Les spreads de crédit pourraient encore se resserrer (Métropole)

07/02/2011 - 17:25 - Option Finance

(AOF / Funds) - "En ce début d'année, il est de bon ton de nous annoncer une mauvaise performance des obligations en 2011 et les arguments ne manquent pas. Que ce soit la hausse des matières premières, les pressions inflationnistes en Chine, en Inde et au Brésil, les problèmes de la dette souveraine périphérique européenne ou plus généralement un raffermissement de la croissance mondiale devant entraîner un changement de cap des politiques accommodantes des banques centrales, tout concourt en effet, du moins à première vue, à une hausse des taux", note Métropole Gestion. "Si le raisonnement est en grande partie juste pour ce qui est des risques souverains, il mérite cependant d'être tempéré par trois facteurs : en faisant abstraction de la hausse des taux souverains périphériques qui a déjà eu lieu et pour laquelle un renversement de tendance semble même se dessiner, pour peu que les dirigeants de l'Union européenne veuillent bien se montrer inventifs, le gros de la hausse des rendements Bunds n'est-il pas, lui non plus, derrière nous ?" "Depuis le plus bas de 2010, ces rendements ont progressé de plus de 100 pb aussi bien sur les échéances à cinq ans que sur celles à dix ans. Un réajustement des rendements réels en fonction des derniers chiffres de hausse de prix laisse encore un potentiel de progression d'une cinquantaine de points de base, à moins que les phénomènes conjoncturels de hausse de prix auxquels nous assistons ne constituent les prémices d'une véritable inflation structurelle, ce que nous ne croyons pas à ce stade." "L'historique des taux réels montre en outre que la variable inflation est prépondérante par rapport à la variable taux. En d'autres termes, les rendements réels pourraient augmenter par une simple baisse de l'indice des prix et pas forcément par une hausse supplémentaire des rendements." "La situation plus spécifique des obligations d'entreprises, dont la présence est majoritaire dans le fonds Metropole Corporate Bonds, est d'autre part très différente, tant il est vrai que la détérioration des finances publiques des principaux états de l'OCDE est allée de pair avec une amélioration fondamentale de la situation bilantielle des entreprises. Ces dernières ont en effet profité de la crise pour procéder à des restructurations et gains de productivité sans précédent dans le passé. Elles abordent aujourd'hui l'avenir dans des conditions idéales pour profiter pleinement de la reprise qui se dessine." "Le dégonflement considérable des spreads de crédit a déjà entériné cette situation puisque ces marges sont passées de 450 pb à 200 pb en deux ans. Cependant, un simple coup d'oeil historique permet de mesurer le chemin qui reste encore à parcourir, ces marges ayant atteint un plus bas historique de 55 pb en 2006, qui plus est, à une époque durant laquelle la situation des entreprises n'était pas aussi saine. Sans retourner aux plus bas enregistrés, ces marges conservent un potentiel de resserrement non négligeable." AUT/ALO