BNPP IP reste positif au risque : actions et obligations d'entreprise

28/01/2011 - 13:00 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Aux États-Unis et dans la zone euro, les indicateurs avancés continuent de signaler une dynamique économique favorable. Compte tenu de l'abondance de liquidités, de la politique monétaire stimulante et des révisions à la hausse des perspectives de bénéfices des analystes, il ne semble guère exister d'obstacles à la poursuite d'une hausse des actions. Parmi les facteurs de risque figurent la complaisance à l'égard de la crise de la dette souveraine en zone euro et la possibilité d'un resserrement des politiques monétaires dans les pays émergents", note Joost van Leenders, de BNPP IP. "Nous maintenons notre biais en faveur des actifs risqués dans nos recommandations de stratégie d'investissement, notamment une surpondération des actions et des obligations d'entreprises. Le principal changement au sein de notre portefeuille stratégique concerne la suppression de notre position en overlay longue en duration sur les obligations d'Etat." "L'économie américaine a surpris agréablement à la fin de 2010 et au début de 2011 et l'amélioration des perspectives rend moins probable une baisse des rendements. Dans la zone euro, le récent durcissement de ton de la BCE a remis à l'ordre du jour les questions de l'inflation et du resserrement monétaire. Les craintes d'inflation et de tour de vis nous semblent excessives, mais l'incertitude qui entoure l'orientation de la politique de la BCE a tiré vers le haut les taux courts." "Par ailleurs, les chiffres de l'inflation pourraient bien décevoir au cours des prochains mois. Les risques haussiers sur les rendements des obligations européennes à dix ans devraient donc être plus élevés que les risques baissiers. Après leur forte hausse en décembre, les marchés d'actions ont marqué le pas en janvier et ne semblent plus surachetés." "Nous identifions certains facteurs de risque. La complaisance à l'égard de la crise budgétaire en zone euro en fait partie. L'Espagne a accompli des progrès satisfaisants en matière de réduction de son déficit budgétaire, mais les spreads de risque sur ses obligations d'Etat se sont élargis, les marchés redoutant que le plan de recapitalisation du secteur bancaire espagnol, chiffré à 20 milliards d'euros, ne soit trop modeste. Néanmoins, les rendements sont restés ancrés à des niveaux intenables pour la Grèce, l'Irlande et le Portugal." "Le resserrement monétaire dans les pays émergents constitue un autre facteur de risque pour les marchés d'actions, mais notre opinion à cet égard tend à diverger de celle qui prévaut sur le marché. Les actions et les obligations des pays émergents sous-performent depuis plusieurs mois à présent. Cette tendance peut être imputable à la perception d'une surchauffe des économies émergentes, à l'inflation galopante ou au risque de resserrement des politiques monétaires." "Nous ne percevons guère de signes de surchauffe. Au troisième trimestre 2010, la croissance des dix premières économies émergentes a ralenti à 7,5% en glissement annuel, contre près de 10% au premier trimestre 2010. Les chiffres de la production industrielle brossent un tableau comparable. Au cours des derniers mois, les taux annualisés n'ont pas concordé avec une croissance supérieure au rythme tendanciel. Enfin, le niveau de la production par rapport à sa tendance nous révèle que la production dans les pays de l'OCDE et les nations émergentes est environ 15% inférieure au niveau de la tendance précédant la crise." "Les préoccupations suscitées par l'inflation pourraient être légèrement plus valables. Dans les pays émergents, l'inflation a certes augmenté, mais elle reste proche de la moyenne à plus long terme. Jusqu'à présent, elle a presque intégralement résulté de la hausse des prix des denrées alimentaires, mais, pour l'heure, il n'y a guère de signe qu'elle s'étende aux prix des produits non alimentaires. Dans un environnement économiquement atone, cette tendance n'a rien de surprenant." "Actuellement, le resserrement monétaire constitue probablement la principale source d'inquiétude pour les actions émergentes. Toutefois, le rythme du durcissement demeure modéré. Il reste beaucoup de chemin à parcourir avant de voir se profiler les taux de 8% qui prévalaient jusqu'en 2008. De surcroît, le fait d'engager aujourd'hui des hausses de taux pour empêcher une surchauffe future constitue un facteur positif dans une perspective à plus long terme." "Plusieurs indicateurs avancés ont été bien orientés. S'agissant des États-Unis, on citera notamment un indicateur de confiance des industriels dans la région de New York et l'indicateur économique avancé composite. L'indice Philly Fed a enregistré une hausse marquée des nouvelles commandes. La poursuite de la baisse des nouvelles demandes d'allocation de chômage (même si cette tendance pourrait être en partie attribuable aux températures froides qui ont pu conduire certaines personnes à s'abstenir de déposer une demande), l'amélioration du moral des ménages et le ressaisissement des prix immobiliers ont également constitué des facteurs positifs. Enfin, les ventes de logements anciens ont bondi, ce qui a contribué à résorber le stock d'invendus. Toutefois, il faut noter un aspect négatif dans cette tendance, à savoir que les ventes ont porté en grande partie sur des logements saisis." "Parmi les bonnes nouvelles en provenance de la zone euro figurent la hausse de l'indicateur PMI, l'enregistrement d'un nouveau record pour l'indice Ifo allemand et les nouvelles commandes. Selon nous, ces indicateurs précurseurs pourraient être un peu trop beaux pour être vrais. Nous pensons que la croissance du PIB de la zone euro devrait quelque peu se modérer cette année, sous l'effet des mesures d'austérité. Au quatrième trimestre 2010, l'économie britannique a enregistré une contraction inattendue, liée en partie à la rigueur de l'hiver. Il convient de garder à l'esprit qu'il ne s'agit que d'une première estimation. Cela étant, le ralentissement devrait apaiser le débat sur le calendrier du futur relèvement des taux de la Banque d'Angleterre." AUT/ALO