BNPP IP a réduit son exposition à l'immobilier asiatique

11/02/2011 - 16:08 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les marchés d'actions développés ont bénéficié d'une accalmie relative en Egypte, ainsi que d'une absence de signes indiquant une propagation des protestations aux principaux pays producteurs de pétrole ou des perturbations dans la production d'or noir ou le transit des échanges pétroliers par le canal de Suez. La perception par les investisseurs d'une diminution du risque périphérique dans la zone euro a constitué un autre facteur de soutien", affirme dans sa note hebdomadaire Joost van Leenders, de BNPP IP. "Eléments encourageants, les statistiques économiques américaines ont surpris à la hausse et de nombreuses sociétés ont publié un chiffre d'affaires et un bénéfice par action supérieurs aux attentes. Les actions émergentes ont continué de sous-performer les actions développées sur fond de montée des inquiétudes quant à la hausse des prix des denrées alimentaires et d'augmentation des rendements des obligations des pays émergents." "Bien entendu, la hausse des rendements pourrait se poursuivre en cas d'emballement de l'inflation dans les pays émergents, mais ce n'est pas le scénario que nous retenons. Les rendements des obligations émergentes se situent déjà à des niveaux associés à des taux directeurs supérieurs d'environ 150 pb aux niveaux actuels. Un important durcissement monétaire est donc désormais intégré. Enfin, compte tenu de l'amélioration des perspectives de l'économie américaine et de l'apaisement de la crise budgétaire en zone euro, les actions développées sont devenues plus attrayantes par rapport aux actions émergentes." "La progression récente des indices ISM du secteur manufacturier et des services a tiré vers le haut les rendements américains à deux et dix ans. Le fort recul en deux mois seulement du taux de chômage à 9% a insufflé un élan supplémentaire, notamment dans la mesure où la Réserve fédérale américaine (Fed) avait souligné que le niveau élevé du chômage constituait l'une des principales raisons justifiant le maintien de sa politique monétaire. Nous pensons qu'un certain resserrement est à présent intégré et anticipons une marge d'appréciation supplémentaire limitée des rendements. Toutefois, nous sommes prudents à l'égard de cette classe d'actifs car une nouvelle baisse des cours pourrait éroder les rendements encore bas." "Jusqu'à présent, les dirigeants des pays de la zone euro n'ont pas proposé de plan exposant les mesures qui permettront de prévenir une crise budgétaire à l'avenir. Parmi les problématiques figurent la réticence de l'Irlande à abandonner son faible taux d'imposition des sociétés et le refus d'autres Etats d'abolir leur régime d'indexation de la hausse des salaires sur l'inflation. Par ailleurs, aucun consensus n'apparaît sur le fait de savoir si le Fonds européen de stabilité financière (FESF) sera autorisé à acquérir des obligations d'Etat sur le marché secondaire, prenant ainsi le relais d'une BCE qui s'acquitte de cette mission à contrecoeur." "Les statistiques économiques ont également compliqué la tâche de la BCE en matière de politique monétaire. Si la bonne orientation des indicateurs avancés et la montée de l'inflation peuvent militer en faveur d'une hausse des taux d'intérêt, la baisse inattendue des ventes de détail dans la zone euro plaide en défaveur de ce geste. Le ton des derniers discours du président de la BCE, Jean-Claude Trichet, s'est adouci, ce qui conforte notre opinion selon laquelle un relèvement des taux est peu probable cette année." "A l'inverse, la banque centrale chinoise a relevé de 25 pb ses taux d'intérêt de référence, portant le taux sur les prêts à un an à 6,06% et celui sur les dépôts à 3%. Compte tenu d'une inflation à 4,6% susceptible d'augmenter quelque peu au cours des prochains mois, les taux d'intérêt réels demeurent trop bas pour une économie en croissance aussi rapide que la Chine. De nouvelles mesures de durcissement sont à prévoir, avec une poursuite de l'appréciation du renminbi." "L'Indonésie a également procédé à un relèvement de 25 pb de ses taux. Les enquêtes auprès des ménages et des industriels indiquent une hausse des anticipations d'inflation, tandis que la croissance du PIB devrait encore augmenter. Une poursuite du resserrement est donc probable. Nous avons réduit à neutre notre exposition à l'immobilier asiatique. Après les nouveaux records atteints par les prix de l'immobilier résidentiel à Hong Kong et Singapour, le risque de baisse a augmenté. Des actions politiques supplémentaires sont à présent possibles." "Notre surpondération reposait sur une opinion positive à l'égard de l'immobilier asiatique hors Japon, mais, jusqu'à présent, le rebond a été principalement porté par le Japon. Par ailleurs, nous estimions que le resserrement des politiques monétaires était dans une large mesure intégré, mais nous avons à présent reconsidéré cette opinion. Etant sous-pondérés sur l'Europe et neutres sur les Etats-Unis, nous sommes désormais sous-pondérés sur l'immobilier mondial." AUT/ALO