Le succès de l'émission EFSF améliore situation des créditeurs potentiels

26/01/2011 - 11:39 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Pour sa première émission l'EFSF 2,75% 18/07/2016 a connu un véritable plébiscite avec 5 milliards d'émis (target de 3 à 5) à un taux plus bas contre swap que la précédente émission de l'EFSM à swap +6pb (target initiale de 8/10) et un bidding impressionnant. Plus de 500 bids ont ainsi été proposés à l'EFSF pour un book atteignant les 45 milliards en quelques minutes soit une émission près de neuf fois sur souscrite ce qui est tout à fait exceptionnel si ce n'est totalement inédit !", s'étonne Natixis. "Il y a donc un fort appétit pour les bonds de l'euro zone ce qui laisse à penser que pour beaucoup d'investisseurs (notamment non domestiques), la pérennité de l'euro ne fait pas question. Une des principales raisons du succès est sans doute son pick up par rapport aux autres bonds souverains AAA." "Le taux abaissé de +8/10 à +6 pb au-dessus du swap, soit autour de 2,85%, reste en effet très attractif. Par rapport au Bund 07/2016, le supplément de taux est très attractif à +45pbs (et même 56pbs contre le Bund 02/2016) ou + 22pbs pbs au-dessus de l'OAT octobre 2016. Les investisseurs avaient sans doute en tête la très forte performance en secondaire de l'émission de l'EFSM qui avait été émise à m/s +12pbs pour rapidement revenir à flat des swaps." "Toutefois, le Bond n'était pas non plus bradé avec un pricing proche de l'UE 2016 et de la BEI octobre 2016 qui est autour de swap +7pbs (2,91%). La demande était donc bien là sur le nom de l'émetteur." "Le Japon avait fait savoir avant la syndication du bond qu'il était prêt à prendre 20% de l'émission ce qu'il a apparemment fait. On peut donc penser que la base clientèle non euro domestique est assez large également, avec une proportion de comptes asiatiques significative (moins de la part des comptes US). L'effet rareté a sans doute également joué. En effet pour le moment, seule l'Irlande y ayant fait appel, l'EFSF n'a que 16,5 milliards à émettre cette année sur les 17,7 milliards qu'elle va prêter à l'Irlande (en plus des 22,5 milliards de l'EFSM)." "L'EFSF va ainsi débourser 3,3 milliards à l'Irlande le 1er février. Pour 2012, en l'état actuel des choses, seulement 10 milliards d'émissions sont prévus. Un certain nombre d'investisseurs qui n'avaient pas été (ou pas assez) servis lors de l'émission de l'UE ont sans doute biddé plus agressivement pour se rattraper." "Le Bond devrait là aussi bien se comporter en l'absence de tap prévu pour l'instant. Pour la suite il reste en l'état actuel des choses donc 11,5 milliards à émettre avec deux autres émissions benchmarks programmées pour des tailles de 3 à 5 milliards sur des maturités différentes (il y aura donc sans doute des taps à venir sur ces émissions)." "Au final, la première émission de l'EFSF s'est très bien déroulée montrant la confiance des investisseurs dans la zone euro. Pour l'instant il n'y a pas d'éviction avec des très bons ratios de couverture que cela soit du côté du core ou de la périphérie. La Hollande aujourd'hui a ainsi abondé deux papiers off the run 5% 07/2012 et 4,5% 2017 à hauteur de 2,7 milliards." "De même les papiers allemands ont surperformé aujourd'hui contre swap. Une autre façon de voir les choses est que la forte demande pour les titres de l'EFSF montre la confiance du marché et rend donc la situation des créditeurs potentiels moins problématique (la France a également surperformé par exemple l'Italie de 3pbs)." "Du coté des non core, depuis le début de l'année, les émissions portugaises et espagnoles se sont très bien déroulées avec des ratios de couverture moyen de 2,9 et 2,1. Le gouvernement continue à s'atteler à rassurer les investisseurs notamment sur ce qui les inquiète à savoir la situation réelle du système bancaire en général et en particulier celle des Cajas régionales. Alors que les banques vont devoir publier d'ici la fin du mois leur exposition globale à l'immobilier plusieurs mesures vont être décidées par le décret royal de février." "Les banques et caisses devront avoir un ratio core tier one de 8% dès la fin de l'année (contre 2013 pour Bâle III),voire plus pour les établissements non cotés en Bourse ou trop dépendante des marchés (20%). Faute de quoi les caisses qui n'y parviendraient pas seront transformées en banques et partiellement nationalisées via le FROB. Le FROB aura alors latitude dans les cinq ans pour restructurer voire vendre les établissements concernés. Cela n'aurait pas d'incidence sur le déficit mais uniquement sur la dette (2 points maximum selon le gouvernement) qui resterait inférieure à la moyenne européenne. La Banque d'Espagne estime à 20 milliards les besoins de recapitalisation concernés pour atteindre les 8% ce qui semble assez peu." AUT/ALO