BNP Paribas IP augmente légèrement son biais actions Europe vs USA

04/02/2011 - 18:22 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Nous restons positifs à l'égard des actions, en augmentant légèrement notre surpondération sur cette classe d'actifs. Nous avons par ailleurs décidé de surpondérer l'Europe par rapport aux Etats-Unis. En termes d'allocation géographique, l'Europe, les pays émergents et le Japon constituent désormais nos principales surpondérations, tandis que les Etats-Unis sont sous-pondérés", notait Joost van Leenders de BNP Paribas IP. "S'agissant du Vieux Continent, notre évaluation des perspectives de croissance relative est passée de négative à neutre, tandis que les facteurs saisonniers ont tendance à favoriser l'Europe en février. De surcroît, les actions européennes devraient également bénéficier du fait que l'attention des investisseurs s'est récemment légèrement détournée des problèmes de la dette souveraine en Europe pour se reporter sur ceux du Japon et des Etats-Unis." "Cela étant, les actions sont confrontées à de puissantes forces négatives, à savoir la montée de l'inflation et la perspective de hausses des taux d'intérêt, notamment dans les pays émergents. Les marchés ont ignoré le contexte d'agitation qui règne en Tunisie et en Égypte. L'augmentation des cours du pétrole constitue à nos yeux le principal facteur de risque. Si les tensions se propageaient et affectaient notamment les principaux pays producteurs d'or noir, ou bien si l'Égypte venait à se doter d'un gouvernement hostile à Israël, les marchés pourraient en pâtir. Pour l'heure, ce scénario nous semble peu probable." "Nous avons réduit notre importante sous-pondération des obligations indexées sur l'inflation. Même si nous continuons de penser que le marché est trop pessimiste à l'égard de l'inflation, la hausse des cours du pétrole et de l'inflation apparente a amené cette position à jouer en notre défaveur. L'inflation demeure davantage une problématique des pays émergents. De plus, les facteurs saisonniers, qui étaient négatifs en janvier, sont devenus neutres en février. Nous avons vendu des obligations d'État, ce qui conduit à une sous-pondération de cette classe d'actifs." "Nous nous sommes désengagés de l'immobilier européen, car les valorisations des actions européennes sont plus favorables que celles du foncier européen. Etant sous-pondérés sur l'Europe, surpondérés sur l'Asie et neutres sur les Etats-Unis, nous sommes globalement neutres sur l'immobilier mondial. La crise de la dette souveraine en zone euro a été reléguée au second plan à la suite des émissions obligataires relativement couronnées de succès de l'Italie, de l'Espagne et du Portugal. Toutefois, les rendements des emprunts d'Etat portugais restent trop élevés pour dissiper les inquiétudes." "Dans l'ensemble, la situation budgétaire des pays de la zone euro n'est pas plus médiocre que celle d'autres Etats, à en juger par le récent abaissement de la note de la dette souveraine du Japon (voir ci-après) et la mise en garde contre une possible dégradation de celle des Etats-Unis. La décision de l'agence Standard and Poor's d'abaisser la note du Japon a été principalement motivée par la perspective d'une poursuite de la hausse du ratio dette/PIB au cours des dix prochaines années. En dépit de réserves de change massives et d'un excédent courant, la situation budgétaire du Japon semble intenable." "Les recettes fiscales représentent moins de la moitié du total des dépenses ; le service de la dette absorbe 55% des recettes. Compte tenu du vieillissement rapide de la population, les ménages achètent moins d'obligations d'Etat. La faiblesse de la demande de crédits a incité les banques à acquérir ces titres en vue de bénéficier de la courbe des taux à pente positive, mais reste à savoir pendant combien de temps elles en profiteront. La demande extérieure pourrait contribuer à la croissance économique, mais, à l'échelle intérieure, les défis à relever sont de taille." "L'estimation flash de l'inflation dans la zone euro en janvier est ressortie à 2,4%, soit au-dessus de l'objectif fixé par la BCE d'un niveau inférieur à 2%. Cette tendance accroît la possibilité d'un relèvement anticipé des taux et les marchés obligataires ont tiré vers le haut les rendements à deux ans. Depuis le début de l'année, les rendements à dix ans ont augmenté de 23 points de base. Nous continuons de penser que les taux pourraient rester inchangés cette année." "La BCE doit mettre en balance, d'une part, la hausse de l'inflation liée à l'augmentation des prix des denrées alimentaires et de l'énergie (facteurs sur lesquels elle n'a guère de prise) et, d'autre part, le niveau élevé du chômage, les plans de rigueur budgétaire draconiens et la fragilité des secteurs bancaires dans plusieurs pays. Le léger repli de l'indice du sentiment économique (ESI) ne nous paraît pas préoccupant. Cet indicateur continue de signaler une croissance du PIB de la zone euro supérieure à 3%." "Ce scénario nous semble peu probable pour plusieurs raisons. Dans de nombreux Etats, les plans d'austérité devraient peser sur la croissance, principalement dans les pays périphériques mais également dans les pays du centre de l'Europe. Par ailleurs, en l'absence de nouvelles mesures de rigueur, les objectifs de réduction des déficits pourraient être difficiles à atteindre. Toute déception pourrait déclencher une nouvelle vague de volatilité sur les marchés obligataires dans le cadre de la crise budgétaire en zone euro." "Le Royaume-Uni s'apprête à connaître des temps difficiles. L'indice PMI du secteur manufacturier a atteint son plus haut niveau depuis le lancement de l'enquête en 1992. Il s'agit d'un aspect positif car les exportations et l'industrie manufacturière devraient constituer les principaux moteurs de la croissance cette année. Toutefois, d'autres statistiques sont restées faibles, notamment l'indice de confiance des ménages. Face à ces développements, certains ont appelé à une modération de la rigueur budgétaire, mais le gouvernement n'a montré aucun empressement à changer de cap." "Le rythme de croissance annualisé de 3,2% en rythme trimestriel de l'économie américaine au quatrième trimestre 2010 fait couler beaucoup d'encre. Cette performance a certes montré une amélioration par rapport au troisième trimestre, mais elle est ressortie légèrement inférieure aux attentes. La consommation a connu une solide progression, mais l'investissement des entreprises s'est révélé quelque peu décevant." "Après tout, la confiance des industriels est bien orientée, les bénéfices ont bondi et les sociétés disposent d'un matelas de trésorerie sans précédent. Sur le trimestre en cours, les baisses d'impôts devraient soutenir les revenus des ménages, ce qui devrait contribuer à maintenir la dynamique favorable de la consommation. Pour observer une tendance haussière plus durable, les chiffres de l'emploi américain doivent se raffermir. Certains signes sont encourageants, mais la réticence des entreprises à investir constitue une source de préoccupation." "Néanmoins, l'économie américaine a terminé l'année 2010 sur une dynamique favorable et les indicateurs avancés suggèrent une poursuite de cette tendance. Jusqu'à présent, le crédit pourrait avoir freiné la croissance, mais la dernière enquête sur les prêts (Senior Loan Officers' Survey) a montré une demande plus soutenue de crédits commerciaux et industriels ainsi que de crédits à la consommation. Toutefois, les conditions d'octroi de prêts hypothécaires ont été durcies et les banques ont fait état d'un ralentissement de la demande en la matière. Cette tendance indique que les problèmes rencontrés sur le marché immobilier ne sont pas encore terminés." AUT/ALO