Consommation et secteur industriel à la peine (Fidelity)

17/01/2011 - 17:37 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le tableau de bord de la reprise de Fidelity reflète une situation en dégradation sur deux des trois piliers. La consommation semble particulièrement à la peine avec deux indicateurs qui passent au rouge. Le secteur industriel se fragilise également avec un indicateur qui rétrograde à l'orange. Seul le pilier financier semble se maintenir, dans une situation qui reste cependant assez fragile", note le gestionnaire. "La consommation des ménages a de nombreuses raisons d'être morose avec un taux de chômage particulièrement élevé et un niveau record d'inflation depuis deux ans. Le recul des ventes au détail, bien que très volatil d'un mois à l'autre, a été conséquent en novembre. Tant que les finances publiques européennes ne seront pas assainies, la santé de la consommation ne s'améliorera pas. Notre tableau de bord et ses piliers contrastés reflète bien l'importance de l'environnement extérieur pour la bonne tenue de la conjoncture européenne", note David Ganozzi, directeur général de la société de gestion de Fidelity en France. "L'amélioration du contexte économique a relancé les prix des matières premières ces derniers mois. Le cours du cuivre a augmenté de près de 18% au cours des deux derniers mois de l'année pour finir à plus de 9.600 dollars l'once, soit un niveau record. Le Brent crude a augmenté de plus de 12% durant la même période. Barclays Capital prévoit que la demande de cuivre devrait augmenter de 7,3% en 2011 après une progression de 14% en 2010. L'International Copper Study Group prévoit une pénurie mondiale de cuivre de 435.000 tonnes métriques en 2011. D'ici là, selon un récent sondage réalisé par Bloomberg auprès des experts industriels, le cours des contrats à terme sur le pétrole brut sera en moyenne de 87 dollars le baril sur le New York Mercantile Exchange, soit 9% de plus que la moyenne en 2010." "L'inflation a progressé dans la zone euro, passant de 1,9% en novembre à 2,2% en décembre, soit un niveau record en deux ans. Cependant, même si cet élément ne passe pas inaperçu, en particulier auprès des membres les plus virulents du Conseil des gouverneurs de la BCE, il est peu probable que cette dernière modifie de façon significative l'orientation de la politique monétaire de la zone euro, du moins à court terme." "Après avoir démarré l'année à 1%, l'inflation de la zone euro n'a cessé d'augmenter en cours d'année, terminant 2010 à la barre des 2,2%, soit le taux le plus élevé depuis octobre 2008. A présent que le taux d'inflation de la zone euro a dépassé le taux ciblé par la BCE, les spéculations vont aller bon train sur la politique monétaire de la banque, en particulier pour savoir quand interviendra une augmentation des taux d'intérêt." "Néanmoins, même si les chiffres de l'inflation supérieurs à l'objectif méritent forcément une analyse rigoureuse, il y a un certain nombre de raisons pour lesquelles la BCE ne devrait pas changer à court terme sa politique monétaire actuelle : la BCE est consciente du fait que les risques pesant sur les perspectives économiques subsistent. Bien que la situation dans les pays de la zone euro soit très variée, un resserrement prématuré de la politique entraînerait inévitablement une aggravation des difficultés économiques des Etats membres périphériques." "Des chiffres plus détaillés de l'inflation, y compris de l'inflation structurelle, qui seront publiés vers la fin janvier, pourraient faire apparaître que la poussée de l'inflation de décembre est due, en majeure partie, à la hausse du coût des produits énergétiques et alimentaires, qui sont traditionnellement considérés comme des facteurs de coûts plus conjoncturels." "Le relèvement des taux d'intérêt pourrait créer une pression à la hausse sur l'euro, mettant potentiellement en danger la croissance des exportations, qui ont joué un rôle moteur dans la relance économique de l'ensemble de la zone euro." AUT/ALO