutenir aussi les actifs financiers et par là, améliorer la richesse financière des ménages et les portefeuilles financiers des autres agents économiques (banques, assurances, etc...)." "Ben Bernanke a réussi à limiter la remontée des taux longs ce vendredi. De fait, les taux longs 10 ans butent sur le niveau de 3,50% après avoir progressé de près de 100pbs depuis le mois de novembre. Mais, si la situation économique continue de s'améliorer, les taux longs reprendront leur chemin haussier probablement vers 4,0%, malgré la prudence de la Fed, d'autant plus que les nouveaux membres de la Fed sont des faucons. Dans les prochaines semaines, si les résultats trimestriels sont relativement bons, les marchés boursiers devraient progresser au détriment des marchés obligataires. Et à ce titre, les investisseurs individuels sont très optimistes." AUT/ALO