Les manifestations en Egypte contre le régime du président Hosni Moubarak ont attisé des craintes quant à une possible interruption des livraisons de pétrole par le canal de Suez, craintes d'autant plus vives que plus d'un million de barils d'or noir transitent quotidiennement par cette voie. Ces inquiétudes ont stimulé le cours du baril de brut (light sweet crude oil), qui a crû de 7,7 % en deux jours et a culminé la semaine dernière à 92,37 dollars. Dans la foulée, le baril de brent a bondi à 101,73 dollars lundi 31 janvier, un record depuis septembre 2008. Malgré un léger recul mardi, le brent demeure au-dessus de 100 dollars.
Le pétrole n'est pas la seule matière à avoir bénéficié d'une appréciation des cours. L'ensemble des matières premières a été poussé à la hausse par les événements au Maghreb et au Proche-Orient ainsi que par la révision de 4,2 % à 4,4 % des prévisions de croissance mondiale du FMI. Le cours du coton a ainsi gagné 16 % en janvier, la demande chinoise restant forte. De plus, le riz, le blé le maïs et le soja se sont appréciés ces derniers jours. Les investisseurs ont anticipé un accroissement des importations de denrées alimentaires par les pays émergents afin de prévenir une recrudescence des manifestations contre l'inflation ainsi que les révoltes qui peuvent s'ensuivre.
Certains investisseurs, craignant que les troubles en Egypte ne bloquent les livraisons de gaz vers Israël, ont parié sur une forte hausse de la demande adressée aux compagnies gazières israéliennes. Ces dernières ont donc vu le cours de leurs actions grimper, un mouvement haussier qui pourrait se poursuivre si les incertitudes liées au canal de Suez persistaient.
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