Chine : HSBC Global AM maintient sous pondération sur les banques à MT

01/02/2011 - 17:43 - Option Finance

(AOF / Funds) - "L'an passée, le marché chinois, malgré une croissance économique extrêmement solide de près de 10%, a affiché une performance inférieure au reste de l'Asie. La raison de cette performance en demi-teinte réside dans l'incertitude politique : la Chine fait partie des premiers pays à avoir commencé, dès janvier 2010, à retirer les mesures de relance", écrit Richard Wong, directeur des investissements à Hong Kong de HSBC Global AM. "En outre, le secteur bancaire chinois a suscité des inquiétudes lorsqu'il a dû augmenter ses provisions pour créances douteuses et a été contraint de lever des fonds sur l'open market afin de se réapprovisionner en capital après l'explosion du crédit en 2009. Les mesures d'encadrement du secteur immobilier (prises pour limiter la spéculation et éviter une surchauffe des prix) ont également pesé sur le sentiment du marché. Ainsi, l'indice MSCI China n'a progressé que de 2,6% en 2010, contre 14,3% pour l'indice MSCI AC Asia Pacific." "Cependant, cette année, le paysage macroéconomique est beaucoup plus clair et comporte moins d'incertitudes. Nous savons exactement ce que veut le gouvernement, à commencer par la stabilité des prix de l'immobilier. Par ailleurs, les banques chinoises ont pour la plupart achevé leurs plans de recapitalisation. Cela dit, l'incertitude politique demeure car la Chine sera confrontée à une poussée inflationniste au cours du premier trimestre." "Mais je pense que le marché anticipe déjà ces éléments. D'autre part, nous prévoyons que des mesures seront prises pour lancer de nouveaux projets et de nouvelles dépenses afin de soutenir la croissance chinoise. Cette année marque, en effet, le début du douzième Plan quinquennal (2011-2015)." "Enfin, la valorisation du marché, à douze fois les estimations de bénéfices 2011 avec une prévision de croissance des profits de 16%, est attractive. Globalement, le marché devrait bénéficier de bons fondamentaux et l'économie dans son ensemble connaître une embellie, une fois les inquiétudes concernant l'inflation dissipées. Nous pensons que l'inflation ne persistera qu'au premier semestre, se relâchant au deuxième avec la hausse de l'offre de produits alimentaires." "Les récents relèvements de taux d'intérêt avaient pour objectif de maîtriser les prévisions d'inflation. La Chine les a ainsi relevés deux fois au quatrième trimestre. L'inflation globale a progressé à 5,1% en novembre, un chiffre supérieur aux estimations de 3% du gouvernement. On craint une éventuelle poussée inflationniste avec les conséquences négatives que cela impliquerait pour l'économie. Cependant, si on regarde le CPI (indice des prix à la consommation) hors alimentation, il n'est en hausse que de 1,9% en novembre, soit un chiffre modéré." "Bien que l'inflation reste élevée au premier trimestre, elle devrait commencer à reculer en avril. Par conséquent, bien qu'il puisse y avoir un ou deux relèvements supplémentaires cette année, nous ne pensons pas que cela indique une tendance au resserrement. Par ailleurs, le gouvernement sait très bien que s'il relève trop les taux d'intérêt dans le contexte actuel (c'est-à-dire de quantitatif easing aux Etats-Unis) la Chine pourrait attirer des flux de capitaux spéculatifs (hot money), en particulier compte tenu des prévisions d'appréciation du RMB." "C'est pourquoi nous estimons que le gouvernement sera plus prudent à cet égard. Dans l'ensemble, l'inflation devrait tourner autour de 4% cette année, ce qui constitue un niveau acceptable pour l'économie." "La baisse de valorisation des banques est due au resserrement monétaire, surtout depuis qu'il est connu que la Chine relèvera sans doute ses taux d'intérêt à court terme. Nous pensons que la performance des banques chinoises continuera à être inférieure à celle du marché tant que l'inflation n'aura pas atteint son pic. Nous maintiendrons donc notre sous-pondération sur les banques jusqu'à ce que cela se produise. Ainsi, malgré la faible valorisation du secteur bancaire, l'inflation continue de préoccuper les investisseurs." "Le gouvernement pourra donc être amené à prendre des mesures de resserrement supplémentaires à court terme comme le rehaussement du taux de réserves obligatoires, afin de contrôler la croissance des prêts, ce qui risque d'affecter la capacité des banques à en octroyer. Toutefois, à long terme, nous pensons que les banques chinoises afficheront de bonnes performances car elles constituent un bon véhicule pour une économie qui, nous en sommes convaincus, maintiendra sa solide croissance. A court terme cependant, des menaces comme la hausse prévue des provisions pour créances douteuses continuent de planer et pourront empêcher le secteur de surperformer. Une fois ces menaces disparues, elles seront à nouveau en mesure de renouer avec la performance." AUT/ALO