Sociétés exposées aux émergents et valeurs de rendement pour 2011

14/01/2011 - 12:29 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Comme souvent le rallye de fin d'année sur les marchés actions a eu lieu. Dès les premiers jours du mois, les investisseurs permettaient à cette classe d'actifs de s'apprécier fortement avant de s'essouffler légèrement à quelques jours de la fin de l'exercice. L'année 2010 a été très mouvementée et ne peut nullement se résumer à cette euphorie du dernier mois. Au contraire, l'incertitude est certainement le terme le plus approprié pour qualifier l'année boursière qui vient de s'achever", notait la Financière de l'Oxer. "D'un coté, les entreprises ont rassuré tout au long de l'année sur la façon dont elles avaient géré la crise. Le travail sur les coûts a été efficient et a permis aux sociétés d'améliorer tant la rentabilité que les bénéfices. Les ressources financières accumulées leur ont donné la possibilité de relancer le marché des fusions-acquisitions, d'augmenter les dividendes et pour certaines de procéder à des programmes de rachat d'actions. De même et malgré les économies d'Europe de l'ouest et d'Amérique du nord (dites économies développées) qui sortent de récession et ont des taux de croissance mous, les zones dites émergentes (Chine, Brésil, Inde...) continuent d'afficher une croissance vigoureuse. De ce fait, les entreprises internationales et/ou exportatrices ont également bénéficié de leur dynamisme." "D'un autre coté, les marchés ont été déstabilisés par des troubles d'ordre macro-économiques. Déjà partagés entre un scénario de reprise en W et le spectre d'un double dip, les investisseurs ont dû gérer une crise souveraine en Europe. Acculées par des déficits publics devenus trop lourds, certaines nations européennes (Grèce et Irlande) ont eu recours, afin d'éviter un défaut de paiement, à l'aide conjointe de l'Union Européenne et du FMI. La zone euro s'en trouvait fragilisée et le risque de contagion à d'autres pays (Portugal et Espagne en tête) ne pouvait pas être occulté." "La résultante de ce paradoxe entre les entreprises qui se portent mieux et les pays qui a contrario vont mal, s'est traduite par d'énormes disparités : d'ordre géographique, d'une part. En effet, les performances annuelles des places boursières ont été très disparates et se décomposent en trois groupes. Le premier est composé des places émergentes (pays d'Amérique du sud, Brésil, Inde...) qui sont en plein essor et dont les progressions boursières ont été très importantes ; des indices américains qui se sont également bien comportés et enfin, des pays scandinaves et de l'Allemagne qui ont démontré la robustesse de leurs économies. Le deuxième groupe a affiché des performances modestes, voire en léger retrait (France, Japon, Belgique, Pays-Bas...). Le dernier groupe, quant à lui, est composé des pays directement concernés par la crise souveraine et dont les indices boursiers affichaient des reculs à deux chiffres (Espagne, Italie, Portugal et Grèce)." "D'ordre sectoriel, d'autre part. Ainsi, les secteurs les plus exposés aux zones émergentes ont largement dominé l'année. L'automobile, les matières premières, le luxe et la consommation en font partie. Les services aux collectivités et les télécommunications soumis à un environnement réglementaire très dur, de même que les banques et assurances affectées par la crise souveraine, finissent l'année derniers." "2011 pourrait être une année boursière très mitigée et se présenter comme un dilemme pour les investisseurs. L'attrait d'un marché action relativement peu cher, les perspectives de croissance économique, la progression des résultats des entreprises et une liquidité abondante en provenance d'autres actifs militent pour une hausse des indices boursiers. Toutefois, la persistance du risque souverain et les répercussions sur la consommation de l'explosion des dettes publiques ne permettent pas d'être aussi catégorique." "Dans notre point marché de décembre 2009, nous mettions en avant les quatre thématiques que nous jugions intéressantes de jouer pour l'année 2010. Il s'agissait : des valeurs exposées aux pays émergents, des valeurs qui s'étaient servies de la crise pour renforcer leurs parts de marché, le retour des fusions-acquisitions et les valeurs de rendement." "Si les deux premières se sont avérées très lucratives, la troisième ne s'est vérifiée qu'en partie. En effet, l'année passée a bien enregistré un rebond des opérations de fusions-acquisitions. Elles n'ont toutefois principalement concerné des sociétés basées dans les nouvelles zones de croissance. Ainsi, en 2010, les fusions-acquisitions dans les pays émergents ont représenté un tiers du total des opérations dans le monde, dépassant de fait les volumes de celles réalisées en Europe. Enfin, la dernière thématique n'a pas connu de réel succès. La plupart des sociétés qui affichent des rendements conséquents sont des valeurs dites défensives peu recherchées au cours de 2010." "Notre gestion se focalisera de nouveau sur les sociétés exposées à la croissance des pays émergents, comme sur celles qui se seront servies de la crise pour accentuer leur avance sur leurs concurrents. Cette ligne de conduite nous amènera également à nous intéresser aux proies comme aux prédateurs d'un marché des fusions-acquisitions que nous anticipons actif. Enfin, nous escomptons que les valeurs de rendement retrouvent un certain attrait. Selon un consensus d'analystes, il est attendu qu'au titre de l'année 2010 les sociétés du CAC 40 versent presque 40 milliards d'euros de dividendes. Ce chiffre record devrait même atteindre 43 milliards l'année suivante. Dès lors, les investisseurs pourraient retrouver une certaine appétence pour les sociétés les plus généreuses envers leurs actionnaires." AUT/ALO