La zone euro inquiète toujours

14/01/2011 - 14:17 - Sicavonline

Dexia AM estime que la crise de la dette souveraine en zone euro est loin d'être résolue. Plusieurs dysfonctionnements persistent et le mécanisme de résolution permanente des crises doit être clarifié. Dans ce contexte, le gestionnaire reste négatif sur les périphériques et joue le rebond du taux allemand à 10 ans.

Hausse des taux longs des pays périphériques

« La fin d'année a décidemment été difficile pour les pays périphériques », note Dexia Asset Management. « Le taux moyen à 10 ans des pays périphériques est ainsi passé de 6 % fin septembre à près de 7,70 % fin décembre. Comment expliquer un tel retour de l'inquiétude ? »

Une crise qui touche l'ensemble de l'union monétaire

« Hormis les tensions de liquidité « saisonnières » liées au passage de fin d'année, les mauvaises nouvelles sont venues d'Irlande. Après maints rebondissements, le pays a finalement négocié un plan d'aide de 85 milliards d'euros pour stabiliser son déficit et sauver son système bancaire en pleine déroute. Deuxième pays de la zone euro à être sauvé, l'Irlande a démontré que la crise de la dette souveraine était de facto européenne, entraînant les taux de tous les pays à la hausse (exception faite de l'Allemagne). »

Réaction positive de la BCE

Dans ce contexte, Dexia AM estime que « la réunion du 2 décembre de la BCE était un véritable défi pour son président. Tout en ne changeant finalement que très peu de chose dans son discours, Jean- Claude Trichet a renforcé la crédibilité de la BCE en indiquant sans donner de montant que la banque centrale poursuivait son programme d'achat d'actifs : de quoi calmer les marchés périphériques, qui se sont resserrés de près 70 points. Magique, mais logique, démontrant une nouvelle fois que la BCE est la seule institution crédible en Europe dont les armes sont puissantes et la parole écoutée. M. Trichet a également annoncé lors de cette réunion la prolongation des opérations de prêt illimité de fonds à 3 mois et ce, au moins jusqu'au 13 avril 2011, retardant ainsi toute normalisation sur le marché de la liquidité. La tâche de la BCE s'annonce d'autant plus compliquée que l'inflation européenne a, pour la première fois depuis 2 ans, franchi le cap des 2 %, dans un contexte de hausse du prix des matières premières et de l'énergie. »

Un programme d'achat d'actifs plus ambitieux s'impose

« Pour autant, la crise est-elle résolue ? Sûrement pas. Malgré les déclarations du sommet européen de mi-décembre, les conditions définitives entourant le fonctionnement du mécanisme permanent de résolution de crises doivent encore être détaillées, notamment celles concernant l'implication des acteurs privés dans le partage des pertes. De plus, les problèmes de solvabilité, de pression politique en Irlande, d'évasion fiscale en Grèce, de dissonance politique en Europe restent bien présents. Il faudrait un programme d'achat vraiment ambitieux de la part de la BCE (500 milliards d'euros) pour changer la donne, à l'heure où la création d'euro-obligations, destinées à assurer un financement commun des dettes européennes, reste encore une possibilité éloignée. À ce jour, nous restons négatifs sur les périphériques (Irlande, Portugal et Espagne). Nous jouons aussi le rebond du taux allemand à 10 ans qui reste orienté à la hausse grâce à la bonne santé de l'économie allemande. »

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