Acheter le Cac et shorter le Dax, jouer la convergence Brent et WTI

11/02/2011 - 15:39 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Nous percevons deux tendances similaires, favorables à des opérations de trading : d'une part, profiter du rattrapage du Cac 40 sur le Dax, en achetant le premier indice et en shortant le second. D'autre part, jouer la convergence à venir des cours entre le baril WTI et le baril de Brent, en achetant le premier et en shortant simultanément le second", affirme Fabrice Cousté, DG de CMC Markets France. "Ce mardi 8 février, le Cac 40 a renoué avec le seuil symbolique des 4.100 points, niveau d'avant la faillite de Lehman Brothers. Il efface ainsi les années de crise qui l'avaient vu sombrer en dessous de 2.500 points en mars 2009. Vivement attendu par le consensus, ce franchissement est somme toute survenu assez tôt en ce début d'année. Il paraît donc normal que l'indice marque son souffle depuis deux séances, très légèrement freiné par des bancaires à la baisse hier (entre -0,64 pour Crédit Agricole et -3,02 pour Natixis à la clôture de jeudi). "D'un point de vue plus global, le Cac 40 s'adjuge déjà plus de 8% depuis le début de l'année. La crise de la dette souveraine en passe de stabilisation, le Cac 40, très fortement pondéré en valeurs bancaires a pu repartir de l'avant avec plus de vigueur que ses homologues allemands (+6%) ou britannique (+3%), notamment grâce à la rotation sectorielle initiée il y a plusieurs semaines. Seul l'Espagne et son Ibex 35 lui aussi surpondéré par les valeurs financières, arrive à faire mieux (+11%)." "Depuis le 1er janvier, il semble que tous les mal aimés de la cote en 2010 ont retrouvé la faveur des gérants : banques et assurances suite à une normalisation des taux mais également secteurs de l'automobile, des utilities (Veolia) ou encore énergie (Total, Technip). Les valeurs du luxe semblent un peu plus à la peine après une formidable année 2010. De même les biens de consommation patinent subissant toujours les craintes d'un ralentissement économique dans un contexte de croissance molle (0,8% selon les dernières estimations de la Banque de France)." "Pour profiter du rattrapage de l'indice parisien face à son rival allemand, nous sommes persuadés qu'il faut privilégier une stratégie Long/Short en achetant l'indice CAC 40 et en shortant simultanément l'indice Dax. Les Allemands, s'ils restent la formidable locomotive de l'Europe, devraient néanmoins être confrontés à des problèmes de relais de croissance, car la consommation interne n'est pas au rendez vous. Toute baisse des exportations, notamment en faveur de l'Empire du Milieu, pénaliserait le deuxième exportateur mondial. Dernière illustration : la baisse surprise de 1,5% de la production industrielle allemande en décembre est peut être le signe d'un essoufflement de tendance." "L'autre enjeu actuel des marchés boursiers concerne l'évolution divergente des cours du pétrole, entre flambée sur le Brent coté à Londres (à 102 dollars le baril) et pression à la baisse sur le WTI coté à New York (à 86 dollars le baril). D'un côté, les USA stockent de façon record depuis quelques temps, conséquence de la crise et d'une consommation encore insuffisante. Cette accumulation s'explique également par un facteur spéculatif, puisque le future à échéance avril est mieux valorisé que celui à échéance mars. Il apparait donc normal que les opérateurs favorisent actuellement le stockage d'un pétrole à prix accessible, pour le céder plus cher un peu plus tard. C'est pour ces raisons que le cours du baril américain subit une pression à la baisse aujourd'hui." "De l'autre côté, le Brent européen, originaire de la Mer du Nord, est beaucoup plus internationalisé, donc beaucoup plus sensible aux fluctuations géopolitiques et aux tensions du moment en Egypte. Il ne faut pas oublier que 15% de l'approvisionnement européen passe par le canal de Suez. Les incertitudes liées au contexte international sont pour beaucoup dans la flambée du cours du Brent." "Concernant les USA, si le scénario présenté par Ben Bernanke avec une croissance à 3,5% se confirmait, les stocks de WTI devraient se dégonfler d'eux-mêmes grâce à une reprise de la consommation des ménages. On peut raisonnablement penser que cela va se réaliser et que le cours du pétrole américain va retrouver un peu de hauteur. Quant au baril de Brent, il faut s'attendre à une baisse de son cours dans les prochains mois, liée à la normalisation progressive de la situation géopolitique en Afrique du nord. Nous militons donc en faveur d'une convergence des cours entre le baril de WTI et de Brent dans les trois à six prochains mois. Cette tendance peut-être intéressante à jouer en trading." AUT/ALO