Crédit asiatique : favoriser le HY et la dette subordonnée des banques

01/02/2011 - 11:10 - Option Finance

(AOF / Funds) - "En 2010, le marché asiatique des obligations d'entreprises a réalisé des gains spectaculaires. Les obligations asiatiques libellées en dollars américains ont enregistré une performance moyenne de 10,5% tandis que les émissions asiatiques à haut rendement libellées en dollars américains ont progressé de 20% sur l'année. Pour 2011, nous restons optimistes, le bas niveau des taux d'intérêt américains et le second volet d'assouplissement quantitatif (QE2) contribuant à une liquidité abondante", estime BNPP IP. "Quête de rendement oblige, la solidité des fondamentaux de l'Asie devrait permettre à la région de continuer de bénéficier d'une grande partie des capitaux dégagés par les mesures de relance monétaire de la Réserve fédérale américaine." "Les économies asiatiques devraient rester les plus dynamiques au monde malgré un fléchissement de leur croissance en 2011. Nous anticipons une croissance de 7% en 2011, contre 8,9% en 2010. Cette dernière sera essentiellement alimentée par la consommation intérieure à la faveur du bas niveau des taux d'intérêt réels dans la région. En termes de notation, l'Asie connaît une évolution positive puisque les relèvements de note sont désormais plus nombreux que les abaissements (la proportion est de 1,6 contre 1). Nous pensons que cette tendance devrait se poursuivre en 2011, en particulier en Chine, en Indonésie, aux Philippines et au Sri Lanka." "L'année 2010 fut particulièrement dynamique sur le marché primaire asiatique, les volumes d'émissions brutes et nettes ayant atteint respectivement 78 et 35 milliards de dollars américains, alors que la moyenne historique ressort à 15-20 milliards de dollars américains pour les émissions nettes. Il est important de noter que cet afflux, reflet de la forte demande pour le crédit asiatique, n'a pas saturé le marché porté par des flux de liquidités très abondants et de fondamentaux solides." "A terme, nous anticipons que les versements de coupons et les remboursements seront très soutenus au cours des deux prochaines années puisqu'ils ressortiront à environ 40-45 milliards de dollars américains par an. Ceci devrait continuer à alimenter la demande existante pour le crédit asiatique, avant même de prendre en compte des capitaux étrangers drainés par la région." "En 2011, la poursuite de la quête de rendement et la confiance dans la solidité des fondamentaux de l'Asie devraient favoriser le segment à haut rendement, lequel nous semble mieux positionné que les obligations de catégorie investment grade et qui bénéficie en outre d'une plus faible corrélation aux fluctuations des rendements des obligations américaines. Ce segment devrait profiter de la probable hausse des rendements et offre une protection contre une éventuelle volatilité des rendements des emprunts d'Etat américains. Nous avons donc décidé de le surpondérer." "Sur ce segment, nous avons une préférence pour les obligations émises par des entreprises indonésiennes des secteurs du charbon et des télécommunications. En revanche, nous sommes plus sélectifs sur le marché chinois, celui-ci étant dominé par des sociétés immobilières qui pâtissent du durcissement de la réglementation dans le secteur. Outre le segment asiatique à haut rendement, nous privilégions la dette subordonnée des banques asiatiques qui devrait légèrement bénéficier du dispositif réglementaire de Bâle 3 concernant les fonds propres dévoilé en septembre 2010." "Le capital émis par la plupart des banques asiatiques après l'entrée en vigueur de Bâle 3 ne répondra pas aux normes de capitaux propres réglementaires imposées par le nouveau dispositif. Il devra par conséquent être soit appelé soit amorti à compter de 2013. Cette situation devrait profiter à la dette subordonnée asiatique existante, qui se fera plus rare." "L'appétit global pour les actifs à risque pourrait pâtir de fortes fluctuations des rendements des emprunts d'Etat américains, d'un atterrissage brutal de l'économie chinoise, de la crise de la dette souveraine dans les Etats périphériques de la zone euro et des risques géopolitiques dans la région qui pourraient découler des tensions entre la Corée du Nord et la Corée du Sud." AUT/ALO