Bilan 2010 : une collecte de 30 mds d'euros pour la gestion européenne

03/02/2011 - 18:05 - Option Finance

(AOF / Funds) - "L'année 2010 aura été une année blanche pour l'industrie traditionnelle européenne de la gestion des fonds d'investissement (fonds ouverts au public hors effet de marché) avec une décollecte forte sur le monétaire compensée par une collecte sur les actifs risqués. Si l'on intègre les ETF, l'industrie dans son ensemble aura collecté plus de 30 milliards d'euros", relève Morningstar France dans son bilan 2010 de la gestion européenne. "Cette année de transition cache en fait de fortes disparités", ajoute le spécialiste. "La hiérarchie européenne des plus grands gérants s'en trouve bouleversée après une année 2010 particulièrement difficile pour les marchés : trois gérants arrivent en force (Franklin Templeton, Pimco, Carmignac) et trois gérants souffrent (JPMorgan, BNP Paribas et Natixis)." "Une année où le mix produit s'améliore avec la décollecte des fonds monétaires peu chargés et une collecte forte sur les actifs risqués plus rémunérateurs pour les gérants (actions internationales, dette émergente, obligations high yield...)", souligne encore l'étude. Autre différence avec les années précédentes : "un mouvement de réallocation fort de la part des investisseurs individuels et institutionnels en faveur des marchés émergents au détriment de la zone euro/Europe. Une montée en puissance forte des ETF (free beta) et des gestions thématiques d'allocation (high alpha) au détriment des gestions benchmarkées à faible tracking-error". "La forte baisse des grands réseaux généralistes dans le classement général qui perdent des places mais qui surtout décollectent sur toutes les classes d'actifs et pas seulement sur le Monétaire ! Une mutation de plus en plus nette de l'industrie vers un véritable marché européen de la gestion avec une montée en puissance des sociétés de gestion anglo-saxones (Franklin Templeton, Pimco, BlackRock, BNY Mellon...) disposant d'une gamme adaptée au niveau européen (fonds luxembourgeois ou irlandais) au détriment des bancassureurs utilisant souvent des fonds domestiques (de droit français, italien, espagnol...)." Enfin, dernière particularité de 2010 : "L'identification d'un risque pour l'industrie de la gestion française en particulier qui reste très exposée aux fonds monétaires qui subissent les réallocations des investisseurs vers des actifs plus risqués, vers des gestions plus thématiques et plus flexibles et vers des gammes de fonds européens". "Face à la désintermédiation d'une partie des investissements (des institutionnels vers des obligations en direct, des particuliers vers des livrets bancaires, des trésoriers vers des comptes à terme...) l'industrie de la gestion déléguée devra retrouver une partie de la confiance perdue pendant la crise en faisant preuve notamment de plus de lisibilité, de simplicité et de transparence sur les risques encourus." AUT/ACT