Crédit : l'évolution des taux sera compensée par contraction des spreads

13/01/2011 - 10:35 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Pour 2011, l'évolution des taux d'Etat ne devrait pas être un élément favorable mais pourrait être compensée par une contraction des spreads. La sélection des crédits sera également un élément important de la performance. La performance sauf choc externe devrait donc tourner autour du yield to worst de chaque fonds, soit autour de 3 à 6% pour les fonds à duration to worst courte (<2 ans) et de 5 à 10% pour les fonds classiques à duration to worst autour de 4 ans", note Eric Pictet, directeur du bureau de Paris de Muzinich & Co. "Depuis le début de l'année, les spreads se sont contractés de 21bps, la moitié étant due à l'évolution des taux et l'autre moitié à un réel rétrécissement. Les spreads sont revenus à leur moyenne historique long terme. Historiquement, le mois de janvier est un bon mois et même le meilleur pour les obligations à haut rendement. Pour l'instant, cette année n'a pas failli à la règle puisque à la fin de la semaine dernière, l'indice JUC0 (large US) était en hausse de 0,87% et le HEC0 (large Euro) de 1,04%." "Une des craintes de 2011 est une remontée des taux d'Etat de moyenne et longue échéance", ajoute le gestionnaire notant "la très bonne tenue des obligations à haut rendement US dans la phase de hausse des taux à laquelle nous avons assistée depuis le 1er novembre". "Nous étudions régulièrement l'impact qu'aurait à un horizon de douze mois une hausse/baisse des taux de même duration sur nos différents portefeuilles." "On constate que l'impact (toute chose égale par ailleurs) d'une hausse des taux serait relativement limité sur nos portefeuilles. Il est de plus probable que, si hausse des taux il devait y avoir, elle s'accompagnerait d'un léger rétrécissement des spreads qui viendrait en partie ou en totalité compenser l'effet négatif de la hausse des taux." "Les dernières nouvelles économiques en provenance des Etats-Unis ont été plutôt bonnes avec une progression des commandes industrielles (+0,7%), au dessus des attentes et une augmentation des dépenses de construction sur un mois (+0,4%). En décembre, la création d'emploi nette a été de 103.000, ce qui est bien mais en ligne avec la création d'emploi nette que doit créer l'économie dans une phase économique régulière. Or, nous sommes en phase de reprise." "Pour l'instant, il n'y a pas non plus d'augmentation de la durée moyenne de travail par semaine (34,3), ni d'augmentation des salaires - ceux-ci n'ayant progressés que de 1,8% en 2010. En Europe, c'est essentiellement la question de la dette des Etats qui est et sera sur le devant de la scène dans les semaines à venir avec les échéances prochaines des Etats portugais et espagnols. Le taux de défaut est à un niveau très bas et les spreads actuels ne reflètent pas ce taux." "Depuis septembre 2009, les améliorations de notation ont chaque mois été plus importantes que les dégradations. Même si les taux de défaut devraient légèrement remonter en 2011 et 2012, il devraient rester largement en dessous des moyennes historiques. Le volume d'émissions a enregistré un record en 2010, soit 302 milliards de dollars au total dont l'équivalent de 60 milliards de dollars en euro." "(...) les deux tiers des émissions l'ont été dans le cadre de refinancement. Cette proportion a légèrement chutée par rapport à 2009 mais reste à un niveau élevé. Les LBO ont repris mais restent à un niveau faible (15%) et les leviers appliqués sont beaucoup moins importants qu'entre 2005 et 2008. Le refinancement devrait demeurer prépondérant en 2011. Il y a eu cinq émissions cette semaine aux Etats-Unis et aucune en Europe. Muzinich & Co. a participé à CCO et à Regal." AUT/ALO